Les fruits et les légumes au Japon, c’est tout une histoire !
- Amélie Marie
- 29 mai 2014
- Société et Culture Japonaise, Vie quotidienne
Gloups ! Les prix des fruits et des légumes ont de quoi faire tourner la tête à l’expatrié.e fraîchement débarqué.e de la métropole.
Il faut dire que les produits frais coutent cher à très cher en supermarché, convenience store ou sous-sol marchant des grands centres commerciaux. Mais que mangent les japonais alors ? Se passent-ils de fruits et de légumes ? Non, pas vraiment !
Comme en France, il faut faire un peu le tour de son quartier pour dénicher le magasin le plus abordable. Vous seriez surpris de noter de grande disparité de prix non seulement entre les enseignes, mais aussi selon les jours de la semaine (les magasins bradent les produits jugés un peu vieux).
Lorsqu’ils n’ont pas de la famille vivant à la campagne, les japonais commandent bien souvent directement aux producteurs. Les fruits et légumes sont ainsi bien moins coûteux. Il est même commun d’envoyer comme cadeau, des cageots de fruits et de légumes (oranges, mandarines, patates douces, pommes… ). Souvent les bons de commande circulent entre collègues lorsque la saison de tel ou tel fruit ou de tel ou tel légume approche. C’est aussi le cas pour le riz ou la viande !
Par exemple, je reçois régulièrement des fruits envoyés par ma belle famille ayant soit fait les achats, soit passé une commande auprès du producteur. Ce dernier l’envoie directement au destinataire, donc chez moi !
Il est vrai que l’accès aux producteurs n’est pas aisé lorsqu’on ne parle pas très bien japonais, qu’on ne sait très bien où se renseigner, ou encore lorsque l’on a pas de carte de crédit.
Cependant, il est bon de démentir ce stéréotype, régulièrement croisé sur la toile. En réalité, se distinguent deux types de produits : consommation courante et cadeau.
Dans le premier cas, les japonais savent bien où se fournir en fonction de leur porte monnaie. Il n’est pas de raison pour l’expat’ de ne pas faire de même !
À Tokyo, selon les quartiers, des petites boutiques de fruits et de légumes affichent des prix tout à fait raisonnables (pas si éloignés des prix français). Cela vous demande de parler peut être un peu plus japonai-sque les grandes surfaces, de découvrir un peu plus la vie de votre quartier ou du quartier voisin, bref, cela demande un peu de temps et un peu de courage. Personnellement, je vais faire mon petit marché près de la Mejiro-dori, où les producteurs sont en vente quasiment directe, et je paye des prix bien inférieurs à ma supérette habituelle.
Dans le second cas, oui, les prix grimpent très haut. C’est normal, le fruit devient alors un objet soigné, précieux presque unique. Ils sont produits avec soin, parfois à la main, sans aucun produits chimiques. Ils peuvent venir de région éloignée (le sud, Okinawa) et voir leur prix doubler à cause de la distance. Ils sont vendues à l’unité dans de beaux emballages. On comprend alors, qu’une mangue, un melon, des grosses pommes dans leur écrin, soit vendus 15, 20, 30 voir … une centaine d’euro.
Aujourd’hui, acheter des fruits et des légumes au Japon pose un autre problème. Depuis l’incident de Fukushima, le débat fait rage sur l’impact de la radioactivité sur la nature, et sur les régions agricoles environnantes.
Entre paranoïa et trop grande confiance dans les déclarations grandiloquentes du gouvernement, il convient de prendre garde.
Si des papillons, des fleurs, et des animaux « mutants » ont été découverts, le public peut être en droit de douter de la qualité des produits originaires des préfectures attenantes. Il est de plus en plus nécessaire de bien vérifier la région d’origine, afin de ne pas manger des produits éventuellement contaminés.
Rappelons que le gouvernement japonais, pressé de se débarrasser du problème, autorise la vente des produits issus des régions environnant la zone sinistrée, tandis que le gouvernement de la Corée du Sud refuse les importations par manque d’informations certaines et scientifiques sur la sécurité des aliments … ).
