Pourquoi vous ne tiendrez pas 48 heures en cas d’apocalypse de zombie à Tokyo
- Amélie Marie
- 18 septembre 2014
- Japon
C’est lors de mon jogging l’autre jour que l’idée saugrenue d’une invasion zombie à Tokyo m’est venue à l’esprit. J’ai l’intime conviction que nous ne pourrions pas survivre plus de 48 heures dans Tokyo. Je sais, j’ai des idées fantastiques lorsque je cours dans les rues désertes de la capitale japonaise.
D’ailleurs, j’ai couru vachement vite ce soir là. Je n’irai pas jusqu’à établir une corrélation définitive. Mais disons que je me suis foutue la trouille moi-même et qu’un chat fut témoin de mon retour à courir comme une dératée. Je pose ça là.
Une apocalypse zombie à Tokyo ne change pas de Paris, New-York ou Londres.
Il est vrai que le principe s’applique à quasiment toutes les grandes mégalopoles. Plus on est nombreux, plus on est de zombies. Je ne vous ferai pas les maths, mais c’est exponentiel. Maintenant que j’ai placé un terme scientifique, ma démonstration a une valeur certaine.
Cependant, Tokyo a ce je ne sais quoi, qui me fait dire que ça serait pire que dans vos plus graves délires de zombies. Ne mentez pas, je suis sûre qu’il y a en parmi vous espérant secrètement une occasion de prouver qu’ils sont les mieux préparés à une attaque zombie à Tokyo.
1. Le terrain est propice pour se faire bouffer par surprise
Voici le tableau : les immeubles, bâtiments et espaces publics ont toujours de multiples entrées, sorties et ouvertures sur le dehors avec des barrières et des murs ridiculement bas. Les balcons sont aisément accessibles, les bâtiments proches les uns des autres, voir trop proches. Les couloirs sont en général ouverts sur le monde, les portes vitrées sont les reines. Sérieusement, ça ne vous arrive pas de vous dire « tiens si je devais cambrioler cet endroit, je … » ? Je suis peut être la seule à avoir des fantasmes aussi tordus, passons. Tokyo est un gruyère couplé avec une passoire.
2. Tokyo c’est 13 millions d’habitants. J’ai besoin d’en dire plus ?
3. Tokyo c’est 2 188,67 km2 de superficie.
Autant vous dire que pour sortir de ce patelin, va falloir COURIR (emphase). Tokyo est une véritable jungle urbaine dont on ne voit pas le bout. Soit vous prenez les routes et autoroutes (*buzzer*) : entre les véhicules abandonnés et les cadavres des automobilistes qui s’amoncellent, en une heure c’est bouclé. Soit vous suivez les chemins de fer (*buzzer*), entre les trains accidentés et les cadavres de passagers, je ne donne pas cher de votre peau.
Le même problème se pose quant à l’emprunt d’un véhicule et / ou d’un train. À moins de chopper le dernier Shinkansen avant l’apogée de la crise et d’espérer que personne a bord n’est atteint.
4. Bon, en fait, l’idéal c’est de se barrer avec un hélico.
Première objection : on a pas tous les jours des clefs d’hélicoptère sur soi.
Deuxième objection : je n’ai pas de permis hélico… Et vous ? Inutile de vous dire que prendre un avion est suicidaire dans le cas d’une apocalypse de zombies.
5. Se réfugier dans un supermarché, un conbini, une galerie commerciale
L’idée est plutôt bonne : accès à plein de ressources. Problème, allez trouver un supermarché ou une galerie déserte. Ah, ah. Deuxièmement, gérer une barricade lorsque le chaos se répand tout autour, c’est plutôt ardu. Surtout lorsque – rappel – les japonais mettent des portes vitrées partout. Je veux dire, question résistance et discrétion, on a vu mieux. Au pire, vous réussissez à vous barricader avec masse de nourriture. Il ne vous reste plus qu’à vous suicider avec une overdose de sushi périmés.
6. Rester chez soi.
Je ne sais pas vous, mais j’essaye au moins de sauver ma peau. J’ai bien dit « essayer ».
7. Prendre le métro
Ah je vous vois venir les petits rigolos. Non, non et non. Je veux dire, qui a envie de jouer à cache cache avec des zombies dans des centaines de kilomètres de tunnel ?
Le choix était difficile entre le métro de Tokyo et le métro russe. Ce dernier l’emporte en terme de folie générale, mais celui de Tokyo, avec plus de 8,7 millions de passagers et 280 stations, tranche le dilemme. Si vous ne pouvez pas sortir en cas de crise, vous êtes morts. Même si vous réussissiez à sortir, dans une ville de 13 millions d’habitants … Bref, vous êtes foutus dans tous les cas.
8. Si vous arrivez à accéder à la baie de Tokyo, prendre le bateau.
Avec l’hélicoptère, c’est sans doute la solution la plus viable. À condition de trouver un bateau et de savoir le piloter. Sans zombie à bord, merci.
Objection : Fear The Walking Dead a exploré l’option bateau (qui me semblait bien viable) et finalement…
9. Se réfugier sur le mont Fuji.
Sur le mont Fuji, il y a des cailloux, des cailloux et encore des cailloux. Et il neige. Question ?
10. Maîtriser les arts martiaux.
Certes, la maîtrise des arts martiaux est toujours utile. Mais en cas d’invasion de zombies à Tokyo, je préfère encore courir ou une arme à feu. D’ailleurs, y-t-il des armes à feu dans les kobans – poste de police de quartier ? M’est avis que pas suffisamment pour mettre à terre plusieurs millions de morts-qui-ne-veulent-pas-rester-morts.
