Suijutsu ou suieijutsu, la natation version art martial japonais à l’époque des samuraïs
- Amélie Marie
- 24 juillet 2018
- Société et Culture Japonaise
Honnêtement, j’ai passé des heures sur cet article tant les informations sur les écoles et techniques de suijutsu sont rares en français autant qu’en anglais. D’ailleurs, même en japonais, les articles ne sont pas toujours complets. Parfois, ils sont aussi beaucoup trop techniques pour que je puisse traduire. C’est pourquoi j’ai essayé d’inclure autant de vidéo que possible afin que vous puissiez mieux comprendre le sujet. Une partie du vocabulaire présenté n’est pas traduite, faute de n’avoir les moyens de le faire. J’invite les connaisseurs à me laisser des commentaires !
Ce sujet m’est venu à la suite d’une discussion autour d’un de mes vieux articles sur la marche namba aruki. C’est en discutant avec un collègue japonais à ce sujet qu’il m’a parlé de la natation comme art martial. Un art martial… dans l’eau ? J’étais aussi sceptique que vous devez l’être. Toujours est-il que j’ai souhaité creuser la question malgré mes difficultés pour trouver des informations.
Qu’est-ce que l’on appelle suijutsu ?
Il s’agit d’une façon traditionnelle de nager, en particulier en situation de combat. Elle est appelée suijutsu (水術) ou encore suieijutsu (水泳術) en japonais. Vous n’êtes sans doute pas sans ignorer que l’histoire du Japon est marquée par des conflits entre seigneurs locaux. Lorsque l’on se penche sur la géographie du pays, on comprend que les armées ont été amenées à se battre à proximité de point d’eau. Rivières, marécages, bord de mer, voir dans l’océan… Les samuraïs ont dû s’adapter à cet environnement.
En d’autres mots, qu’il s’agisse d’attaquer un ennemi, de bander son arc ou de se défendre tout en portant une lourde armure, les japonais ont développé différentes techniques pour se maraver la gueule tout en étant dans l’eau.
Des techniques de nage apparues entre le XVème et XVIème siècle
Comme c’est souvent le cas dans l’histoire des arts martiaux, les techniques suijutsu se sont développées plutôt naturellement. Ainsi, les techniques apparaissent durant la période dite des états belligérants (戦国時代). Cette période historique s’étend de 1467 à 1568. Elle est marquée par de constants conflits et des intrigues politiques à n’en plus finir.
À cette époque, les forces armées des régions de Shikoku, Kyushu, Nankai, Ise, Sunen et Hoso étaient constituées en grande partie d’infanteries de marine. Les forces militaires de ces régions développèrent donc des techniques de nage spécifiques au combat. En effet, il était vital que les troupes puissent traverser ruisseaux, fossés, ou encore manoeuvrer des bateaux ou être à cheval dans les marais et marécages.
Du coup, les samuraïs ont poussé à la perfection des techniques diverses de suijutsu. Se battre dans l’eau (en ayant pied ou non !), rester longtemps en apnée ou encore être capable de tirer à l’arc en étant sous la surface. Les maîtres les plus doués étaient ainsi capables de se mouvoir dans l’eau silencieusement, de flotter très longtemps en se laissant porter par le courant ou encore en portant leur équipement. Champions !
Perso, je n’ai jamais réussi à ramener le mannequin sur le rebord de la piscine durant mes cours de natation, donc j’hallucine totalement.
Officiellement un art martial durant le shogunat Tokugawa
Les seigneurs se calment un peu et la fin du XVIème voit la montée du clan Tokugawa. C’est l’entrée dans l’ère d’Edo. Sous leur gouvernance, les nages suijutsu sont promues au rang d’art martial. Toutes ces techniques de nage « guerrières » font désormais parties des 18 arts martiaux enseignés aux samuraïs. C’est-à-dire au même titre que le tir à l’arc, l’équitation et le maniement de l’épée. Vous ne regarderez plus jamais une piscine de la même manière…
Durant cette période de codification, chaque province développe et perfectionne des techniques propres à leur topographie au fil de générations.
Chaque école a su préserver des ouvrages très anciens – parfois aussi secrets ! Dans lesquels des explications très détaillées des différentes techniques ont été accompagnées d’illustrations.
Aujourd’hui, des techniques traditionnelles à préserver
Heureusement les japonais n’ont désormais plus besoin d’aller s’entre-tuer dans un cours d’eau à coup d’épée. Cependant, l’apprentissage, la pratique et les démonstrations de suijutsu vivent un regain de mode ces dernières années. C’est en partie grâce à la fédération japonaise de natation (日本水泳連盟) qui travaille activement à la préservation de cette culture. Des clubs de natation enseignent les techniques de chaque école. Tous les ans, en général en été, des démonstrations sont organisées soit en piscine soit en bord de mer. Elles sont souvent accompagnées de cérémonies.
