Amelie Marie In Tokyo

Mes précieuses vacances en France

Comme chaque année depuis que je vis au Japon, je rentre en France pour les vacances de Noël. C’est une période que j’attends avec impatience parce qu’il m’est essentiel de ne pas perdre le lien avec mon pays et bien évidement mes proches!*

Je m’arrange toujours pour poser mes maigres congés payés (10 par an) autour des vacances de l’entreprise afin de profiter un maximum de mon voyage. Cette année j’ai même négocié de travailler à distance afin de faire passer la pilule de ma longue absence.

Dès le mois de Novembre, je commence à m’organiser mentalement dans tous les cadeaux que je dois faire et les affaires que je compte emporter. Autant dire que je pars littéralement avec des valises pleines de cadeaux, une brosse à dent et un pyjama!

En France, je fais le plein – vêtements, chaussures, nourriture de survie (qui tient à peine trois semaines une fois de retour au Japon). Je remonte l’économie française à moi toute seule pendant mes vacances (je déconne).

 

J’achète mes billets en général deux mois à un mois et demi avant le départ. Je n’hésite pas à payer un supplément pour me prendre un siège dans le fond de l’avion. J’ai pu voyager seule sur ma rangée à l’aller et au retour et être un peu moins stressée durant les heures qui précèdent les départs. Depuis que j’ai découvert que les tarifs de taxi sont fixes pour l’aéroport de Haneda (et Narita, mais c’est beaucoup moins intéressant financièrement), je me réserve un taxi pour rejoindre l’aéroport. Je ne roule pas sur l’or, mais j’ai appris à investir un peu plus pour mon confort personnel et le taxi avant/après un long courrier, c’est vraiment mieux que les transports en commun.

N’étant plus couverte par la sécurité sociale en France, ma famille signe chaque année un « contrat d’assurance impatrié » me couvrant en cas de maladie ou d’accident sur la durée de mon séjour. C’est une solution qui ne me plait qu’à moitié – il faut avancer les frais et ouvrir un dossier de remboursement par la suite, mais si je me casse une jambe en France, je suis au moins assurée. Cela donne toujours des échanges d’e-mails assez marrants entre nous à coup de « rappelle nous c’est quand tu rentres? » « ah et au fait, c’est quand que tu repars? » « t’as vu le devis qu’on t’a envoyé? », « renvoie ta réservation qu’on vérifie tout bien ». C’est devenu une tradition de fin d’année.

Une fois dans mon vol Tokyo – Paris, je suis aux anges. Déjà, se profile la perspective de 3 ou 4 films, emmitouflée dans 3 plaids Air France. Je commence toujours par un très bon film, si possible un film que j’avais très envie de regarder, et je m’achève avec un navet lorsque mes capacités cognitives sont au point de non retour. Parfois, j’ai même la chance de caser une sieste de 3 heures.

À l’arrivée, l’aéroport de Charles de Gaulle me l’effet d’un sas de décompression. Je redécouvre ma patrie, mes compatriotes et leur sport favori: râler. En fait, je dis ça, peut-être que les japonais râlent aussi, hein. Mais une fois en France, je suis dans un monde où je comprends absolument tout ce qui se dit autour de moi et CDG c’est un peu le Tartare des enfers grecs. Pensez-donc, des milliers de passagers fatigués, énervés, perdus, maltraités par un aéroport conçu par des architectes déséquilibrés. Je suis incapable de me fermer aux conversations qui m’entourent et j’attends péniblement ma correspondance dans une cacophonie bruyante et douloureuse.

J’arrive toujours sur Nantes dans la soirée, ce qui me permet d’enchainer avec une bonne nuit de sommeil. Le lendemain, je m’accorde une journée de glande comme je n’en fais plus depuis l’adolescence. Mot d’ordre: rester en pyjama et reconnecter un peu plus avec la France. C’est à dire allumer la télé – que je ne regarde d’ordinaire jamais, et enchaîner les programmes les plus débiles possibles offerts par le petit écran.

Le reste du séjour, vous vous en doutez, je profite de ma famille le plus possible, je vais à la boulangerie, je vois des amis proches, je vais à la boulangerie, j’essaye de sauver ma culture en allant voir des expos, et surtout, je vais à la boulangerie. L’année dernière je découvrais comme une neuneu que j’avais une carte bleue sans contact. Le boulanger interloqué m’avait alors demandé en rigolant d’où je sortais. Ben de Tokyo hein, vous savez, ce petit village, là-bas. Cette année j’apprends à mes dépens que ça ne marche qu’en dessous d’un certain montant. Je me demande ce que j’apprendrai l’année prochaine.

En faisant les magasins nantais, je redécouvre mon amour des caissières bavardes et l’amabilité des gens. On critique souvent les français alors peut-être que Nantes fait figure d’exception. Mais j’y trouve – en général, les gens sympas, polis chaleureux.

Tiens, en parlant de ça, j’y retrouve aussi ma grande copine, la crève hivernale. Cette année, elle a fait fort. Je me suis retrouvée avec une otite séreuse en fin de séjour et une bonne frayeur puisque l’avion est contre-indiqué. J’en profite pour dire un grand merci au médecin de SOS médecin Nantes qui est passé m’voir le samedi matin. Dans l’avion, R.A.S, heureusement! C’est très certainement grâce à son traitement de cheval. Aussi un peu parce que j’avais la foi et que j’avais décrété que ça irait.

La fin de mes vacances rime avec décalage horaire et il me faut au moins une dizaine de jours pour m’en remettre – surtout parce que je reprends le travail directement et que cela n’aide pas! Mais pour rien au monde je ne raterai Noël en France.

Vacances en France

Arrivée sur Tokyo (Haneda) de nuit

*Et le foie gras. Le fromage. La frangipane. Et les compotes. Les tartes au citron. Et le fromage. Et…

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