Des avantages et des inconvénients d’être expat’
- Amélie Marie
- 17 octobre 2014
- Japon, Voyage
Les premiers mois de l’expatriation sont excitants. Tout est nouveau ou à redécouvrir. Vous explorez un nouveau territoire. Être expat c’est aussi avoir du pain sur la planche : établir de nouveaux repères, se constituer un nouveau réseau social… Cela peut prendre un peu de temps. À vous l’aventure ! Du moins vous le pensiez au début.
Avantage d’être expat : le climat
Partir, c’est avoir la possibilité de se dégoter un coin de paradis avec soleil et bonnes températures toute l’année. Je n’oublie pas les amoureux du froid et de la poudreuse : vous pouvez aussi choisir votre destination de rêve pour les sports d’hiver, les chocolats chauds et fondues au coin du feu de cheminée.
Inconvénient : le climat
Mousson, typhons, sécheresse, tempête de neige… En France on est (relativement) tranquille côté catastrophe climatique. Parce qu’être expat soleil ou dans un coin de montagne n’apportent pas que des bénéfices !
Avantage d’être expat : la faune locale
Panda roux, jolis renards, singes, marsupiaux… Vivre à l’étranger amène à côtoyer une nouvelle (flore et) faune d’espèces inconnues au bataillon en France. Ai-je besoin d’en dire plus ?
Inconvénient : la (nettement moins accueillante) faune locale
Insectes venimeux, araignées, monstruosités locales. La nature de certaines destinations (allo, l’Australie ?) a de quoi vous calmer net. Au Japon, cafards , araignées et guêpes mortelles sont au rendez-vous.
Avantage d’être expat : le travail de rêve
Vous partez, mais attention, vous êtes expatrié.e. Le/la vraie, celui/celle avec le statut qui fait baver plus d’un amoureux de la vie à l’étranger. Conséquence de quoi, vous avez (en général) un travail intéressant, un salaire mirobolant et des avantages plutôt sympathiques (logement fourni ? Véhicule fourni ? Nourrice ? Vacances en France payées ?). Ou vous partez parce qu’on vous a embauché(e) sur place. Parfois moins d’avantages, mais la certitude d’un salaire et d’une vie locale confortable.
Inconvénient : la débrouille
Vous partez en visa vacances-travail ou en ayant des économies en poche et la bouche en coeur. Sur place, c’est sûr, vous trouverez. Allez, on rigole un coup. Partir vivre à l’étranger, c’est admirable. Que personne ne vous ôte votre mérite, parce que mine de rien, vous vous êtes bougé.e. En revanche, trouver le boulot de ses rêves – ou un boulot tout court sur place est une galère monstre (commentez si c’est votre cas). Culot, réseau et débrouille sont vos maître-mots. Les petites annonces en français, anglais ou langue locale n’ont plus de secret pour vous. Manger pour pas cher non plus. D’ailleurs, vous faites un régime. La vie en dortoir ne vous effraie pas. Vous vivez votre rêve d’être expat !
Avantage d’être expat : la bande de potes « locaux »
Merci l’ère de la communication et des portables à la place des mains. Vous vous connectez sur le réseau social en vogue dans votre nouvelle terre (LINE au Japon, soit dit en passant) et vous faites vos premiers pas parmi les locaux au bar du coin. Vos diverses activités vous conduisent à rencontrer de nouvelles personnes. Petit à petit vous avez des nouveaux amis. Chouette. À vous les adresses inconnues des guides touristiques, l’apprentissage de la langue autour d’un verre de sake / vodka / tequila. On vous invite dans la maison familiale, dans la région d’à côté, et vous avez déjà des plans weekend pour découvrir l’arrière pays.
Inconvénient : les locaux not so friendly
Les premières semaines, c’est un peu dur de vous poser et de trouver le temps de faire du networking. En plus, vous ne savez pas pourquoi, vous n’accrochez pas aux moeurs locales. Trop différentes, trop éloignées de votre culture d’origine. En parallèle, vous vous heurtez à la barrière de la langue comme un mur invisible entre vous et eux. Bingo, vous êtes tombé(e) dans un pays où faire copain-copain avec des locaux demande acharnement, patience et abnégation. Vous les comptez sur les doigts de la main et n’êtes pas vraiment sûr de votre statut : ils vous ont accepté sur Facebook, mais échangent à peine trois mots.
