Le Shuubun no hi : jour férié japonais célébrant l’équinoxe d’automne
- Amélie Marie
- 18 septembre 2020
- Société et Culture Japonaise
Le shuubun no hi (« jour de l’équinoxe d’automne ») s’ancre dans les traditions bouddhistes du pays
Le shuubun no hi ( 秋分 の 日 ) a lieu juste après la Journée du respect pour les personnes âgées, le 22 ou le 23 septembre selon l’année. C’est l’occasion pour les japonais de profiter d’un jour de congé pour ne rien faire aller se promener, voir leur proche et manger de délicieux ohagi (おはぎ).
Si les belles feuilles d’automne ne sont pas encore là pour les photographes amateurs, c’est en revanche pile la période pour aller voir les magnifiques champs d’amaryllis du Japon ( 彼岸花 ), cette fleur rouge vif qui tire sur le rose en fin de saison.
Ce jour là, le voile entre le monde physique et le monde spirituel se lève…
L’équinoxe est un évènement astronomique qui a lieu un jour au printemps et à l’automne, durant lequel le soleil change d’hémisphère. La durée du jour égalant celle de la nuit à cette occasion, bien des cultures voient en ce changement un évènement hautement symbolique. C’est le cas en Asie.
Le Japon célèbre l’équinoxe d’automne depuis des siècles. À l’origine, cette journée était appelée shuuki koureisai, soit grosso modo la “commémoration automnale des esprits impériaux”. Les bouddhistes prêtent à cet équilibre parfait entre le jour et la nuit le pouvoir de lever le voile entre notre monde et le monde des esprits.
C’est donc un moment propice pour offrir ses prières à nos défunts proches et aux ancêtres de la famille impériale japonaise. Contrairement au Obon, la fête des âmes qui rappelle notre 31 octobre et les fantômes qui nous visitent, lors de l’équinoxe ce sont nos prières qui nous élèvent vers le monde spirituel.
Du religieux au laïque
Après la Seconde Guerre Mondiale, pas mal de jours fériés religieux ont été revisités par le gouvernement. Il s’agissait de séparer le religieux de l’État et d’instaurer des jours fériés laïques. La commémoration de la famille impériales et des défunts fait place à une célébration de l’automne et des récoltes agricoles de cette saison.
Les bouddhistes continuent cependant de se rendre au temple et de participer aux diverses cérémonies qui ont lieu ce jour là. Ils se rendent aussi sur la tombe de leurs ancêtres pour les nettoyer et faire des offrandes.
Miam, miam, par ici le ohagi du shuubun no hi !
L’automne et l’équinoxe, je m’en tamponne un peu le coquillard comme dirait l’autre… En revanche, ce qu’on mange à cette occasion m’intéresse beaucoup plus ! Et c’est bien évidemment du côté des wagashi ( 和菓子 ), confiserie traditionnelle japonaise, que ça se passe.
Le shuubun no hi est l’occasion de déguster de délicieuses boulettes de riz à la pâte de haricot rouge (anko, あんこ), j’ai nommé le ohagi. Pour les préparer rien de plus… long. Il faut faire cuir le riz plusieurs heures, jusqu’à ce qu’il soit bien collant. Le riz est ensuite roulé en boule compacte, enveloppée d’une couche de bien sucrée de pâte de haricots.
Si j’aime l’original, ma variante préférée est le ohagi saupoudré de sésame noir. Il peut aussi être saupoudré de kinako (きなこ, poudre de soja). Son pendant printanier est le botamochi (ぼたもち), mais ne vous y trompez pas, la recette est à peu de choses près… Exactement la même !
Vocabulaire
Japonais | Romaji | Français |
秋分 の 日 | shuubun no hi | Jour de l’équinoxe d’automne |
おはぎ | ohagi | ohagi, un wagashi japonais |
彼岸花 | higanbana | amaryllis du Japon |
和菓子 | wagashi | pâtisserie traditionnelle japonaise |
あんこ | anko | pâte de haricots rouges |
きなこ | kinako | poudre de soja grillé |
ぼたもち | botamochi | botamochi, un wagashi japonais |
scrapalex37
Je découvre votre blog via la prof de Japonais de ma fille 🙂 Merci pour toutes ces explications, c’est très intéressant. Bonne journée
Crisitane
J’aime les fêtes japonaises, leur poésie. Je ne savais pas que celle-ci, était à l’origine vouée au culte des ancêtres. Je n’avais retenu que la levée du voile sur le monde spirituel le mois sans dieu approchant. Merci pour tes billets toujours instructifs.