Le moins que l’on puisse dire, c’est que le festival Chichibu Rocket Matsuri ou Ryusei matsuri détonne ! Jusqu’ici plutôt ignorée des étrangers, cette célébration prend source dans les rituels Shintô. Durant ce festival auquel se rendent chaque année des milliers de personnes, des fusées faites à la main sont lancées dans le ciel sur une distance d’environ 300 mètres, avant de retomber en pétard et fumée de couleur.
Dans cette région montagneuse au nord de Tokyo, où les gens habitent à flanc de monts au bord des rivières, le développement économique s’est fait grâce au commerce, aux vers à soie et aux carrières de pierre. Dérivant des rituels Shinto, depuis 400 se passe de génération en génération l’art de construire des fusées, dédiées le deuxième dimanche d’octobre au sanctuaire local Yoshida Muku.
De père en fils, l’art des fusées s’est développé à Chichibu
Les ryusei – vigueur de dragon – sont des fusées construites à la main selon des techniques transmis de père en fils au sein de 27 écoles, chacune conservant jalousement des techniques d’artisanat spécifiques, reconnaissables à leurs ornements personnalisés – les Shoimono, des parapluies de papier, feux d’artifices et parachutes, lancés dans le ciel après l’explosion de la charge de la fusée au summum de son envol.
Equipe 櫻龍会 – site officiel japonais
Equipe 愛火雲流 – site officiel japonais
Le corps de la fusée (aryūsei) mesure 20 mètres de long environ pour 35 à 50 kilos. Il est fait de bois de pin et de bambou, coupés sur la montagne puis séchés pendant plus de 2 ans. La tête, uniquement en bambou fait 50 cm de long pour environ 10 cm de diamètre. Elle est remplie de 5 kilo de poudre noire.
Equipe 開祖昇雲流 – site officiel japonais
La construction de l’une de ces merveilles prend quasiment une année. C’est un travail complexe d’autant que chaque année il appartient aux équipes d’améliorer leurs fusées (pour faire toujours plus fort !). Malheureusement, il arrive très souvent que la fusée rate son envol ou encore que la charge n’explose pas au bon moment. C’est alors la déception et les larmes pour les fans de l’équipe dont l’oeuvre n’est ainsi pas récompensée.
Un pique-nique géant
Des dizaines de milliers de spectateurs se déplacent à ce festival. Ils poussent l’art du pique nique à son paroxysme : bâches pour s’asseoir sur le sol, voir tables et chaises de camping, sans compter une quantité impressionnante de victuailles. Vous trouverez aussi une multitude de stands – allant des takoyaki au yakisoba, en passant par la barbe à papa, les taiyaki, banane au chocolat et fruits enrobés de sucre à la manière de nos pommes d’amour. La bière et le sake coulent à flot. Il n’est pas rare que dès midi, certains japonais au visage rougeoyant ronflent joyeusement à même le sol, dans le vacarme des discours grandiloquents de chaque équipe, les pétards lancés en l’air et le départ en fanfare des fusées.
Si l’on a pas de place assise (il faut réserver un emplacement très tôt) il ne reste plus qu’à déambuler à l’arrière entre les stands, ou à se tenir debout aux cordons le long de la route, pour voir passer les équipes portant leurs fusées jusqu’à la tour de lancement (yagura) construite sur une colline à flanc de montagne dans une zone interdite d’accès.
Un spectacle de plusieurs heures
Le premier lancement démarre aux environs de 8h40. Ensuite, toutes les 15 minutes, 30 fusées seront lancées dans le ciel au cours de la matsuri. Les prêtres de Yoshida célèbrent une cérémonie à la mi-journée et Chichibu aussi très connue pour son kabuki, offre une représentation au sanctuaire. À chaque lancement de fusée le silence se fait. Jusqu’où la prochaine ira-t-elle !? Le spectacle est impressionnant. Après quelques centaines de mètres et l’apparition des Shoimono dans une explosion de feu d’artifices, la foule crie et applaudit. Le commentateur s’excite derrière son micro. Avant chaque lancement, à partir d’une estrade, un discours raconte l’histoire de l’équipe tandis que des chants traditionnels sont diffusés.