Il est vrai, déjà en France, j’étais assez sensible à la question de la traçabilité de mes aliments : l’origine géographique, respecter les saisons, le mode de production. Au Japon, malgré la barrière des kanji, je ne me suis pas laissée démonter. J’ai fait ma petite liste, avec les indications précieuses de ma belle-famille, très remontée sur le sujet.
Kamel
Bonjour Amélie,
tout d’abord j’aimerais féliciter ton courage à t’être expatriée dans un pays si différent du notre. Et à priori, tu t’en sors plutôt pas mal, un grand bravo ! 😉
Mais j’aimerais que tu nous en dise plus d’un fruit souvent associé à la culture japonaise: le litchi. En consomment-ils tant que ça finalement ? Est-ce un fruit plutôt apprécié ou non ?
Nous sommes quatre à nous poser la question et j’aimerais en avoir le coeur net avec la réponse que tu vas nous apporter.
Bon courage à toi jeune aventurière 😉
Coralie
Bonsoir,
Merci encore pour cet article très utile!
Est-ce que tu aurais l’adresse du petit marché près de Mejiro-dori s’il te plaît?
Je n’arrive pas à le trouver sur internet .
Je vais avoir besoin de m’y rendre je pense 🙂
ameliemarieintokyo
Je suis tellement désolée du retard de ma réponse. Certains des commentaires en attente ont été malheureusement glissés dans les commentaires indésirables :(. Pour le petit marché à la station de Mejiro, il suffit de remonter la grande avenue (à gaucheen sortant de la gare) pendant une dizaine de minute. Il est très vite repérable ;).
Amelie Marie In Tokyo / Manger bio, végétarien, végan au Japon
[…] plus de comprendre les préfectures d’origine de mes aliments, il me faudra rechercher ces indicateurs d’une agriculture biologique. Pour […]
asiacosmos
Encore une preuve qui vient confirmer les manquements du système politiques joponais et des progrès à faire dans ce domaine. Merci pour cet article 😉
Châtaigne
C’est vrai qu’on a trouvé les fruits plutôt pas donnés, après pour les légumes c’était pas si exorbitant … Par contre, c’est quand même pas chouette ce manque de traçabilité, et surtout de vérité autour de la radiocativité. Dur de faire le tri j’imagine … En tout cas, je sais pas si je te l’avais dit, mais MERCI pour ce blog, c’est comme si j’étais encore un peu là-bas 😉 à plus ma biche
Amélie-Marie
Merci beaucoup :). Oui c’est évident qu’au premier abord c’est cher, car les supermarchés sont les magasins les plus visibles, et ils sont partout. Ce n’est qu’après quelques semaines que j’ai compris qu’il me fallait franchir le cap des petites yaoya pour trouver des prix raisonnables ! 🙂
Vie de Herisson
C’est effrayant de savoir que le gouvernement japonais permet la commercialisation de produits venant de zones contaminées…
Je viens de découvrir ton blog, et j’adore tes articles !
Amélie-Marie
Bonjour et bienvenue. Merci beaucoup pour ton opinion :). Oui effrayant est bien choisi. Plus j’en apprends sur le système politique japonais (mais aussi les médias de l’archipel) plus je suis méfiante à l’égard des informations diffusées. Par exemple, des études montrant que les enfants des régions environnant Fukushima étaient victimes de symptômes (saignement de nez, nausées, vertiges…) résultant de la pollution provenant de l’incident, le gouvernement a fait arrêter toutes les analyses …
Amy
Merci pour toutes ces informations, c’est vraiment intéressant. Car, ayant discuté avec quelques personnes parties en vacances à Tokyo, j’en étais restée à « les fruits là-bas c’est super cher ! ». Donc là, tu éclaires un peu ma lanterne !
Amélie-Marie
Bonsoir, merci de ton commentaire ! C’est tout à fait normal car c’est très perturbant de faire ses courses au Japon, beaucoup d’enseignes, des grandes surfaces étranges à mi chemin entre l’épicerie de luxe et le marché populaire. J’ai mis du temps à m’y faire mais du jour où je suis allée dans les yaoya (magasins de fruits et de légumes) j’ai trouvé des prix raisonnables :).