Préparer le JLPT N1, le niveau le plus difficile du JLPT
- Amélie Marie
- 17 février 2019
- Japonais
Pour beaucoup, la réussite au JLPT N1 est le couronnement d’années à bûcher le japonais et à trimer pour mémoriser des milliers de mots, des centaines de structures grammaticales et un bon paquet de kanji.
Ayant successivement passé le N4, le N3 et le N2, préparant actuellement le graal (le N1 quoi) j’ai eu envie de partager un peu mon expérience ainsi que des conseils. Vous me pardonnerez si je liste quelques évidences, car je ne crois pas inventer l’eau chaude avec cet article, mais vous offrir peut-être des pistes à explorer.
Est-ce qu’étudier le japonais jusqu’au JLPT N1 est indispensable ?
Ceci est mon opinion personnelle, mais je pense que l’avant dernier niveau, le JLPT N2, représente déjà un niveau de maîtrise suffisamment avancé.
Le JLPT N1 demande certes une connaissance plus poussée du vocabulaire et de la grammaire soutenue, mais ce n’est pas indispensable pour bien communiquer au travail par exemple. Le JLPT est loin de couvrir le vocabulaire exigé par telle ou telle profession, vocabulaire que l’on apprend le plus souvent sur le tas, avec l’expérience. Il s’agit plutôt là d’un examen très académique.
Néanmoins, il permet très certainement d’étoffer son vocabulaire, d’être plus à l’aise en lecture et d’avoir une meilleure compréhension de la langue. Loin de moi l’idée de dire le contraire !
Il est aussi vrai que sur les offres d’emploi, les entreprises tendent à privilégier le N2 et le N1 dès qu’il s’agit de poste à responsabilités bien rémunéré. Cependant, la mention du niveau exigé ne doit surtout pas vous empêcher de postuler, d’autant plus si vous avez une bonne maîtrise orale du japonais. Un RH ou un recruteur saura en 5 minutes si votre niveau passe ou non pour le poste que vous ayez passé le test ou non.
En effet, le JLPT ne garantie pas votre niveau réel de compréhension.
Le JLPT est une évaluation de l’étendue de vos connaissances et de votre compréhension, mais non votre capacité à communiquer efficacement en japonais. L’examen est un questionnaire à choix multiple, divisé en plusieurs parties, avec certes une partie écoute, mais sans entretien oral.
En d’autres termes, c’est un examen bête et méchant que l’on peut bûcher et réussir en étant bon stratège, sans pour autant être capable de parler la langue.
Cela signifie aussi que des personnes ayant une bonne maîtrise de la langue peuvent échouer au JLPT N1 en buttant sur des questions pointues qu’il est peu utile de savoir résoudre pour le quotidien au Japon.
À quel niveau de japonais le JLPT N1 correspond-il ?
L’équivalent le plus souvent pris comme référence est le niveau d’un lycéen qui vient de passer l’équivalent de notre baccalauréat. En réalité, ce serait peut-être plutôt celui d’un japonais qui vient d’entrer au lycée…
Une fois appris les kanji les plus fréquents, les bases de la grammaire et de la conjugaison, le japonais est une langue qui s’articule avec des expressions permettant de nuancer le discours. Mon mari m’a expliqué que la majeure partie de ces expressions sont en réalité couvertes dès le collège. Arrivé au lycée, les japonais étudient donc plutôt les textes et kanji anciens à travers la littérature classique. Beaucoup de ce qui est vu au lycée n’est pas couvert par le JLPT N1 parce que le japonais ancien n’est pas nécessaire au quotidien.
Les japonais, lorsqu’ils entrent à l’université partagent donc un même socle « commun », un niveau standard de langue. Selon les études qu’ils poursuivent et le milieu professionnel vers lequel ils se dirigent, ils étoffent leur connaissance de la langue avec du vocabulaire et des kanji spécifiques à leur milieu. Après tout, c’est un peu le même phénomène en français selon que l’on fait du droit, de la médecine ou de la littérature !
En combien de temps peut-on atteindre un tel niveau ?
Je vois beaucoup cette question revenir et pour être tout à fait franche, la seule réponse honnête est « ben, ça dépend ». Je préfère ne pas vous donner une approximation, parce qu’au fond, ça prendra… le temps qu’il (vous) faudra.