Bien que ces techniques soient remises au goût du jour, elles sont difficilement accessibles pour tout le monde. En effet, la maîtrise de telles nages passe par la répétition de mouvements précis et correctement effectués. Dit ainsi, cela ne semble pas sorcier. Néanmoins être capable de respirer et de se propulser tout en donnant des coups (jambes, poings) ou en portant un objet (épée, arc, arme à feu) est loin d’être une brasse de santé. Seuls des nageurs expérimentés peuvent faire suffisamment preuve de précision, coordination et de force pour maîtriser le suijutsu.
Il est intéressant de constater que les fondements de la natation japonaise reposent en partie sur le suijutsu. D’ailleurs si on demande leur avis aux japonais, ils considèrent que la natation occidentale permet peut-être d’aller vite, mais pas de survivre en dehors de la piscine. À leurs yeux, lorsqu’il s’agit d’affronter des rivières déchaînées ou les vagues qui s’abattent sur les côtes japonaises le crawl est loin de suffire ! Par exemple, l’un des mouvements les plus importants dans la natation japonaise est le « hayanuki ». C’est une nage permettant d’aller à contre-courant ou de remonter une rivière en propulsant son buste hors de l’eau. Cela ressemble un peu à notre nage papillon. Celle-ci est toujours bien pratiqué en piscine.
Actuellement, la fédération ne reconnait qu’une poignée d’écoles de suijutsu
Je l’ai mentionné précédemment, mais les techniques de suijutsu varient en fonction de la géographie du pays et de leurs fondateurs. Ainsi les techniques ne sont pas les mêmes en rivière ou dans l’océan, avec une armure ou certaines armes, etc. La fédération n’en reconnait officiellement que 12 (quoique j’aie pu en trouver 13 sur certaines sources).
Malheureusement, il me fut difficile de démêler exactement l’histoire de chaque école et ses techniques uniques. D’une part, beaucoup termes japonais sont trop compliqués pour moi, d’autre part, il existe en réalité très peu de bonnes sources d’information !
École Shinden ryu (神伝流) ou encore Ozu shinden ryu (大洲神伝流) ou Shinden shume ryu (神伝主馬流)
Cette première école enseigne la nage sur de grandes distances, de 10 km ou plus, similaire à un marathon. Vous pouvez découvrir son histoire sur ce lien (japonais uniquement). À noter que le terme est proche d’une école iaido (maniement de l’épée) avec laquelle il ne faut pas faire de confusion. Originaire de la préfecture d’Ehime, c’est l’une des plus anciennes écoles du Japon. La transmission des techniques par divers clans explique les appellations multiples.
Techniques de base :
- 扇足(あおりあし) : faire des cercles avec ses pieds pour se tenir droit dans l’eau. Cette technique se retrouve dans quasiment toutes écoles.
- 游方(およぎかた) : positions de nage, au nombre de 3 (真(しん), 行(ぎょう), 草(そう)). Voir ci-dessous en vidéo.
- 5種の伸 : 5 types d’élongation des membres.
École yamauchi ryu (山内流) aussi appelée Usuki yamauchi ryu (臼杵山内流)
Originaire de la préfecture Oita, il semble cette école enseigne autant une philosophie de vie avec la mer, que la nage. On apprend aux samuraïs à se battre sans avoir pied et sous l’eau : nage avec le corps de manière oblique, la tête bien hors de l’eau. Il faut une grande force des jambes pour maintenir le haut du corps hors de l’eau et les bras libres. Depuis près de deux siècles, la ville Usuki organise une cérémonie chaque été. Aujourd’hui, au lieu de tenir des armes et de se battre, les nageurs portent des ombrelles, des drapeaux, font de la calligraphie sur des éventails ou encore tirent à l’arc. Ces performances se retrouvent dans d’autres écoles aussi.
Techniques :
- Quasiment les mêmes que pour l’école Shinden ryu. Cependant la position du corps est plus souvent sur le côté ou en diagonal dans l’eau. Par ailleurs, cette école se démarque par des manoeuvres avec des drapeaux tout en nageant.
