Un an au Japon, le bilan !
- Amélie Marie
- 6 juillet 2014
- Japon
Je suis arrivée à Tokyo en août 2013, je ne suis donc pas encore tout à fait arrivée à un an au Japon. Cependant, j’ai eu envie de faire le point sur ma vie à la japonaise, ma nouvelle ville d’adoption et mes impressions sur le Japon.
Alors, ce Japon rêvé ?
Le pays ne m’a pas déçue, mais ce n’était pas pour moi le grand saut vers l’inconnu. Le Japon, j’avais commencé à l’explorer à 19 ans, puis en 2012. Admiratrice de l’archipel depuis ma découverte de Princesse Mononoke au Gaumont de Nantes, j’étais attirée depuis très longtemps, par cette vie à l’autre bout du monde. J’y suis ainsi retournée sans grand fantasme et donc sans risque de déception à la clé. Sans être aveuglée par les milles lumières de Tokyo, consciente des problèmes de la société japonaise, je reste malgré tout une amoureuse du Japon, mordue à jamais.
Ma vie à Tokyo a eu aussi cela de particulier, que je m’y suis installée avec mon mari. Je n’ai pas eu les galères de la nouveauté auxquels sont confrontés les français qui arrivent sans joker. Celles-ci vont de s’inscrire à la mairie, à l’établissement d’une assurance santé, en passant par envoyer un colis postal, savoir comment payer le gaz ou l’électricité (si en logement privatif), acheter un téléphone portable…
Cette année aura été en somme, relativement confortable, malgré le changement drastique de paysage !
La vie est vraiment différente ?
Oui et non. J’imagine que le rythme est semblable à Paris ou à New York. Le pouls d’une grande ville où des millions de personnes vivent, travaillent, ont des loisirs… Mais malgré les similitudes, le cadre diffère, ne serait-ce que la nourriture, les marques ou encore les horaires. La différence se révèle dans les détails, parfois très connus. Faire la queue, respecter les lignes d’attente, ne pas se moucher en public. Parfois moins connus tels ôter ses chaussures avant d’entrer dans la cabine d’essayage, signer avec un sceau (équivalent de notre signature, et qu’il faut déclarer à la préfecture).
Personnellement, la vie sur Tokyo fut un choc auquel j’ai dû m’ajuster. C’est une chose de venir pour les vacances, c’en est une autre d’y étudier et travailler. Venant de Nantes, la mégalopole japonaise me parut monstrueuse, une succube me pompant mon énergie, mon temps, mon argent. Tous mes repères ont été chamboulés : ma façon de manger, mon alimentation, travailler ou faire du sport, voir mes amis…
D’ailleurs, si au départ je menais un train de vie plutôt tranquille, sans excès quelconque, vite, je me suis trouvée confrontée à une réalité économique difficile. Alors que j’ai très vite progressé en japonais, dont je ne maîtrisais que l’écriture, j’ai aussi connu un passage à vide vers février – mars, durant lequel l’apprentissage de cette langue m’a paru non seulement impossible, mais en plus inutile (voir trouver un travail au Japon). Je ne dis pas que je n’ai aucun intérêt à apprendre le japonais. Cependant arrivée à ce stade de mon parcours, retourner à l’école, bachoter à nouveau, ne me dit plus guère.
Très certainement les codes culturels sont ce qu’il y a de plus dur à percevoir, comprendre et assimiler. Après plusieurs mois dans le pays, certains deviennent compréhensibles, d’autres toujours un peu mystérieux (ne pas refuser directement par exemple).
Qu’est-ce qui a changé pour toi ?
J’ai du mal à concevoir un repas sans riz ou légumes vinaigrés. Je me suis habituée à boire le thé vert très amer. J’emprunte les lignes de train et de métro les yeux fermés. Je suis aussi toujours dans le bon wagon pour ma sortie. Mais honnêtement si vous me posiez la question, je serai incapable de vous dire quel wagon choisir ! J’ai enfin compris le plan de la station Shinjuku (une des plus grandes du monde, avec 200 sorties).
Par ailleurs, je me suis habituée à porter des vêtements très confortable. Contrairement à l’idée que l’on se fait de la mode au Japon, l’esthétique ne l’emporte pas sur le pratique, sorti des rues hypes d’Harajuku et de Shibuya ! J’ai du mal à parler français, habituée que je suis à l’anglais et au japonais. Le sommeil n’est plus au rendez-vous (temps moyen par nuit: 5 heures), à vivre dans l’humidité et à tolérer la chaleur.