Comme pour l’apprentissage de n’importe quelle langue, vos progrès dépendent de votre cadre d’études (autodidacte, avec un professeur particulier, à l’université, dans une école de langue…), de votre contexte (en France, au Japon, ailleurs, avec un travail, sans travail…) et aussi grandement de vos capacités.
C’est à dire sans doute en tout premier lieu de votre type de mémoire.
Mieux se connaître amène à mieux apprendre.
Je suis clairement une personne ayant une mémoire visuelle. Lorsque j’apprends, le connu étudié m’apparaît mentalement comme un sommaire structuré avec des titres, des sous-titres et ainsi de suite. Une fois que j’ai bien mémorisé une information, je la retrouve en me remémorant son emplacement dans dans « mes petits dossiers mentaux ». En revanche, ma mémoire auditive est catastrophique.
Pour l’apprentissage d’une langue, ce profil n’est pas idéal ! Mon mari me répète dix, quinze, vingt fois une phrase que j’oublie la minute suivante s’il ne me la décompose pas pour m’en expliquer la substance. Je sais donc que je dois réviser deux fois plus pour arriver à quoique ce soit.
Il est donc utile que vous preniez le temps de bien réfléchir à ce qui marche et ce qui ne marche pas lorsque vous étudiez. Pas mal de petits tests et d’articles sur le sujet existent en ligne. Je ne peux que vous encourager à aller y jeter un oeil, parce que vraiment cela améliorera grandement la qualité de vos études.
En deuxième lieu, il faut savoir ce qui vous motive profondément à apprendre, afin de rester motivé.
Apprendre le japonais doit avoir du sens pour vous.
De par mon travail, j’ai croisé beaucoup de personnes apprenant le japonais et au moins autant de raisons d’apprendre la langue ! Et la rapidité de vos progrès dépend grandement de vos motivations :
- un projet universitaire ou professionnel,
- une passion pour la langue ou pour la culture japonaise
- pour communiquer avec son partenaire,
- etc.
Ces motivations peuvent fluctuer au fil des ans, mais elles sont cruciales pour rester assidu. Je le sais, je suis passée par là !
Lorsque j’ai débuté l’apprentissage du japonais, j’ai eu beaucoup plus de bas que de haut. Pourtant, ayant un petit copain japonais (devenu mon mari) et vivant au Japon, vous pourriez me croire très motivée… C’est sans compter que mon compagnon parle non seulement anglais, mais aussi français, que mon réseau d’amis est principalement international et que l’on vit plutôt bien à Tokyo avec des rudiments de japonais.
Étonnement, ma première motivation fut la frustration. La frustration de ne pas pouvoir lire ce que j’avais envie de lire. De ne pas pouvoir aller au cinéma voir les films asiatiques qui me plaisaient. Apprendre le japonais pour trouver un emploi fut presque secondaire dans ce qui m’a poussé à passer le JLPT N4 puis le N3.
Le niveau du JLPT N3 est dit « conversationnel ». Grosso modo, arrivé à ce niveau de compréhension, vous pouvez communiquer de manière limitée sur tout un tas de sujet, travailler dans une entreprise si vous n’êtes pas au contact de clients et suivre un petit peu les informations. C’est arrivé à ce niveau quasi intermédiaire que j’y ai pris plus de goût et ma motivation fut réellement de pouvoir communiquer avec les autres en japonais. J’avais aussi passé une étape cruciale, celle des bases de la langue, qui furent difficiles pour ma mémoire visuelle.
En 2015 que je passe le JLPT N2 du premier coup, après avoir bûché environ 6 mois. Ce qui m’a motivée ? Le plaisir de jouer avec la langue, de pouvoir lire, de pouvoir parler. À ce niveau, comprendre les nuances de plein de structures de phrase me passionnait enfin.
Il faut parfois accepter des périodes de maturation.
Nous sommes début 2019 et je me prépare enfin à passer le JLPT N1. C’est un peu à la dernière minute que je m’y prends et j’essaye de ne pas viser trop haut.
Après le JLPT N2 et courant 2016-2017, je prenais encore des cours de japonais. Cependant, je devais avoir atteint à la fois un pallier suffisamment comfortable pour communiquer et une certaine saturation. Avant que je ne réalise que je n’avais plus aucune motivation pour la langue, j’étudiais quelques heures par semaine. En vain. Je ne retenais rien, bien des points grammaticaux me paraissaient obscurs. Bref, mon inconscient me disait qu’il en avait gros sur la patate. Je devais me laisser le temps et laisser le temps à ce que j’avais appris de décanter en arrière-plan.
