Être une femme étrangère au Japon
- Amélie Marie
- 8 novembre 2014
- Japon
Être une femme étrangère au Japon, ce n’est pas toujours de la tarte. Voilà en gros le message de Reannon Muth dans son article clin d’oeil No Sex In The City sur le site Vagabondish.
Qu’est-ce que ce la fait d’être une femme étrangère au Japon?
Et bien ce n’est pas glop. Dans son article, Reannon aborde la question des relations avec les japonais, en particulier les hommes. Évidement, le coeur du débat est de savoir s’il a moyen de conclure pour la femme étrangère au Japon. Après maints essais et sorties, l’auteur conclut que c’est assez chaud patate d’arriver à ses fins.
Je dois avouer que sur ce tableau, j’ai triché. Je suis arrivée au Japon en couple. J’ai remporté les 20 000 Francs (mon Monopoly ne passera jamais à l’euro). J’ai zappé les impôts, la case prison et je suis directement allée m’installer rue de la paix. La drague au Japon ? Je n’en ai que très peu l’expérience. Cependant, il semble que le sujet fascine le monde entier. Notamment parce qu’au Japon, on a des relations sexuelles en moyenne… 40 fois par an. Ce nombre fait pâle figure en comparaison de la moyenne française, soit aux alentours de 150.
Quelle chance ont les étrangers de batifoler au Japon ?
Si vous êtes un homme, 100%. Quelque soit votre physique, vous avez toutes vos chances. C’est presque un sport national que chasser le zizi étranger et de faire la collection des nationalités. D’ailleurs, j’ai croisé plusieurs japonaises ayant une liste de pays longue comme le bras… Visant l’accomplissement de la mappemonde au lit. Exception ? Dans son intensité, oui, dans le principe, non.
Si vous avez visité l’Asie, vous avez probablement vu un jeune homme blanc, pâle, maigrichon aux cheveux gras, marcher main dans la main avec une parfaite asiatique en mini jupe. Cela n’arriverait jamais ailleurs dans le monde. Parce que partout ailleurs, Barbie finit avec Ken, et non pas Kevin, son voisin, travailleur intérimaire, socialement bizarre, collectionneur de samouraï. En Asie, les règles défient toute logique ou les lois de l’évolution. En Asie, le geek est roi.
Sans même vouloir faire le tour du globe, les japonaises (et femmes asiatiques) perçoivent l’homme (blanc !) comme un bon plan pour le mariage. Il gagne peut-être mieux sa vie (ce n’est pas toujours le cas) et est vu comme gentleman, comme ayant des égards pour la femme.
Pour les femmes en revanche, la tâche semble bien plus difficile.
Déjà parce que socialement, on constate de grandes différences culturelles entre une femme étrangère et une japonaise. Loin de faire la mignonne, de glousser et de prendre une petite voix aigüe, la femme étrangère ne connait ou ne joue pas avec les codes japonais de la séduction. Ce n’est pas (plus) dans notre éducation d’approuver les propos du mâle et se pâmer dès qu’il emploie plus de 3 mots compliqués. Bien sûr, tous les hommes japonais ne sont pas attirés par ce profil de femmes. Et toutes les japonaises n’agissent pas ainsi. Ce serait trop généralisateur !
Mais ce qui ressort en filigrane, c’est la position de la femme dans la société japonaise très patriarcale. La femme est vue comme fragile, mignonne, enfantine. La société l’encourage toujours à se faire belle, à être une bonne ménagère et surtout à pas (trop) la ramener. Elle valorise l’homme – fort, protecteur, paternel. Il faut dire, que le pauvre, rabroué au travail et humilié par son chef, a besoin de reprendre sa place de mâle dominant… Bref, pour beaucoup d’hommes japonais, une femme à fort caractère est moins attirante, parce qu’ils ont la flemme (il faut le dire !) de gérer les complications.
Autant vous dire que pour se trouver un partenaire, au Japon, ce n’est pas évident du tout.
« On a en général du mal à garder les professeurs femmes » m’informe mon chef, lors de mon premier jour de travail en tant que professeur d’anglais à Tokyo. « Elles ne restent en général pas plus de 6 mois ». Je regarde avec surprise la liste des professeurs – 30 hommes ».