- 令旗(れいき) : petit drapeau
- 大旗(おおはた) : grand drapeau
École Shintou ryu (神統流)
Originaire de Kagoshima, cette école liée au shintoisme a été méconnnue pendant très longtemps. Si j’ai bien suivi mes sources, le maître ayant fondé cette école avait été banni par son clan – entraînant de fait le bannissement de ses enseignements. Ceux-ci ont été préservées de générations en générations dans le plus grand secret jusqu’en 1937. Côté technique, je n’ai pas rien compris aux explications, mais il semble qu’elle implique un grand contrôle de sa vitesse et de sa coordination, ainsi qu’une gestuelle sacrée. Les nageurs peuvent nager debout, tirer à l’arc ou nager avec un bras en arrière.
Ouvrage de référence (japonais niveau natif)
École Suinin ryu (水任流)
L’histoire de cette école est un peu compliquée. Cependant, si j’ai bien compris, cette école est née de la rencontre entre l’école Shimamura (Mito, préfecture d’Ibaraki) et l’école Takamatsu Kimiki (Takamatsu, préfecture de Kagawa). Cette influence est expliquée par la prise du pouvoir à Takamatsu par un seigneur de la région d’Ibaraki. Je vous avoue être totalement perdue quant à son appellation. Il semble en effet que cette école ait aussi porté les noms Suifu ryu suinin youei-jutsu (水府流水任游泳術) et ryuusui nin yuuei-jutsu (流水任游泳術).
Techniques :
- La particularité de cette école est l’enseignement de la nage avec une épée. C’est donc encore une école reposant sur la force des jambes pour laisser les bras libres d’agir.
- 扇足(あおりあし) : la nage est basée sur un mouvement circulaire des pieds, mais dans un mouvement inverse de certaines écoles.
- 左・右片熨斗泳 : port de l’épée (à gauche, à droite)
- 棒抜手泳
- 目つけ泳
École Iwakura ryu (岩倉流)
Cette école est l’une des trois écoles originaires de la région de Kishu avec les écoles Nojima ryu et Koike ryu. Sa fondation date de 1710. Aussi connue sous le nom Kawakami ryu (川上流), son style lui vient de Wakayama. En 1906, elle absorbe les autres, mais elles restent pratiquées de manière limitée dans d’autres régions. C’est l’une des écoles les plus connues en raison de techniques assez impressionnantes : nager avec une armure, manger en nageant ou encore nager en étant attaché par une corde.
Techniques :
- 抜手 (ぬきて) : coordination particulière des bras / des jambes.
- 鰡飛 : technique phare de cette école, dont je suis absolument incapable de vous traduire le japonais. La position est celle de la brasse, mais au troisième mouvement, il faut propulser le haut du corps en dehors de l’eau en faisant un grand cercle avec ses bras pour repousser l’eau.
- 水入鰡飛 (すいりいなとび) : technique de nage sous l’eau qui implique un contrôle particulier de la respiration et de grands battements de bras, comme si vous faisiez des cercles.
- 立泳 : nager en se tenant droit, les épaules hors de l’eau et les paumes des mains tournées vers le ciel reposent sur la surface.
École Nojima ou encore Noshima ryu (能島流)
C’est l’une des trois écoles de Kishu. Les techniques de cette école sont enseignées par l’école de natation Hamaderasuiren, située à Osaka et sont relativement proches de l’école Iwakura. Cette nage a pour base les jambes de grenouille (traduction littérale de 蛙足(かえるあし).
Techniques :
- 立泳 (ひらおよぎ) : la brasse
- 抜手(ぬきて)
- 掻分(かきわけ)
- 鯔飛(いなとび)
École Koide ryu (小池流)
Bien que, comme pour l’école Nojima ryu, cette école ait officiellement intégré l’école Iwakura ryu, elle reste enseignée sous son nom à Mie. Les techniques ne diffèrent pas des écoles précédentes.
École Kankai ryu (観海流)
Cette école, originaire de Saitama, enseigne la nage de longue durée et des techniques permettant d’économiser son énergie. Les nageurs expérimentés peuvent couvrir de très longues distances le long des côtes ou même rejoindre des îles depuis la côte !
Techniques :
- 平泅(ひらおよぎ)
- 抜手
- 半身泅(かたみおよぎ)
École Mukai ryu (向井流)
Cette école fut privilégiée par le shogunat. Les techniques étaient enseignées dans le corps d’armée qui correspond aujourd’hui à la marine japonaise. À l’inverse des autres écoles, les techniques ont été développées non par sur un rapport terre / eau (partir de la côte, d’un bord de rivière), mais navire / eau. Par exemple, les soldats apprenaient à rester calme en cas de chute du navire, à garder la tête hors de l’eau et à se constituer des moyens de flottaison avec leurs vêtements. Son enseignement était donc associé à celui de la manoeuvre des navires de guerre. Par conséquent, elle est aussi appelée nage de bateau (船手泳).