J’ai tout lâché, hormis mes lectures en japonais. C’est après une année de transition à bien des niveaux que j’ai réalisé que j’étais de nouveau prête à étudier le japonais.
Comment préparer le JLPT N1 ?
Après cette longue introduction, je rentre dans le vif du sujet. Les niveaux N5 et N4 mis à part, mes conseils de révision sont valables pour tous les niveaux : N3, N2 et N1.
Je mets les niveaux les plus élémentaires à part parce qu’ils ne posent pas beaucoup de difficulté, ni ne requièrent beaucoup de temps d’apprentissage. Le niveau N5 a un intérêt très limité, si ce n’est prouver que vous savez lire et dire bonjour, tandis que le N4 reste très simple. J’ai atteint ce niveau 4 mois après avoir commencé à apprendre japonais. Pour le réussir, il faut surtout être régulier et bien insister sur la mémorisation.
En revanche, le passage du N4 au N3 est plutôt sévère et débarquent bien des expressions complexes, parfois intraduisibles en français, ce qui implique donc un peu plus de sueur de votre part.
1. Connaître vos faiblesses et vos forces
Bien que le JLPT n’inclut pas un entretien oral, cet examen reste intense. Maintenant que vous savez votre type de mémoire, vous avez peut-être une petite idée de ce qui pêche dans votre connaissance du japonais.
- Quelle est votre niveau en grammaire ?
- Où en êtes vous avec le vocabulaire ?
- Combien de kanji savez-vous lire ?
- Êtes-vous à l’aise en lecture ?
- Quel est votre niveau de compréhension orale ?
Même si la compréhension globale de la langue repose sur des progrès dans tous ces domaines, il est évident que la progression n’est pas toujours homogène.
J’adore étudier la grammaire (mémoire visuelle bonjour !) et lire. Visuellement, j’associe assez vite concept et kanji. Oui, mais voilà, je suis capable de reconnaître le sens mais… Pas leur lecture (= prononciation) ! Oups.
Je sais donc qu’en lecture et en grammaire, avec une préparation régulière, je devrais m’en tirer. Par contre, pour toutes les questions de vocabulaire ou de kanji, je vais droit dans le mur si je ne me force pas à mémoriser quotidiennement de nouveaux mots.
Il n’existe pas de stratégie parfaite. Pour certains (comme moi) se concentrer leurs points forts pour obtenir le maximum de points possible dans telle ou telle section est une solution qui peut se révéler gagnantes. D’autres préféreront au contraire tenter de remonter le niveau avec leurs points faibles pour avoir une grille de résultats plus harmonieuse.
Le seul véritable piège à éviter est sans doute de faire complètement l’impasse sur une compétence particulière. Genre… Typiquement moi avec les kanji qui me désespèrent. En fait, si vous êtes réticents à étudier un certain aspect de la langue parce qu’il vous pose problème, c’est sans doute que c’est par là qu’il faut commencer.
2. S’y prendre à temps, être organisé et assidu.
J’aime bien donner des conseils que je ne m’applique pas… Pour ce qui est de s’y prendre à temps, c’est raté. Je me suis décidée en janvier pour juillet après avoir tergiversé un peu trop longtemps. Qu’à cela ne tienne, étudier pour le JLPT N1 est toujours profitable.
Dans l’idéal, une année de préparation n’est pas de trop. Il y a deux sessions par an, et vous pourriez vous inscrire aux deux : la première comme entrainement (si vous réussissez, c’est parfait) et la seconde comme votre véritable objectif.
Il est évident que comme pour n’importe quel examen qui se profile à l’horizon, il faut mettre en place un plan de travail. Là encore, cela dépend grandement de vos préférence.
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Étudier tous les jours un petit peu
J’ai tendance à penser qu’au minimum, vous devriez étudier 6 jours sur 7. Le 7ème jour pourrait être consacré à une pratique ludique de la langue (lâcher les manuels pour un manga, par exemple). Ce qui ne vous dispense pas de pratiquer la langue en plus de vos révisions les autres jours… Tout est une question d’équilibre.