« Vous voulez dire à cette école ? »
« Non… Tokyo est une ville dure pour les célibataires si vous êtes… vous savez… une femme étrangère au Japon ».
Effectivement. Après avoir pas mal regardé les sites des écoles de français – mais aussi d’anglais, les professeurs sont une écrasante majorité d’hommes. D’ailleurs, même en tapant « femme étrangère et homme japonais » sur Google, je trouve dans les premiers résultats des hommes étrangers… avec des asiatiques. Même google s’y met !?
Ce n’est pas que j’étais une magnifique beauté. Loin de là. Mince, de taille moyenne avec des yeux noisettes et des taches de rousseurs, j’étais au mieux, jolie, au pire, normale. Mais je possédais quelque chose que la compétition manquait : des cheveux blonds naturellement bouclés. De plus, j’étais bilingue, voyageuse, et éduquée. Mais je réalisais plusieurs semaines plus tard que j’étais aussi mystérieusement, insupportablement invisible.
(…)
« Les hommes japonais sont timides, tu dois faire le premier pas ». Alors j’ai souris aux hommes dans les bars et dans les bus, j’ai demandé de l’aide pour les menus et les plans ». (…) S’ils croisaient mon regard, j’y lisais la panique, comme si je venais de leur demander d’être le père de mes enfants ».
Les japonaises sont des truffes, tandis que les femmes étrangères sont les vieux bonbons collés au fond de la boite.
Je dois bien avouer que ma bouille de française, aux yeux verts et cheveux blonds, effraie facilement le mâle nippon. Si je ne les fais pas fuir, je les met parfois très mal à l’aise. Cela pour des choses aussi bêtes que demander un renseignement. L’auteur de l’article est allée sonder le net. À sa grande surprise « femme étrangère célibataire au Japon » se révéla un sujet familier dans le petit monde des expats.
La femme étrangère au Japon est perçue comme forte, indépendante, déterminée. Elle a un caractère trempé, ses opinions et n’hésite pas à entrer dans le débat. Soit pour les nippons, une créature intéressante à admirer de loin. Mais sans aucun espoir de tenter quoique ce soit. Trop différente, trop étrangère, virtuellement impossible à séduire. Je ne peux que constater, en effet, que mes discussions animées avec les japonais provoquent souvent leur admiration. Et j’ai eu beaucoup d’asiatiques pour me complimenter sur mon esprit et ma conversation. Mais cela s’arrête là.
C’était difficile de ne pas être jalouse. Particulièrement alors que je passais mes weekend sur la piste de danse, seule, tandis que mes frères expats flirtaient à tout va, pour des numéros de téléphone et des premiers rendez-vous. Ils étaient comme des gamins dans un magasin de bonbons, les japonaises étant des truffes, tandis que les femmes étrangères sont les vieux bonbons collés au fond de la boite.
(…) La plupart des femmes étrangères viennent au Japon célibataires et le restent.
Parcours du combattant, semé d’embuches, mais pas impossible
Malgré les galères qu’elle a vécu, je pense que le tableau n’est pas aussi sombre que celui dépeint par cette américaine. Sans doute que se trouver un amoureux japonais tient du challenge. Les relations entre les genres au Japon sont déjà complexes et la différence culturelle ne fait que s’y superposer. Mais les coups d’un soir ne sont pas si difficiles à dégoter pour peu qu’on aille faire un tour en boite de nuit et que l’on soit ouvert à la perspective de relations d’une nuit. Évidement, si les coups d’un soir ou les relations moins sérieuses peuvent résoudre les frustrations charnelles, je doute que cela suffise à combler le manque d’affection des femmes expats au Japon.
Au delà des coups d’un soir, un autre profil se dégage : assez bien pour être ma copine, pas assez pour être ma femme. Ainsi, un japonais peut se sentir à l’aise pour avoir des rendez-vous avec une étrangère. Et pour l’avoir dans son lit. Et pour en faire sa copine. Cependant, il n’envisagera pas de la présenter à ses parents ou encore de s’engager plus sérieusement avec elle. Même après avoir été en couple plusieurs années, lâchera sa copine étrangère pour se mettre avec une japonaise. Parce que ça fait « mieux pour sa carrière », parce qu’une femme japonaise « sait mieux », parce que maman/papa le veulent. Prudence donc.
