Attention où vous mettez les pieds…
- Amélie Marie
- 19 février 2019
- Vie quotidienne
Alors que le printemps pointe le bout de son nez et que fleurissent les pruniers avec leur belle-couleur, j’aime flâner dans les parcs durant ma pause déjeuner. J’ai de la chance. Mon entreprise est à deux pas de la Tour de Tokyo, du Parc de Shiba et de l’époustouflant temple Zojoji.
De taille modeste et jamais très loin la route, cet espace vert offre tout de même l’opportunité de se perdre au milieu des arbres et de se dégourdir les jambes le long de petits sentiers. Attention, certains sont mêmes corsés avec de raides escaliers !
Les lieux sont très bien entretenus. Beaucoup de plate-bandes de fleurs ont été aménagées et les employés du parc sont aux petits soins pour faire de jolies présentations.
Comme tous les jours depuis janvier, une fois mon déjeuner avalé, je dévale les escaliers de l’immeuble pour aller prendre mon bol d’air frais.
Aujourd’hui, alors que j’attendais au feu rouge près de la station d’essence j’ai été surprise alors par un collègue qui a aussi pour habitude de marcher 30 minutes après le déjeuner. C’est que le parc est cerné par de grands axes routiers, peu agréables pour les piétons. Une fois atteint notre îlot de verdure au milieu de la jungle urbaine que représente le coeur de Tokyo, nous avons partagé un bout de chemin une dizaine de minutes, avant que je ne reprenne mon circuit favori – et lui le sien.
Le très luxueux hotel The Prince surplombe le Parc de Shiba ainsi que le temple Zojoji, offrant ainsi une oasis de sérénité…. À ceux qui en ont les moyens.
Alors que je baladais derrière l’hôtel, je vois une balle rouler sur la pelouse… Et derrière deux petits garçons. Tiens ? Je suis un peu étonnée.
La pelouse est bordée de petites barrières, plus symboliques qu’autre chose. À deux pas, je vois un petit écriteau « merci de ne pas marcher ici ». L’inscription est d’abord en japonais, suivie d’une traduction en anglais. Je me disais aussi…
Je continue mon chemin et croise deux jeunes femmes. La poussette que l’une tient d’une main et le sac à dos d’enfant que porte l’autre me donnent à penser qu’elles sont très probablement les mamans de mes bambins qui foulent de leurs petits pieds la pelouse sacrée des japonais. Poids plume, ils ne lui font certainement pas grand chose, à cette pelouse.
Alors que je passe près d’elles, je réalise qu’elles parlent dans une langue étrangère. Je range tout jugement hâtif et d’un haussement d’épaule, je me dis que deux enfants n’empêchent certainement pas la terre de tourner.
Ce n’est sans doute pas ce que s’est dit l’un des jardiniers, à deux pas, qui ayant remarqué le crime, s’approche à grande vitesse des deux mamans… Pour, et je pouffe encore à me remémorer la scène, faire demi-tour aussi sec, l’air de rien.
M’est avis qu’il a jugé en un quart de seconde que finalement c’était trop de tracas que de tenter d’expliquer les règles aux étrangères.
Et vous, vous promenez-vous durant votre pause déjeuner ?