J’essaye personnellement d’étudier entre 30 minutes et 2 heures par jour. Comme je travaille à plein temps, je dois parfois mettre les bouchées doubles le weekend. En parallèle, je regarde des séries japonaises ou des animes à raison d’au moins 20 minutes par jour.
Note : tous les animes ne sont pas forcément top pour préparer l’examen (langage familier, dialect local, mots inventés…).
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Ne pas vouloir en faire trop
Il ne faut pas se leurrer. Nous avons des limites à ce que nous pouvons apprendre en une journée (une vingtaine de mots maximum apparemment !). Évitez donc de vous fixer des objectifs complètement fous, type, « je mémorise 100 kanji par jour ». C’est décourageant et contre productif.
C’est votre assiduité qui permet au savoir de rester dans vos méninges. Au début, ce savoir sera sans doute passif et vous pourriez avoir l’impression que rien n’accroche. Rien n’est moins vrai ! Relisez de temps à autre les leçons passées. Dans 6 mois, vous réaliserez que tiens, vous comprenez parfaitement et sans effort ce que vous venez de lire ou d’entendre.
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La progression en spirale
Pour ceux qui ne sont pas trop intéressés à l’enseignement, la progression en spirale est une technique d’organisation de cours qui permet de revenir plusieurs fois sur la même notion. Cela permet de laisser un temps de maturation après le premier contact, puis d’assimiler et enfin de s’approprier ce que vous apprenez. Appliqué au JLPT, ce type de progression ralenti un peu les révisions mais vous garantit de bons acquis.
Exemple : la grammaire
J’alterne entre plusieurs manuels de grammaire qui ne suivent pas tout à fait le même sommaire. Cela me fait repasser par des points que j’ai déjà révisé.
Force est de constater que souvent, le premier contact avec tel ou tel point de grammaire est un peu difficile. J’ai pu l’avoir mémorisé, mais sans être 100% sûre de pouvoir l’utiliser. Je ne m’inquiète pas outre mesure et je passe à autre chose.
Puis, je change de manuel, et revoilà ce même point, présenté dans un chapitre agencé différemment avec d’autres exemples. Le retenir est alors bien plus facile, je sens que je le comprends.
Enfin, avec les exercices de vocabulaires ou de lecture, je vais fatalement retomber de nouveau sur cette structure et cette fois, je sais l’identifier et la comprendre. J’essaye en général alors de me créer des exemples personnels.
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Exercice, exercice, exercice
Comme pour n’importe quel examen, la pratique avant jour J est cruciale pour bien réussir. D’une part, vous vous habituez aux énoncés et vous savez exactement ce qui vous attends. D’autre part, et pour le JLPT c’est particulièrement vrai, il faut bien exploiter la limite de temps impartie lors de l’examen. Plus vous vous entraînez avec des exercices, plus vous serez rapide.
Si vous n’arrivez pas à répondre à un exercice parce que vous ne comprenez pas ce qui est écrit (vocabulaire inconnu !), ne perdez pas de temps dessus. Essayez de voir si une analyse logique du contexte vous aide et allez-y par élimination des réponses que vous devinez mauvaises et au petit bonheur la chance. Ça paye !
3. Opter pour des manuels adaptés à vos besoins.
C’est la jungle. Un tour dans une librairie au Japon suffit à paniquer tellement le choix de manuels préparant au JLPT est large. En prime, le nom des collections est rarement clair, ils se copient tous les uns les autres en terme de présentation. Le mot d’ordre : vous faire réussir !
Pour avoir acheté des manuels de quasiment chaque maison d’édition, je pense qu’aucun ne sort particulièrement du lot. Cependant, les choix éditoriaux, les exercices d’entrainement proposés, la présence de traduction ou non, d’explications ou non, font que tel ou tel manuel vous conviendra plus ou moins.
L’idéal serait de pouvoir les feuilleter avant achat. Si vous n’êtes pas au Japon, sachez que les éditeurs proposent en général des extraits sur leurs sites internet ou via Google livre.
Enfin, ces manuels sont rarement très chers, mais entre payer les frais de l’examen, les tests blancs, les manuels qui couvrent le vocabulaire, la grammaire, les kanji ou des cahiers d’exercice purs et durs, votre porte-monnaie finit mal en point.