Neutre : la bande de potes nationaux et internationaux
Au départ, on se dit « bon, je ne fréquente que les locaux, c’est bon pour la langue et l’apprentissage de la culture ». Certes. Se faire des amis français, c’est quand même agréable. Ne serait-ce que pour partager vos moments de dépression post-fromage et saucisson. C’est aussi l’opportunité d’avoir un réseau de soutien en cas de pépins, de détresse émotionnelle ou de recherche d’emploi. Par ailleurs, rencontrer d’autres nationalités a aussi beaucoup d’avantages. Pratiquer votre anglais si ce n’est pas la langue locale, se faire un réseau plus étendu d’opportunités, genre partir le weekend dans le pays d’à côté !
Avantage : votre partenaire made in « … »
Soyons honnête : être expat c’est aussi être (un peu) une créature exotique et attirante. De plus, vivre à l’étranger donne ce petit coup de pouce à l’égo, un je ne sais quoi de confiance en soi qui aide à la rencontre de partenaires locaux. Quelques jours / semaines plus tard, c’est officiel, vous formez un couple mixte. Ô joie, ô accomplissement. Un couple réunissant deux cultures, c’est un vrai bonheur. La période de découverte dure plus longtemps – selon votre habilité à communiquer, sans compter l’enrichissement culturel, et ce petit je ne sais quoi de croustillant. Voilà.
Inconvénient : votre partenaire made in « … »
La différence culturelle apporte son lot d’incompréhension, de quiproquos au ras des pâquerettes, de disputes parties d’une mauvaise traduction. Vous voilà soudain en train de maudire la barrière invisible entre vous et votre partenaire made in « … ». À vous demander pourquoi vous n’arrivez pas à vous comprendre et si un français ne serait pas plus pépère. Le couple mixte est une équation complexe où vous devez jouer avec la sensibilité culturelle de l’autre, sans forcément nier vos origines. Bref, placer le curseur demande pas mal de temps.
Finalement, cette liste pourrait s’étendre à peu près à tout. Du supermarché, aux poubelles locales, aux magasins de fringues ou bien encore au système juridique en vigueur (parce qu’on appréhende quand même certaines destinations).
Emi
Je me suis un peu retrouvée dans cet article. Un peu plus de 3 ans que je suis au Japon, je n’ai qu’une seule amie japonaise de mon âge (tous les autres sont plus âgés, en mode « sempai » et donc on est plus sur une relation de « ils donnent et je reçois avec gratitude » qu’autre chose), j’ai abandonné l’idée de trouver un travail qui me plait et je me suis mise à mon compte, je subis de nombreuses petites disputes inutiles avec mon compagnon japonais à cause de la différence culturelle… et mes précieux amis sont des Français sur place xD
En revanche, j’ai tendance à distinguer les « expat’s » (définis comme ces gens avec un bon boulot bien payé, des avantages en nature impressionnants, une carte bleue qui chauffe beaucoup plus que la mienne et du cash toujours plein les poches prêt à être dépensé à tout instant) des « immigrés » (les fameux working holiday « je vais faire de mon mieux et me dégôter un visa de travail ! » ou les étudiants qui rêvent de décrocher le boulot de leurs rêves à la fin des 2 ans d’école de japonais, bref, les gens qui galèrent un peu avec le fric, soyons honnête xD). Sinon, toute mon analyse est semblable à la tienne 😉
Florence
L’expérience liée à l’expatriation dépend beaucoup du pays d’accueil. J’ai vécu en Islande, je ne m’y suis pas intégrée et j’ai fui ce pourtant très beau pays comme la peste. Je vis en Espagne depuis une dizaine d’années maintenant, j’y ai monté une entreprise et j’y ai fondé ma famille. J’ai vécu dans plusieurs villes d’Espagne et je me suis bien intégrée à Madrid, mais absolument pas à Barcelone…à ce stade je ne sais pas si je reviendrai vivre en France. Cela dit, ma situation est assez facile car je me déplace souvent en France pour le travail et j’y passe de longues vacances en été. Au fil des années je remarque quand même avoir perdu beaucoup de mes copains français (il ne reste que les inconditionnels vrais amis de toujours) et je compte les autres vrais amis espagnols sur les doigts d’une main.