Techniques :
- Les mouvements reposent en partie sur ceux de la brasse.
- 抜手
- 平掻(ひらかき)
- 肩指(かたさし)
- 飛込には順下、逆下 : plonger en avant ou de dos.
École Suifu ryu (水府流)
Originaire de Mito (préfecture d’Ibaraki), cette école enseigne des techniques de nage rapide pour remonter des rivières et faire face au courant. Heureusement que YouTube existe, car j’aurais été incapable de vous expliquer les techniques en détails.
En voici quelques-unes :
- 一重(ひとえ)
- 熨斗
- 二重熨斗
- 片抜手(かたぬきて)
- 大抜手
- 早抜手
École Suifu ryu oota (水府流太田派)
Bien que reconnue officiellement, cette école est en réalité une adaptation de l’école originaire de Mito. Beaucoup plus récente – elle apparait à l’ère Meiji, elle tient le nom de son fondateur (Oota) qui enseigna du côté de Tokyo dans la rivière Sumida à partir de 1878. Adoptée par l’Université de Tokyo (Todai), les techniques de cette école se sont répandues dans tout le Japon. Bien qu’elle soit très proche de l’école Suifu ryu, elle a aussi développé des gestes uniques.
Techniques :
- 一重伸(ひとえのし)
- 二重(ふたえ)伸
- 大抜手(おおぬきて)
École Kobori ryu (小堀流)
Elle apparait aux alentours de 1716 – 1736 dans la région de Kumamoto et se caractérise par la capacité à se maintenir droit dans l’eau tout en se battant à l’épée. À partir de l’ère Meiji, elle est aussi enseignée à Nagasaki, Kyoto et Tokyo.
Techniques :
- 手繰游 (たぐりおよぎ)
- 足撃(そくげき)
- 足抜手(ぬきて)
- 立游(たちおよぎ)
- 御前游
- 甲冑(かっちゅう)
Existe-t-il d’autres écoles de suijutsu ?
Je pense que vous l’avez constaté, en réalité, il existe de nombreuses écoles de suijutsu et leurs techniques se recoupent plus ou moins. En parallèle, certaines écoles ont porté divers noms à travers les siècles ou encore ont été plus ou moins associées à d’autres. Pas facile de s’y retrouver ! Finalement, la reconnaissance et le rayonnement d’une école dépendent du clan et de son influence, de ses victoires et de ses défaites. Cependant, je pense que ce n’est pas exagéré de dire que la base des mouvements est très certainement la même. Toutes insistent sur l’importance d’une grande force physique dans les jambes et les bras pour pouvoir se propulser.
Quelles sont les techniques suijutsu existantes ?
J’en perds la tête tant la liste des termes existants est longue. Cependant, j’ai décidé tout de même d’en collecter un maximum. J’espère ainsi que cela permettra aux personnes passionnées de faire leur propre recherche !
Variante de la brasse (平泳) :
- 抜手一ッ掻 : variante de la brasse, mais avec un seul bras. Le nageur peut être de front (前) ou sur le côté (横).
- 抜手ニッ掻(抜手合): variante de la brasse, mais les jambes répètent le mouvement deux fois pour une fois avec les bras.
Variante de plongeon (飛込) :
- 直身 : plonger en protégeant ses mains (on tient ses jambes au niveau des genoux, jambes repliées ou tendues)
- 鰹落 : variante de la technique précédente, on dresse les bras et on ne les protège que sur la fin du plongeon.
- 陣傘 : plongeon le corps droit, les bras écartés de manière à exercer une forte poussée lors de l’entrée dans l’eau, pour éviter d’avoir la tête sous l’eau.
- 中転 : plongeon avec vrille
Techniques associées à la nage « debout » (立泳泳法) :
- 立泳 : mouvement circulaire des pieds permettant de rester droit dans l’eau, avec déplacement latéral (横) ou frontal (前)
水歩 : marcher en ayant l’eau jusqu’au cou avec un mouvement des mains repoussant l’eau vers l’arrière. - ニツ掻 (ふたつがき)
- 静抜手 (しずかかぬきて) : nage assez difficile à maîtriser, mais qui inclut de flotter après avoir progressé vers l’avant trois fois, afin de rester « silencieux »
- 舞鶴 (まいづる) : les bras font des cercles et seuls les coudes doivent effleurer l’eau. Les mains ne doivent pas entrer dans l’eau, sinon il est dit que le nageur ne peut retrouver la position initiale. Le nom de cette technique lui vient de la ressemblance avec les grues (l’oiseau, hein !).