Les tests blancs officiels sont publiés par la Japan Foundation, l’institution qui organise le JLPT. Vous pouvez trouver des extraits ici.
Nihongo Somatome
La collection Somatome est parfaite pour mon type de mémoire, car très concise. Elle propose de réviser sur 8 semaines à raison d’une leçon par jour avec un test de révision le 7ème jour. La manière dont sont ainsi structurées les leçons, me permet de mémoriser rapidement beaucoup d’information.
L’éditeur propose un manuel par catégorie de compétence : vocabulaire, grammaire, lecture, kanji et écoute. Par ailleurs, vous pouvez vous entrainer avec Shin Nigongo 500 questions, un petit livre parallèle à la collection, très utile pour réviser des points au hasard.
Attention cependant. Somatome a pour but de vous faire réviser le minimum vital de ce qui est requis pour l’examen et de vous exposer à des questions récurrentes . En ce sens, cette collection ne doit pas être la seule avec laquelle vous travaillez. Enfin, les traductions fournies ne sont pas très bonnes, lorsqu’elles ne sont pas carrément erronées.
L’opinion du mari : « ces livres sont là pour faire revoir des acquis que vous avez obtenus en étudiant avec d’autres supports ».
- Cahiers d’exercices Power Drill
Ce sont uniquement des cahiers d’exercices à pleurer tant ils sont difficiles. Je ne suis pas certaine que cela soit véridique, mais mon professeur de japonais considérait que les exercices étaient volontairement plus vicieux que le vrai JLPT.
Grammaire : ici
Vocabulaire : ici
- Try!
Même éditeur, différent format, Try! rappelle plus un manuel de classe avec sa progression thématique, principalement dédiée à vous faire progresser en grammaire (audio et vocabulaire fournis).
Le site de l’éditeur : Ask
Shin Kanzen Master
La collection Shin Kanzen Master est similaire à ce que propose Nihongo Somatome, mais le contenu n’est pas accompagné de traduction (du moins pour les manuels destinés aux JLPT N1). Elle est produite par la même maison d’édition qui gère Minna No Nihongo, 中級へ学ぼう ainsi que Japanese for Business People, trois collections vraiment top pour étudier le japonais dans le cadre de cours en groupe (un peu moins en autodidacte).
La présentation, assez compacte et sérieuse, me réussit beaucoup moins. Cependant, Shin Kanzen Master est reconnu pour être une collection vraiment complète. D’ailleurs, finir chaque livre (grammaire, vocabulaire, kanji, lecture et écoute) prend plus de temps qu’avec Somatome. Ne vous y mettez pas 8 semaines avant l’examen !
Présentation de la collection complète (japonais) : ici
Site de l’éditeur (anglais) : ici
一発合格
Enfin un peu de couleur et du papier glossy ! Cet épais manuel condense l’intégralité de ce que vous devez revoir pour l’examen. S’il inclut des exercices, l’enseignement y est plus axé stratégie de réussite en mettant en avant les pièges connus du JLPT. Par exemple, les kanji qui se ressemblent, les structures grammaticales fréquemment testées et ainsi de suite. L’éditeur Intercultural Institute of Japan propose de feuilleter 一発合格 sur Amazon JP ici. Le manuel inclut des tests blancs suivant le format de l’examen réel et les exercices accompagnant chaque leçon me paraissent à hauteur de la difficulté réelle.
L’Intercultural Institute of Japan est une école de langue située à Akihabara qui a publié notamment 日本語で働く! ビジネス日本語30時間 (Travailler en japonais : 30 heures pour maîtriser le japonais des affaires) que j’ai vraiment beaucoup aimé.
L’opinion du mari : « Ce livre est typique de la manière qu’on les japonais d’aborder les tests QCM et très complet « .
Collection Préparation pour le JLPT N1 de Sanshusha
L’éditeur Sanshusha produit des livres destinés à vous préparer pour tous les niveaux du JLPT, plutôt centrés sur la grammaire d’une part, le vocabulaire et les kanji d’autre part. Pour le JLPT N1 vous trouverez ainsi 3 ouvrages « 45 jours pour se préparer au N1 »: grammaire, cahier d’exercices de grammaire et vocabulaire.
