Okinawa en Février, des baleines et des vélos
- Amélie Marie
- 12 février 2015
- Japon
Février m’a ramené mon Nippon pour les vacances, et m’a permis une escapade à l’extrême sud-ouest du Japon: l’archipel d’Okinawa. Ce groupe d’îles était jusqu’en 1879, le royaume indépendant de Ryukyu, riche et passage maritime important. De fait, les habitants appartiennent à une minorité éthnique dont la culture se démarque du Japon, avec notamment la prédominance des femmes dans la religion et la faible influence du bouddhisme (que je voue aux gémonies), la musique et les traditions culinaires. Selon les localités et les îles, il s’y parle plusieurs langues (Ryukyu), bien distinctes du japonais. L’archipel abrite aussi une faune et une flore très riches et uniques au monde.
J’ai visité la première fois Okinawa en 2012, et j’avais été profondément marquée par la différence d’avec le Japon, et choquée aussi, par l’histoire locale, la différence de traitement politique et les discriminations que subissent les habitants d’Okinawa. L’archipel a subi de lourdes pertes durant la seconde guerre mondiale (25% de la population massacrée par les américains …). Placés sous tutelle américaine, les locaux ont été privés de droits civiques et ont subi beaucoup d’injustices. Si dans les années 70 l’administration revient aux mains des japonais, l’île reste occupée par des bases américaines, créant des dommages quotidiens (agressions en toute impunité, accidents résultant des manoeuvres militaires, pollution sonore et contrôle de l’espace aérien de l’île). Ce petit voyage en février 2015 m’a permis de découvrir encore un peu plus Okinawa et sa culture, mais aussi de faire un pèlerinage politique et engagé auprès des habitants qui se battent tous les jours contre l’occupation américaine et les tentatives de construction d’une nouvelle base à Henoko (détruisant l’écosystème d’une espèce rare).
Sujet dramatique mis à part, j’ai profité de l’hiver d’Okinawa pour visiter Naha et ses alentours, ainsi que l’île Zamami, sans être écrasée par la chaleur éprouvante (80% de l’année). Manque de pot, le soleil n’était pas au rendez-vous et il a plu la majeure partie du voyage.
À l’arrivée à l’aéroport de Naha, un petit aperçu d’un avion pokemon de la compagnie ANA airlines !
Nous avons été très bien reçus dans ce petit restaurant assez fameux de Naha, pas loin de la célèbre rue Kokusai dori, prisée des locaux et des touristes, pour les innombrables restaurants qui s’y trouvent (mais aussi toutes les boutiques de souvenirs et de surplus militaire). Beaucoup critiquent Naha comme une ville laide, mais je lui trouve un petit charme. Les habitants sont moins polis que les japonais, mais le contact est bien plus facile et amical. L’influence américaine se fait aussi grandement sentir dans la culture.
Direction l’île de Zamami dans l’archipel Kerama. Mon programme ? Relaxation dans une île presque sauvage (un petit village et un petit port), tour de vélo, et observation des baleines avec l’association locale de protection des mammifères marins (la qualité de ma vidéo est déplorable, malheureusement) ! Nous avons eu beaucoup de chance, car nous avons pu observer des baleines (certes, des bouts par ci par là) à de nombreuses reprises, notamment une maman et son petit. La population de baleine ne cesse de grimper depuis que la chasse a été interdite.
De retour à Naha par ferry, notre voyage se transforme en pèlerinage engagé.
Direction Kakazu, le monument dédiés aux morts japonais durant la seconde guerre mondiale, l’observation de la base de Futenma à la position problématique (en pleine ville, entourée d’écoles !), et dont la situation est étroitement liée avec le conflit d’Henoko, opposant 85% de la population (y compris les dirigeants locaux !) à la volonté implacable du gouvernement japonais.
Nous sommes ensuite allés faire un tour au musée dédié à l’histoire d’Okinawa, avant d’embarquer pour une bonne heure de route en direction d’Henoko, voir le sit-in qui dure déjà depuis plus de 3944 jours, contre la construction d’une base américaine. J’ai ressenti une grande colère et une immense tristesse de voir ces personnes se battre pour leur terre, qu’on leur a arraché en toute impunité. Ce que l’on peut souhaiter de mieux à l’archipel, c’est d’obtenir l’indépendance, et de récupérer les territoires occupés par les américains.
Après Henoko, nous avons poussé la visite jusqu’à Takae, une localité où les habitants se battent contre la construction d’un héliport. Les territoires contrôlés par le gouvernement japonais (et non les localités d’Okinawa), sont bien souvent laissés à la disposition des américains (qui peuvent détruire, raser, contrôler ces espaces) au nom du traité d’alliance passé entre les deux pays.
Dans quelle ville japonaise souhaiteriez-vous vous installer ?
[…] y prendre sa retraite, Okinawa et […]
nomadiktime
Ravie de voir qu’il y a tout de même quelques articles (en français) sur Okinawa!
J’y vis depuis 4 mois et franchement, il y a tellement à voir et à apprendre que je me demande pourquoi peu de monde s’aventure par ici!
lazulirondoudou
sympa les activites^^ ca doit etre cool de voir des baleines en vrai^^
j’aimerais bien aller a Okinawa un jour~~ la mer doit etre magnifique <3
Just Sissi Diana
Ohayou ~
Un très joli article avec de magnifiques photos qui font rêver et donnent envie de s’y rendre! Je serais bien intéressée par la petite excursion avec les baleines!
Amicalement,
steph
j’ai tellement hate de retourner a Okinawa.. Si tu peux une prochaine fois je te conseille le Yaeyama. Je suis partie en mars dernier 10 jours a l’aventure. J’ai fait plein d’iles autour d’ishigaki avec mon sac a dos, c’etait merveilleux. J’ai meme pu me baigner fin mars. Les habitants sont exceptionnels et qu’est ce que c’est beau..et calme. Pour le coup j’ai beaucoup moins aime Naha, un peu trop civilise a mon gout mais je dirais pas non pour y vivre un peu je crois!
Radegonde
merci Amélie pour cette promenade, derrière la juriste je sens poindre la géographe. Radegonde
Bérénice
Trop fort les avions Pokemon ! J’adore Okinawa, les textiles imprimés, la musique, le temps, le calme qui y règne… Je ne sais pas si j’y retournerai un jour mais c’est un super souvenir !
Mademoiselle A.
C’est vraiment tres beau!