Un tour sur le site internet officiel permet de découvrir de très belles photographies et les équipes ainsi que les étapes de la construction des fusées. Malgré son originalité et sa très longue existence, peu de touristes se rendent à Chichibu à l’occasion de cet évènement. C’est un moment parfait, au début de l’automne, pour découvrir un peu plus la société japonaise et ses traditions.
Accès : depuis Tokyo prendre la Seibu Shinjuku ou la Seibu Ikebukuro jusqu’à Tokorozawa et changer pour l’express Seibu Chichibu. Sur place, prendre une des navettes Ryusei Kaikan (1000 yens départ toutes les 20 minutes, moyenne d’attente à cause de la foule, 1 h), le taxi ou une voiture de location.
[…] plus de m’aventurer hors de Tokyo, et de découvrir la campagne japonaise. Je suis retournée du côté de Saitama, vivre le barbecue de camping, la balade en montagne et le plaisir du onsen face à une cascade […]
Merci bien pour ta reponse, finalement ce sera peut etre Atami cette fois mais comme je suis pas loin d’Ikebukuro en fait Chichibu c’est vite fait.
Bungalow ca a l’air bien (s’il y a un kotatsu, trop froid maintenant>,<)
Et sympa ton blog, il faut absolument que je me lance, j'ecris sur les sento de Tokyo mais tout pour l'instant par Instagram… http://instagram.com/stephaniemelanie
Pour le prochain ‘sanrenkyu’ j’hesite a aller a Chichibu, c’est pas tres loin (je suis sur Tokyo) mais je n’ai pas encore eu l’occasion. Tu recommandes? (je ne suis pas hyper fan des coins bien touristiques).
Je recommande pour les amoureux des beaux coins de montagnes + très belle rivière. Il y a aussi un joli temple plutôt connu dans le coin. Je projetais d’ailleurs d’écrire un article sur le sujet (y étant allée) afin de mieux présenter le coin. Le seul inconvénient est que sans voiture de location, il faut voir comment les bus sont arrangés. J’y serai le week-end du 25 pour faire du rafting d’ailleurs (il y a aussi possibilité de louer des bungalows).
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Expatriée au Japon depuis 2013, je suis chargée de programme à GPlusMedia, l'entreprise de communication, marketing et production derrière les sites GaijinPot, Savvy Tokyo et Japan Today.
Sur mon blog, j'écris des articles sur ma vie quotidienne à Tokyo, la culture, la société ainsi que la langue japonaise. Je partage aussi bons plans et bonnes adresses pour les voyageurs !
Un week-end à Nagatoro, Saitama | Amelie Marie in Tokyo
[…] plus de m’aventurer hors de Tokyo, et de découvrir la campagne japonaise. Je suis retournée du côté de Saitama, vivre le barbecue de camping, la balade en montagne et le plaisir du onsen face à une cascade […]
Stephanie
Merci bien pour ta reponse, finalement ce sera peut etre Atami cette fois mais comme je suis pas loin d’Ikebukuro en fait Chichibu c’est vite fait.
Bungalow ca a l’air bien (s’il y a un kotatsu, trop froid maintenant>,<)
Et sympa ton blog, il faut absolument que je me lance, j'ecris sur les sento de Tokyo mais tout pour l'instant par Instagram…
http://instagram.com/stephaniemelanie
steph
Bonjour Amelie-Marie,
Pour le prochain ‘sanrenkyu’ j’hesite a aller a Chichibu, c’est pas tres loin (je suis sur Tokyo) mais je n’ai pas encore eu l’occasion. Tu recommandes? (je ne suis pas hyper fan des coins bien touristiques).
Amélie-Marie
Je recommande pour les amoureux des beaux coins de montagnes + très belle rivière. Il y a aussi un joli temple plutôt connu dans le coin. Je projetais d’ailleurs d’écrire un article sur le sujet (y étant allée) afin de mieux présenter le coin. Le seul inconvénient est que sans voiture de location, il faut voir comment les bus sont arrangés. J’y serai le week-end du 25 pour faire du rafting d’ailleurs (il y a aussi possibilité de louer des bungalows).