Ici encore, très peu de traductions accompagnent le contenu (ce qui n’est pas plus mal) mais beaucoup d’exemples « rares ». Ce n’est pas ma collection préférée mais mon mari me l’a fait acheter parce qu’il trouve justement ces exemples ne « sortiront jamais dans la vraie vie, mais sont des pièges typiques pour le JLPT ».
Grammaire : ici
Vocabulaire : ici
U-Can
U-Can offre plusieurs ouvrages mais le seul que je recommande (après utilisation !) est un petit livre avec 360 questions d’entrainement, chaque question étant accompagnée de rapides explications. Celles-ci ne sont écrites qu’en japonais et vous aurez un exemple additionnel à mémoriser.
Jituryoku up! 実力アップ!日本語能力試験シリーズ
Ici encore une collection qui couvre tous les niveaux, avec plusieurs manuels par compétence : grammaire, lecture, audio, kanji. Rien d’exceptionnel si ce n’est le livre dédié à l’audio qui m’a beaucoup aidé pour passer le N2 avec des questions vraiment très proches de ce que j’ai eu lors de l’examen. La version lecture est aussi plutôt pas mal pour s’entrainer.
Site de l’éditeur : ici
4. Ne pas faire l’impasse sur la compréhension orale
Vous avez du mal avec l’oral ? Bienvenue au club. Si vous désespérez, mon cas devrait peut-être vous rassurer. Malgré mon oreille est la reine des cancres, lentement et sûrement, mon cas s’arrange.
Une de mes collègues, une américaine, qui a réussi le JLPT N1 en décembre dernier, m’a sagement enseignée :
« Pour l’écoute, y a pas de mystère. Je me suis farcie des heures et des heures de séries télévisées japonaises sans sous-titres. Elles étaient nulles, mais nulles ces séries. Une torture. Mais 8 mois avec au minimum un épisode par jour, et j’ai réussi le JLPT N1. Et puis, je bosse désormais avec des clients japonais sans souci« .
Une autre copine, chinoise, m’a offert un conseil similaire :
« Si tu regardes des séries animées japonaises avec des sous-titres, tu ne vas rien apprendre en vérité. C’est une solution de facilité et ton cerveau est partisan du moindre effort.
Moi je cache les sous-titres avec une feuille de papier. C’était dur au début, mais je devais avoir le niveau pour entrer dans mon école de pâtisserie. J’écoutais et parfois, j’arrêtais la vidéo pour rejouer le dialogue« .
Moralité… L’exposition à la langue. Il n’y a que ça de vrai. Et c’est d’autant plus dur si vous n’êtes pas au Japon. Pas de panique, internet, c’est merveilleux.
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Les entrainements au JLPT
Pour réussir la partie orale de l’examen, il est évident que vous devez vous y préparer avec au minimum un test blanc histoire de savoir où vous mettez vos oreilles. La plupart des méthodes de préparation auront au moins un CD ou des pistes à télécharger.
Après, si cela vous prépare au test, je ne crois pas que cela soit suffisant pour améliore grandement votre niveau global de compréhension.
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La télévision japonaise
Les chaines ont leurs sites internet, mais la rediffusion de programmes en ligne n’est pas encore franchement bien organisée. J’ai découvert les liens suivantes sur un article dédié au streaming de la télévision japonaise :
- 日本電視台(日テレ):http://mov3.co/ntv/
- 東京電視台(テレビ東京):http://mov3.co/tvtokyo/
- 朝日電視台(毎日放送):http://mov3.co/tvasahi/
- 富士電視台(フジテレビ):http://mov3.co/fujitv/
- TBS:http://mov3.co/tbs/
- NHK:http://mov3.co/nhk/
Il existe aussi de très nombreux sites qui diffusent des séries japonaises. J’utilise pour ma part Miomio qui rediffuse les programmes télévisés dès le lendemain de leur diffusion. Enfin, si vous avez un compte Netflix ou Amazon VOD, vous n’avez aucune excuse !
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YouTube
J’avoue ne pas être une grande utilisatrice de la plateforme, mais il est certain que vous pouvez trouver du contenu intéressant. L’idéal est non pas de chercher une chaîne qui enseigne le japonais, mais plutôt de chercher par intérêt. Si vous aimez les jeux vidéo, allez donc trouver des joueurs japonais qui postent des démonstrations.
