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Certains japonais n’ont aucune idée de ce que cela implique d’être hafu, d’être partagé entre plusieurs cultures. Le manque de connaissance amène un manque de compréhension et de tolérance. Les mariages mixtes sont encore faibles, d’autant plus avec des étrangers occidentaux (tandis que les mariages entre japonais et chinois existent par exemple depuis bien longtemps). Le film hafu dont je vous avais parlé est un signe que le sujet arrive enfin dans la société japonaise.

Je trouve terrifiant que les commentaires les plus mis en avant demandent une représentante plus « japonaise », impliquant de facto qu’une métisse ne puisse pas représenter le pays. Si la controverse me désole, j’y vois un côté positif, elle est arrivée en tête de la sélection. Je le prends comme un signe de progrès, un coup de pied dans cette fourmilière dormante qu’est la société japonaise. D’autres commentateurs l’ont soutenue, défendent ce choix, critiquant les rageurs qui grondent après les critères de sélection. Je peux respirer. Un peu.

Qu’est-ce qu’être « japonais » ? Ou « français », « italien », « russe » ? Ce n’est pas évident de le définir, mais au Japon, c’est une notion encore étroitement envisagée. Un enfant né, élevé au Japon, parlant et pensant japonais peut être exclu sur le principe que son père est américain, où que sa mère est française, que sais-je encore. Il serait temps en 2015 de comprendre – dans le monde – que c’est notre environnement qui fait de nous ce que nous sommes. La culture dans laquelle nous baignons nous confère notre identité. Refuser à un hafu sa nationalité japonaise, sa culture japonaise, est la brutale négation de l’identité de cette personne.

En dépit de mon désintérêt pour les élections de miss, en 2015, je vibre pour cette belle jeune femme représentant le Japon que j’aime.