Si les couples mixtes ne sont pas légions, ils existent bel et bien. J’aurai même tendance à penser que de plus en plus d’hommes japonais sont prêts à cette aventure. J’ai arrêté de compter le nombre de couples que j’ai ainsi croisé ou que j’ai pour amis ! YouTube n’est pas en reste avec certains couples assez connus.
Étudiants japonais et échange universitaire : attention dépression
[…] m’a tenus, et que j’ai pu moi-même sans doute tenir au tout début. Cette idée que les “femmes étrangères” font peur aux hommes japonais parce qu’elles sont libres et fortes de […]
Nina
Bonsoir,
Je viens de vous découvrir Amélie Marie,voici un bien intéressant sujet, je viens de m’installer au Japon depuis le mois de Mai.
Je suis moi même Française,mariée à un Japonais et nous avons un petit garçon de presque 4 ans.
Nous nous sommes rencontrés il y a 8 ans à Londres,et avons vécu 7 ans en France dans différentes villes.
Il est vrai qu’au début il m’a fallu être entreprenante car il y avait réciprocité mais beaucoup de timidité du côté de mon époux.
Après en revanche, tout est allé très vite entre nous.
Effectivement ce n’estPas toujours évident un couple mixte et ce qui frappe la Française que je suis c’est le cruel manque de tendresse de la part de l’homme Japonais, il me semble que c’est à la femme d’etre galante avec eux!!!!
Le monde à l’envers!!
Heureusement mon époux a vécu très longtemps en Europe et se comporte au moins à la maison différemment, mais impossible d’attendre à l’extérieur ne serait-ce qu’une Promenade main dans la main!
Je reconnais que moi même je ne lui ferais pas un baiser hollywoodien en pleine rue, mais le côté yeux dans les yeux , les gestes romantiques,cela manques à ma relation.
Autre chose : la belle famille….
Les étrangères qui veulent une relation sérieuse avec un Japonais ont, selon mon expérience personnelle, tout intérêt à réfléchir très sérieusement avant de s’unir à un homme Japonais.
Il faut être prête à accepter les différences culturelles, les incompréhensions lourdes des uns et des autres .
Et lorsque vous avez des enfants en cas de divorce cela peut avoir des conséquences vraiment tristes.
En clair soyez vraiment mais alors vraiment amoureuse et aimée en retour.
Après, si vous avez la fièvre jaune comme disent les américains,et que les asiatiques vous plaisent physiquement, je rejoins Amélie Marie ok pour les histoires passagères…
C’est vous qui voyez…
ameliemarieintokyo
Bonjour ! Merci beaucoup de votre gentil et éclairant commentaire. Je suis toujours vraiment ravie d’avoir des retours d’autres françaises en couple avec un japonais ! Et bien sûr, bienvenue au Japon !! J’espère que votre installation s’est bien déroulée :).
Rill
T O T A L E M E N T.
La galère, la vraie. Pas compliqué de trouver des amants : ils veulent souvent rajouter “étrangère” à leur tableau de chasse pour pouvoir se vanter.
Mais réellement compliqués à garder. J’approuve tout à fait l’argument “flemme”.
Mais heureusement que se sont des généralités et que chaque individu est different. Sinon j’airai perdu le peu de foi qu’il me reste dans le Nippon. X)
Ceci dit, célibataire endurcie.
Iphise
Bonjour,
J’ai une question. L’article est intéressante et je trouve que cela est assez proche de la réalité. Mon cas sort de l’ordinaire.
Je suis une japonaise ayant grandit à l’étranger donc dans le style: indépendante, forte caractère, intelligente. Mais physiquement, les japonais penseraient le contraire. Comment puis-je faire ? Mon histoire va encore plus loin que la japonaise timide, enfantine et fragile ou l’étrangère forte, mature et indépendante puisque je suis un mélange des deux. Quel conseille pourrait-on me donner?
Surtout que je ne sais pas parler la langue japonaise.