Je mets des heures à trier avant de jeter à la poubelle. Les règles du tri pour le recyclage sont d’une complexité telle que chaque immeuble, quartier, ville a son mode d’emploi. On réfléchit à deux fois avant de jeter un objet usé, je peux vous le dire !
Enfin, si je trouve un objet perdu, je le ramène au poste de police du coin. Ou je l’accroche, quelque part bien en vue, afin que son propriétaire ait une chance de le retrouver.
Plus profondément, je me suis prise de passion pour la politique japonaise et la sociologie de sa société, particulièrement le statut d’Okinawa et la situation des femmes en général au Japon. Cette observation m’a amenée à revoir mon regard sur la société française et je me situe maintenant dans un entre-deux assez étrange. Savez-vous par exemple, que dans la langue japonais, il existe l’expression « le paradoxe français », pour évoquer notre alimentation opposée à notre relative bonne santé ?
Un an au Japon… Oui, et maintenant ?
Mariée, je suis en train de remplir les papiers pour faire ma demande de visa d’épouse. Comme mon mari part en Russie pour 2 ans, il me fallait trouver un travail. Après avoir souffert du stress pendant un mois et demi, j’ai finir par trouver un poste de nourrice à temps plein dans le quartier huppé de Roppongi. Ce n’est pas la panacée, mais mon voyage à Tokyo ne fait que commencer et je tiens à le poursuivre !
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MOI
Ca marche !
(Faut vraiment que je refasse un facebook, c’était bien plus simple…)
Mais du coup, t’iras quand même le voir à Moscou, right ? Parce que deux ans, c’est long… !
Amélie-Marie
C’est chaud d’avoir un visa (à moins de payer une agence de voyage). Mais oui, j’irai – ou il viendra. Après tout il aura les deux mois d’été (à moins d’un stage au parlement, ce qui est fort possible).
MOI
Bon bah ça a l’air bien compliqué d’aller en Russie… Je me contenterais donc du Japon, si jamais, même si Moscou me tentait pas mal ! On se tient au courant ?
MOI
Octobre, plutôt ? Ca va être tendax pour septembre, j’ai mes examens…
Amélie-Marie
Ah oui ! Je te dirai ça fin juillet ? Je ne sais pas encore si je déménage ou pas (donc quand je vide l’appart). Courage pour les examens même si, bon, te connaissant c’est une formalité.
MOI
Attends… il va en Russie et tu restes à Tokyo ?
Amélie-Marie
Je n’ai aucun moyen d’avoir un visa pour la Russie. Il a un visa étudiant déjà assez stricte, je ne peux pas faire glisser mon visa d’épouse. Et puis j’ai envie de continuer à apprendre le japonais ! Et pour lui, vivre dans le dortoir de l’institut est beaucoup plus pratique (il a été pris à l’institut d’études politiques internationales de Moscou, pour un master sur l’economie et la politique en Eurasia).
MOI
Oooooh ! Bon alors, le plan, c’est donc de venir te voir à Tokyo et d’en profiter pour aller faire un saut toutes les deux à Moscou en même temps… ? 😀 Félicitations à ton Nippon, ça a l’air chouette ! Tu repasses en France quand ?
Amélie-Marie
C’est très chouette. Je l’ai beaucoup encouragé car pour entrer fallait vraiment d’accrocher (recommandations, essai etc). C’est un institut qui forme pas mal de fonctionnaires d’OI (genre la chef de l’UNICEF). Comme lui veut travailler pour la sécurité / paix en Asie centrale, c’est tout bon.
Eh bien écouté moi c’est le flou ! J’avais trouvé un travail qui… S’avère être un peu de l’esclavage. Du coup je le quitte. L’idée est que j’apprenne le japonais, donc je vais peut être m’installer dans sa famille, pour quelques mois / un an. La France je n’ai pas trop les sous. Par contre, c’est possible de venir me voir en septembre ! Je serai toute seule.
Audrey
Waouh qu’elle année. Et en plus tu vas rester seule pdt 2 ans maintenant! Effectivement les codes de la vie quotidienne doivent être difficiles à appréhender comme ne pas vraiment dire non. Dormir 5 heures par nuit, aïe. Merci pour cet article