Vivre au Japon : faire du jogging à Tokyo est un vrai plaisir !
- Amélie Marie
- 20 mars 2014
- Japon, Vie quotidienne
En dehors des cours d’athlétisme de l’éducation nationale, j’ai toujours aimé courir et me défouler en dévorant les kilomètres. Faire mon jogging à Tokyo m’a d’ailleurs permis de réaliser à quel point cette activité est essentielle pour ma santé physique et mentale. Dès mon emménagement à Tokyo, je n’ai pas hésite à m’y mettre. Timidement d’abord, courant autour de chez moi, puis allongeant mes courses à divers quartiers. Car Tokyo offre vraiment de quoi faire pour les amoureux de la course à pied. Pas étonnant alors de découvrir que c’est une pratique très appréciée au Japon. Quelque soit l’heure ou le lieu, je croise des coureurs et des coureuses partout. Impressionnant !
Au Japon, courir est une addiction.
C’est du moins l’opinion formée par Adharanand Finn The Way Of The Runner, un voyage dans le monde obsessionnel de la course à pied japonaise. C’est en déménageant au Japon que Finn découvre une culture de la course à pied propre au Japon caractérisée par la pratique intense des courses de fond et des relais longue distance. Des entreprises aux moines bouddhistes en passant par les clubs étudiants, les japonais apprécient de se détendre les jambes en courant !
Pour découvrir les compétitions, rencontres et évènements liés à la course à pied au Japon, vous pouvez consulter le site runnippon (en japonais uniquement). Vous pouvez même créer votre profil de coureur et vous inscrire à des évènements grace au site associé moshicom (en japonais uniquement).
Si vous vivez au Japon, parlez japonais et souhaitez trouver un club de course à pied, le mieux est encore de passer par la Japan Running Association. Autre plateforme intéressante, runnet, dont on pardonne le design quelque peu vieillot.
Mon grand rêve serait de participer au marathon de Tokyo, qui a lieu chaque année en février. Malheureusement, cela fait 5 années de suite que je perds à la loterie. Car le marathon de Tokyo est très populaire !
Enfin, côté lecture, j’ai adoré lire « Autoportrait de l’auteur en coureur de fond« , qui nous donne sans doute une vision très intéressante d’un japonais, Haruki Murakami, sur la course.
Tout ce qu’il faut savoir pour faire du jogging à Tokyo
Que vous y résidiez ou que vous soyez de passage, voici quelques points intéressants pour courir en toute tranquillité dans la capitale japonaise.
Où faire du jogging à Tokyo ?
La capitale japonaise s’étale, s’étale et il est toujours possible de trouver un grand axe, un canal ou encore des parcs pour courir. Il existe bien sûr des lieux particulièrement appréciés des joggers du dimanche et des runners plus sérieux. Je considère Tokyo comme un super terrain de jeu pour les amoureux du jogging !
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Le Palais impérial
C’est LE spot pour courir à Tokyo. Je l’adore, bien qu’il soit un peu éloigné de chez moi. Les lieux sont tellement connus que vous trouverez même des vestiaires et douches à proximité de certaines gares :
- Bain public Bain Douche (Hanzomon, sortie 2, 1 minute)
- Bain public Inariyu (Otemachi / Marunouchi)
- Joglis
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Le Palais du Prince
J’ai découvert qu’il existait un parcours de course assez populaire dans le quartier Akasaka. La boucle est plus raisonnable que celle du palais impérial, cependant, rien ne vous empêche de pousser jusqu’à Sendagaya et de faire le tour du stadium, un autre parcours assez populaire !
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Le parc Yoyogi
Le parc Yoyogi étant très fréquenté, je le trouve moins pratique pour faire du jogging. Néanmoins, il est toujours intéressant de le citer dans les lieux connus pour faire du jogging à Tokyo. Attention, le parc Yoyogi partage son espace avec le sanctuaire Meiji Jingu et il me semble avoir lu qu’il n’était pas possible de courir dans l’enceinte du sanctuaire. Personnellement, je pense que je préfère encore courir « autour » de ces deux lieux mythiques de Tokyo que sur les chemins du parc.
- Le long des rivières : Sumida, Meguro, Arakawa, Edogawa, Tamagawa…
Tokyo compte de nombreux canaux et rivières. Si les canaux au coeur de la ville permettent de dégager quelques kilomètres de piste, ils ne sont pas nécessairement bien aménagés pour les sportifs (feux de circulation, passages étroits et ou partagés avec des voitures). En revanche, les bords de rivières offre de plus larges espaces et de plus grandes distances. Des vraies pistes sont aussi bien aménagées pour les sportifs.