- 鴎泳 (かもめおよぎ) : nage dite « du canard ». Le nageur n’avance quasiment pas et se maintient dans l’eau comme un canard qui flotte.
- 水書 : tout en flottant dans l’eau, faire de la calligrahie
- 瓜剥 (うりむき) : couper un melon en 6 parts tout en nageant.
弓術 (きゆうじゆつ) : tir à l’arc. - 操銃 (そうじゆう) : utiliser une arme à feu en se tenant sous l’eau.
Techniques associées à la nage avec les mains (手泳法)
- 伝馬(表・裏): nager sur le dos ou sur le côté uniquement avec les bras. Le menton effleure l’eau. Les jambes doivent être près de la surface.
- 沖の白帆 (ancien)沖の軍船 (nom actuel)
Diverses techniques pour flotter (浮身)
- 捨浮 (すてうき): flotter en ayant les bras tendus sur les côtés, paumes vers le ciel. Les mains, le visage, la poitrine, les genoux et les doigts de pied doivent être à la surface.
- 枯木流 (表・裏) : flotter tel du vieux bois (les bras et les jambes écartés, se laisser porter naturellement)
- 筏流 (いかだながし) : position du « bois mort » en groupe de plusieurs personnes, une personne en tête et les autres se tiennent à sa suite par les chevilles.
- 十字浮 (じゅうじうき) : flotter en forme de croix
- 槍浮 (やりうき) : flotter les bras le long du corps
- 安座 (あんざ) : flotter en ayant les mains sur les genoux
- 座禅浮 (さぜんうき) : flotter en position « zen », c’est à dire les genoux repliés sur sa poitrine, les mains sur les genoux. Ainsi, le visage, la poitrine, les genoux et les mains doivent être hors de l’eau. Cette position est très difficile !
- 枕浮 (まくらうき) : variante de la précédente avec les mains sous la tête.
- 達磨浮 (だろまうき) : les genoux sont repliés, les bras entourent les genoux (comme si vous ne formiez plus qu’une boule).
- 寝浮 (ねうき) : flotter sur le côté (comme si vous dormiez !) en étant droit. La main dans l’eau est repliée et sous la tête.
- 立浮 (たちうき) : flotter droit dans l’eau, les bras plaqués contre le corps.
- 蛙浮 (かえるうき) : exactement la même position que 捨浮 sauf que… vous êtes sur le ventre, la tête sous l’eau. Là encore position difficile à maintenir !
- 軽石流 (かかるいしながし) : flotter dans un courant en utilisant ses bras pour tourner sur soi-même. L’importance pour cette technique est la maîtrise de la respiration.
Diverses techniques de natation (応用泳法)
- 底息 (そこいき) : brasse sous l’eau
- 鯔飛 : position de brasse classique, mais au troisième mouvement, il faut propulser le haut du corps en dehors de l’eau en faisant un grand cercle avec ses bras pour repousser l’eau.
- 掻分 (かきわけ) : variante de la technique précédente.
- 水入鯔飛 (すいりいなとび) : technique de nage sous l’eau qui implique un contrôle particulier de la respiration et de grands battements de bras, comme si vous faisiez des cercles.
- 片手掻分 (かたてかきわけ)
- 手足搦 (てあしがらみ)
- 鯱泳 (しゃちおよぎ) : nage adaptée au marécage avec de puissants mouvements des jambes et bras.
- 鳧方 (かもかた) : technique de nage sous l’eau
- 竹具足泳 (たけぐそくおよぎ) : entraînement à nager avec une armure. Les nageurs sont attachés à des sacs de sables et ont des tiges de bambou fixées à leurs membres (bras, jambes).
- 甲冑泳 (かっちゅうおよぎ) : nage avec armure pour les nageurs qui se sont suffisamment entraînés avec la technique précédente.
- 軍貝音入 : être capable de tenir un cor d’armée d’une main tout en ayant l’autre main flottant à la surface.
Note
Il existe vraiment très peu de travaux réalisés en français sur les techniques suijutsu et la natation comme art martial japonais J’ai passé des heures à chercher des informations, à traduire du japonais compliqué (plus ou moins bien d’ailleurs) et à rassembler des vidéos. Si vous êtes sur cette page en ayant fait une recherche pour rédiger au sujet des écoles suijutsu, merci de ne pas plagier mon travail d’une part et d’autre part, de me citer !
pol
Passionant ! Je suis frustré de ne pas savoir lire le japonais et de ne pas avoir certaines précisions techniques mais supre article.
Merci.
kôdô, l'art japonais des parfums
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