Snif, mon idée de génie arrive trop tard. Il existe déjà un film sur le sujet d’une invasion zombie à Tokyo. Intitulé Tokyo zombie et basé sur le manga du même nom, le film est plus comique qu’effrayant. L’histoire retrace le parcours de deux zouaves, au milieu de zombies maladroits, essayant de s’échapper en Russie, avec une ambiance à la Shawn of the dead.
MOI
Si ça peut te rassurer, je pense à des villes où ça pourrait être pire :
– Le Caire : 15 452 409 habitants (en 2010 ; et encore, le chiffre est à mes yeux beaucoup plus du ressort des 19 000 000), sur 1492 km2
– Istanbul : environ 15 000 000 habitants (aujourd’hui plutôt estimé à 17 000 000), sur 2651km2
Tu te sens mieux ? XD
ladyelle134
Je termine mon post parti trop vite !
… gagné d’avance ! 😉 )
Oui ! le point d’exclamation et le clin d’oeil ont toute leur importance ! 😀
ladyelle134
😀 Faudrait que tu te mettes à la lecture d’un bon petit bouquin style bisounours ou que tu visionnes un joli dessin animé plein d’amour pour les pitchounets et va falloir que tu nous pondes un autre billet « comment tenir à Tokyo en cas d’apocalypse de gentils bisous » (et je gage que ce ne sera pas gagné d’avance
Eclectik Girl
ha mais oui, maintenant que tu le dis, c’est vrai que dans walking dead, ils se barrent tous en rase campagne !
M’a bien fait rire, ton article ^^
Amélie-Marie
Tout à fait :D, c’est pareil dans 28 jours plus tard & co. En fait, ceux qui survivent, ils sont en pleine cambrousse !
… Je suis mal barrée.
Heureuse d’avoir fait rire, en me relisant, je me demande ce qui a pu me passer par la tête: éclair de génie ou folie après une journée à la BU ?
wen
ahahahaha ! J’ai une amie qui adore cet imaginaire (euh what?) qui a réussi à me faire faire une nuit blanche à ressasser ces histoires de zombie. Je préfère sincèrement en France.
Si en plus, mère nature fait le combo Zombie x Tremblement de Terre… je crois que c’est fichu…
ifeelblue
ahahahah! j’ai un pote qui réfléchit beaucoup à ces trucs-là, genre il repère des endroits près de son appart’ où il irait se réfugier en cas d’apocalypse/attaque de zombie… 😀 moi vu ma piètre condition physique, je me ferais bouffer dans les premiers, où que je sois 😀
Amélie-Marie
Bon, eh bien ton ami et moi avons de grands points en commun. Je pense que j’ai été traumatisée enfant ! Mais ça s’étend à beaucoup de choses, d’autant que Tokyo est propice – avec les tremblements de terre et les tsunamis – à ce genre de raisonnement. Il faut d’ailleurs que j’achète mon fichu kit de survie, ça coute genre 60 euros, un sac avec casque, lampe torche, carte, guide de survie, couverture thermique hightech que je sais même pas comment ça s’appelle. Il faut compléter ensuite avec de la monnaie (pour les cabines téléphoniques), de la nourriture sèche et des bouteilles d’eau de réserve.
BREF, j’y pense :D.
ifeelblue
waouh c’est complet un kit de survie! en grosse angoissée que je suis, ça me rassurerait bien de savoir que j’en ai un ^^
d’ailleurs, en parlant de réserve d’eau, c’est toujours ce dont parle mon copain quand on regarde The Walking Dead, l’importance de trouver de l’eau potable (il arrête pas de parler aussi de creuser des tranchées en cas d’invasion zombie… bref…) ^^
Amélie-Marie
Creuser des tranchées XD Moi je ne pense qu’à une chose, me barrer dans la brousse le plus loin possible de toute civilisation (bon je me dis qu’en finir au plus vite c’est aussi la meilleure option) (on est d’accord que tout cela est fort heureusement hypothétique :D).
Oui, c’est très complet, en prévision du « big one », qui arrivera un jour. Tokyo a beau être construite avec les meilleures normes antisismiques, il y a toujours des risques, et puis avec les vieux bâtiments …
Le plus gros danger en fait c’est la panique (couplée aux incendies, notamment avec le gaz). Enfin bref, il me faut ce sac, dans mes moments de psychose.
ifeelblue
c’était dans ton article sur ton appart’ où tu disais que les prix des loyers augmentent avec le niveau de modernité de l’immeuble car ça veut dire qu’il est construit aux normes? (ou alors je l’ai lu ailleurs, ou je l’ai rêvé…)
en te lisant je me sens bien au milieu de ma forêt en fait 😀 mais bon, y a pas d’endroit 100% safe de toute façon, il faut apprendre à vivre avec je crois 🙂
Amélie-Marie
J’adore la modernité, mais la forêt me plairait beaucoup !
Oui, c’est exact, plus l’immeuble est récent, plus tu raques. Je pense que je paye facile 200 euros de plus parce que mon immeuble est de 2011 et pas de 1990. Mais je préfère ça en fait :D. Surtout que pour avoir visité des coins pas aux normes, tu le devines tout de suite qu’un tremblement de terre de l’ordre de celui de 2011 en plein Tokyo, ça fait des dégâts. Je voulais faire une série photo sur les coins un peu taudis de Tokyo, il faut que je me pousse à prendre mon appareil.
ifeelblue
je te comprends, je préfèrerais aussi payer + mais être dans un immeuble + récent, on rigole pas avec la sécurité!
ah ouais un reportage photo urbain dans Tokyo, intéressant! 🙂
Sarah
Je pense que la deuxième raison est vraiment celle dont il faudra se méfier!