Pour le JLPT N1 : 40 vidéos de points de grammaire
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Les livres
Il existe bien sûr des livres dédiés à l’amélioration de votre compréhension et expression orale. Mon préféré de très, très loin est Shadowing. Il en existe trois volumes :
- Débutant / pré-intermédiaire
- Pré-intermédiaire / avancé
- Entretien d’embauche
Les deux premiers ont été téléchargés sur YouTube (ici et ici). Ce n’est probablement pas légal et certainement pas le format qui vous permettra de profiter de cette méthode. Cependant, c’est un bon moyen pour vous d’en découvrir le contenu avant achat. Vraiment, je n’ai pas trouvé mieux que ces livres !
Autre ouvrage notable, Nihongo Kaiwa Jouzu! qui à travers 15 leçons, enseigne un japonais naturel. Si ce livre à lui seul ne vous aidera pas à parler japonais, il expose très bien les variations du japonais standard dès que l’on passe à l’oral.
5. Les applications mobiles pour étudier à tout moment.
Je vais vous décevoir, mais hormis Japanese, je suis plus que réticente à utiliser toute forme d’application pour travailler mon japonais. L’écran me distrait trop et je n’apprends au final pas grand chose.
Cependant, ma collègue américaine, encore, qui a beaucoup de temps de trajet pour se rendre au travail, m’a expliqué avoir utilisé Anki, une application de flashcards pour mémoriser grâce à la répétition espacée.
Par ailleurs, voici une petite liste d’applications que l’on m’a recommandée :
Obenkyou (Android)
Skritter (Android et iPhone)
6. Vraiment se concentrer pour mémoriser.
Vous avez acheté vos livres et vous êtes fin prêt à vous atteler à la tâche inhumaine de préparer le JLPT N1 (ou autre niveau). Je crois fermement qu’on a tous plus ou moins nos méthodes pour potasser.
Dès le lycée, j’ai réalisé qu’écrire ce que je dois apprendre m’empêchait de retenir. Pourtant écrire des pages et des pages de fiches de révision me rassurait. J’y passais des heures, je les peaufinais. « Elles seront parfaites pour réviser ».
Je ne sais pas vous, mais moi, au final, je passais trois ans à faire mes fiches et la veille de l’examen, j’avais à peine le temps de les relire. Résultat, je ne retenais pas les trois quarts de ce que j’aurais pu retenir si je m’étais concentrée sur un vrai travail de mémorisation et d’association d’idée. Du coup, exit l’écrit passif. Je tente au maximum de faire travailler mes méninges.
Il faut aussi se créer un environnement propice pour la concentration. Moi, par exemple, je ne supporte absolument pas d’avoir un bruit de fond ou de la musique. Certains, au contraire, arrivent à fixer leur attention sur leur travail s’ils écoutent leur musique favorite.
Note : des études ont démontré que l’idéal reste une musique instrumentale, car la voix diminuerait notre attention (le cerveau traitant en parallèle ce qu’il entend et ce sur quoi vous essayez de travailler).
7. Se mettre en condition optimale
Cela signifie d’une part bien dormir et d’autre part, bien manger. Là encore, à vous de voir ce qui vous convient personnellement pour être en bonne condition !
Je sais qu’il me faut au minimum 7 heures de sommeil sans quoi je ne retiens pas ce que j’apprends. Bien dormir permet à votre cerveau, cet ordinateur biologique merveilleux, de se remettre de ce que vous lui infliger (des pages et des pages de japonais…). L’idéal est de respecter son cycle circadien, ce qui n’est pas toujours compatible avec la vie moderne, j’en conviens. Au minimum, visez à vous coucher et vous lever aux mêmes heures, weekend compris. La régularité, y a que ça de vrai.
Bien manger… Bon, ceux qui me connaissent savent que j’ai viré de ma vie toute nourriture industrielle ultra raffinée depuis maintenant plus d’un an. Je ne vous dis pas de changer vos habitudes du jour au lendemain, mais je peux vous garantir que manger frais, varié et avec le minimum de sucres raffinés possible améliorera vos performances. Imaginez que préparer le JLPT N1, c’est comme préparer une compétition de sport. Voyez-vous les sportifs professionnels s’adonner à la malbouffe ? CQFD.