J’imagine qu’être expatriée au Japon est encore autre chose – un acte de prouesse – car le choc des cultures y est énorme.
ameliemarieintokyo
Bonjour Florence et merci beaucoup d’avoir pris le temps de ce long témoignage sur votre expérience de l’expatriation.
Je vous rejoins tout à fait sur le pays d’accueil. Selon les personnalités, les goûts (les couleurs!) et les contextes, une expatriation peut être réussie ou au contraire, un mauvais souvenir. Lorsque je suis partie en Erasmus en Turquie – alors que j’aime beaucoup le pays et la culture, je ne l’ai pas bien vécue et comme vous pour l’Islande, je n’ai pas su m’intégrer!
Le choc des cultures est assez forts, mais je crois que la proximité des pays européens ne doit pas tromper. Je ne connais pas assez l’Espagne, mais vivre dans un autre pays n’est jamais facile :).
Bravo en tout cas, pour avoir fondé votre entreprise à l’étranger!
La Pipelette aux Baskets
Haha j’ai bien rit, surtout sur le passage de la dépression fromage et saucisson. Je ne suis partie qu’en Martinique, il n’y a pas la barrière de la langue mais tout de même on a un petit manque et incompréhension de temps en temps 😉
Miles of Happiness
On pourrait disserter des heures durant sur la situation d’expat… J’aime bp ton article! La morale, c’est que la vie est beeeelle de toutes façons, et on les aime, nos inconvénients exotiques! 🙂
Madame Ananas
J’adore ta facon d’ecrire cet article en mettant le noir et le blanc à chaque fois! Comme tout cela est vrai, actuellement expat aux US, c’est tout à fait ce que je ressens… Du bon et… du moins bon! (on va s éclater aussi quand il va falloir faire les impots, deja en france c’est compliqué mais là…)
Amélie-Marie
Merci de ton passage et si gentil compliment ! En effet, en fait, vivre ailleurs ce n’est pas « que » du bonheur. Et ouiiiii, les impôts, mais quelle horreur ! Déjà en France, en français, dur d’y voir goutte, mais alors dans une autre langue …
Claire (
Amh 🙂 A moi aussi ça me parle, il y a toujours des inconvénients mais au final ils font partir de l’aventure. S’expatrier sans inconvénient ne serait pas drôle du tout.
L’administratif avant et sur place, c’est comme dit Ophélie, le plus embêtant !
Je suis actuellement en pleine demande de visa, recherche d’assurance et tout pour mon futur voyage/expatriation en février… c’est parfois horripilant, mais tellement emballant quand même 🙂
Amélie-Marie
Merci de ton passage !
Oui, j’aurai sans doute pu ajouter l’administration dans la liste mais j’en ai pas mal parlé dernièrement … alors je me calme x).
Où vas-tu ? Je suis très curieuse !
Claire
Je pars en nouvelle zélande pour vivre normalement un an d' »aventure » à travailler dans les fermes bio 🙂 (et à voyager bien sûr)
Amélie-Marie
Super! C’est une de mes destinations de rêve ! Quelle superbe idée d’aller découvrir l’île par les fermes et l’aventure. Olalala, ça me donne envie de partir sur les routes !
Antigone XXI
Ha ha ! J’ai adoré cet article qui m’a beaucoup fait rire ! Après avoir passé quelques semestres dans les Balkans, deux ans en Angleterre (le climat, les locaux…mais heureusement la bande de potes internationaux) et bientôt trois en Allemagne (climat pas si mal que ça !), cela me parle beaucoup !.. 😉
Pour moi, le gros inconvénient de l’expatriation, ce sont les questions administratives ! Impôts, sécurité sociale… que c’est compliqué quand on habite à l’étranger !
Amélie-Marie
Oui, l’administration et moi ça fait mille ! Je n’ose pas imaginer ce qu’il va m’arriver en avril quand je vais devoir fournir le (très) peu de ressources que j’ai (plus ou moins au noir) aux impôts locaux x). J’en trépigne d’avance.