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Les îles artificielles (Odaiba)
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N’importe où
Bien que la présence de bains publics (sento) un peu partout dans Tokyo permettent d’aller courir loin de chez soi et de prendre une douche avant de rentrer, j’avoue préférer autour de chez moi. Il est vrai qu’il me faut d’avantage faire attention à la circulation et aux feux, mais cela ne m’empêche pas de courir 5/6 kilomètres sans perdre mon élan.
Où acheter de l’équipement sportif ?
Non seulement les japonais aiment courir, mais ils ont tendance à être bien équipés en terme de tenues et d’accessoires. J’avais piètre allure la première fois que je suis allée courir autour du palais impérial avec mon vieux jogging !
Côté équipement, je me contente de la section sport d’Uniqlo. Uniqlo offre un choix assez basique de tenues de sports, mais elles sont comfortables et abordables. Ce qui compte c’est la pratique du sport, plus que le look ! Côté chaussures (ou équipement un peu plus chic), un tour du côté de Shibuya et Omotesando permet de trouver de très grandes boutiques de marques de sport (Nike, Adidas…). Les gros magasins d’électronique et électroménager Sofmap et Yodobashi vendent aussi des accessoires pratiques.
Quand courir ?
La question peut paraître incongrue, mais si l’on prend en compte le climat estival du Japon, je ne suis pas tout à fait à côté de la plaque !
En automne, hiver et au printemps, peu importe. Je n’ai pas peur de courir lorsqu’il fait froid, qu’il pleut ou vente. Il suffit d’un peu de bon sens et d’une tenue appropriée. Les spots les plus connus pour courir ne désemplissent pas. Mais dès la sortie des bureaux, attendez-vous à croiser beaucoup plus de coureurs qu’en début ou milieu de journée, ainsi que les weekends.
En revanche, l’été japonais est connu pour être mortellement chaud.Les températures intenables (35/40°C) de la journée rendent toute pratique sportive dangereuse et épuisante. Dès ma première année à Tokyo, je me suis adaptée. J’ai pris l’habitude de courir la nuit. Rien de mieux qu’une fin de soirée, avec une brise et des températures plus vivables. J’y vois beaucoup d’autres avantages, notamment l’absence quasi totale de circulation (piétons, voitures, vélos…). Vous aurez beaucoup moins de témoins vous ayant aperçu dégoulinant de sueur à faire peur !
Faire son jogging à Tokyo la nuit : danger ?
Lorsque je courrais à Nantes, il m’arrivait d’aller au petit matin sur les bords de l’Erdre. Je ne m’y suis jamais sentie en danger, mais l’idée d’y aller le soir ou la nuit ne me serait jamais venue à l’esprit. À Tokyo, je n’ai pas hésité à aller courir à deux heures du matin. Déjà, il faut dire qu’il ne fait jamais réellement complètement nuit. Beaucoup de lieux, restaurants, supérettes, sont ouverts 24h/24. Par ailleurs, Tokyo est victime de pollution lumineuse. Je n’ai pas la sensation qu’il y fasse complètement nuit.
Bien entendu, le risque zéro n’existe nul part et malgré la relative sureté avancée du Japon, vous n’êtes pas à l’abris d’un pépin. Cependant, en ce qui concerne le centre de Tokyo, la présence de nombreux postes de police, les fréquentes patrouilles, les caméras de surveillance et l’important éclairage public font que l’on se sent relativement confiant. J’ai couru à 23 heures, à minuit, à 1, 2, 4 et 5 heures du matin. J’ai aussi parcouru de longues distances, allant jusqu’à changer complètement de quartier, passant de quartiers animés à des quartiers résidentiels plongés dans le silence.
De jour comme de nuit, faire son jogging à Tokyo est un vrai plaisir !
24 heures dans la peau d’Amelie Marie in Tokyo en Gif | Amelie Marie in Tokyo
[…] Certains jours, je n’ai vraiment pas envie, mais je me force. C’est une question d’habitude, après cela devient un réflexe. Je pense que tous les efforts, même les plus minimes, comptent (d’ailleurs, d’après une étude scientifique américaine de cardiologie, 6 minutes de jogging par jour suffisent à améliorer votre espérance de vie). Depuis des mois, j’améliore mon rythme en prévision du Marathon de Tokyo, pour lequel j’espère être sélectionnée (priez pour moi, où que vous soyez !). Après 1,5 km dans la ville, me voilà sur mon parcours, un bord de rivière, où je croise rapidement d’autres habitués, principalement des hommes. J’adore ce moment et d’une manière générale, j’adore courir la nuit à Tokyo (j’en avais parlé précédemment). […]