Infirmière au Japon : le parcours de Serena pour obtenir le droit d'exercer
[…] à cette accréditation sont nombreuses. Le premier pré-requis auquel je me suis attaquée est le JLPT N1 que j’ai obtenu début […]
mlsre
J’ai entamé des cours du soir de japonais avec japanese for busy people, de 2002 à 2005. Je peinais avec les kanji en 3e année, je n’ai pas terminé ni réussi l’année. Je m’y suis remise il y a 2 ans, même école mais avec marugoto cette fois (tout repris depuis le début pour ne pas me décourager trop vite, la spirale, quoi…). L’approche des kanji est différente. En 2 ans, on ne nous demande pas encore de les écrire de tête mais de savoir les lire. Je commence la 3e année jeudi, pourvu que ça passe cette fois! Et que je termine tous les niveaux 🙂
Je l’étudie pour mon pur plaisir, j’adore le Japon et sa culture, c’est en toute logique que j’ai envie d’en connaître la langue également. Et d’être bien à l’aise en visite là bas 🙂
Manek
Bel article comme d’habitude.
Shin Kanzen Master et Nihon go no Mori sur youtube semble être indispensable pour préparer le JLPT N1.
L’avantage de Nihon go no Mori, tu vas pouvoir aussi bosser la partie écoute.. J’ai bossé mon JLPT N2 quasiment juste avec Nihongo no Mori et les tests blancs.
Si ça intéresse quelqu’un :
http://manek.fr/comment-preparer-passer-et-reussir-son-jlpt-n2/
pierre
@Emilie Oui, contrairement aux tests d’anglais le JLPT est valide à vie. Après tu as le droit de repasser un niveau que tu as déjà eu, si jamais tu veux voir si ton niveau n’a pas baissé.
Veronik
Super article qui liste, en détails, toutes les stratégies d’apprentissage de la langue.
Beau travail !!
ameliemarieintokyo
Merci beaucoup ! 🙂
Philippe
Merci beaucoup pour cet article très complet.
ameliemarieintokyo
Merci de ce gentil compliment ! Si vous avez des questions, n’hésitez pas à en poser. J’essayerai de faire d’autres articles sur le sujet !
Joanna
Merci infiniment pour cet article très intéressant. J’ai commencé le Japonais il y a 10 mois environ avec Japanese for busy people et un professeur. Plus j’avance, plus j’ai l’impression que mon cerveau se vide et je peine vraiment avec les kanjis… Je vais visiter tous ces liens conseillés, je suis sûre de trouver qqch pour booster mon cerveau différemment.
ameliemarieintokyo
Bonjour ! Merci beaucoup ! Je pense que c’est un processus d’apprentissage assez normal (et très frustrant). Japanese for Busy people est très utilisé au Japon pour les cours privés notamment. Peut-être varier avec une méthode différente (pour obtenir un autre point de vue ?). Pour les kanji, il existe plusieurs approches différentes (les écrire régulièrement, les décomposer et analyser leur construction, ou encore utiliser des astuces mnémotechniques ou des histoires avec leur concept). Tester chacune d’entre elle, vous offrira peut-être une solution pour les retenir plus facilement ?
Japan kudasai
Merci pour cet article, je n’en suis même pas encore au N5 mais c1 vient de me redonner un gros coup de fouet. Je pense que tu as raison sur le fait qu’il faut aussi se poser les bonnes questions avant l’apprentissage. Je crois qu’il faut que je gagne en organisation pour être plus régulier si je veux avancer. En tout cas bon courage, c’est vraiment difficile de se remettre à étudier sérieusement quand on est sorti d’un cycle scolaire.
ameliemarieintokyo
Merci beaucoup ! Effectivement, les motivations et l’organisation sont essentielles pour que tu progresses. Si tu arrives à passer les niveaux N5/N4 (c’est vraiment vite fait :)), tu verras que ça devient beaucoup plus sympa à étudier. Je pense qu’il est aussi important de trouver des sources ludiques de pratique pour que le jeu en vaille la chandelle (pour moi, réussir à lire mes mangas préférés en VO a été très motivant).
Emilie
Merci pour ton article très complet. J ai envie de me remettre a l étude du japonais. Petite question, j’ai eu le JLPT N5 il y a quelques années, il faut le repasser si ça fait trop longtemps ou le diplôme est valable a vie? (Et donc dans ce cas je dois passer le N4)