Chindogu, l’art des gadgets utiles mais inutilisables
- Amélie Marie
- 14 février 2015
- Japon
Dans les années 1980, Kenji Kawakami, ingénieur japonais, développe un art bien particulier, le chindogu (珍道具, « outil rare »). Dénonçant le consumérisme et l’utilitarisme du monde moderne, il invente des gadgets « utiles mais inutilisables », sans but commercial ou utilitaire. De son initiative est née une association, l’International Chindogu Society. Ces inventions se révèlent utiles, parce qu’elles répondent à des problèmes quotidiens de la vie moderne, mais sont dans la pratique, inutilisables en raison de leur nature même (contraintes, ridicule). Cet art n’est pas sans répondre à une série de principes, mis en ligne sur la page de l’association:
- Il est fondamental que d’un point de vue pratique, l’invention soit pratiquement inutile. Si elle est utile au point que vous l’utilisiez, faites la breveter.
- Si vous ne devez pas pouvoir utiliser le chindogu, il doit exister. Vous devez pouvoir le tenir dans la main et imaginer quelqu’un l’utiliser. Pour être inutile, il doit exister.
- Chaque chindogu doit véhiculer l’idée d’une certaine anarchie, et avoir été créé dans une certaine anarchie. Les chindōgu sont des objets créés par l’homme mais qui se sont affranchis du concept d’utilité. Ils représentent la liberté de penser et d’agir; la liberté de défier l’ancienne et suffocante dominance de l’utile; la liberté d’être (presque) inutile.
- Un chindogu est aussi une forme de communication qui doit pouvoir être comprise par tous, partout, conçu pour la vie quotidienne. Une invention spécifique ou très technique qui ne peut être comprise que par un groupe particulier de personne n’est pas un chindogu.
- Un chindogu n’est pas vendu. Les chindōgu ne sont pas faits pour être vendus ou achetés, même pour une blague.
- Fondamentalement, la création d’un chindogu doit résoudre un problème de la vie quotidienne. L’humour n’est pas la seule motivation de la création. L’humour est simplement le coproduit de la découverte d’une solution élaborée et/ou non conventionnelle à un problème qui n’était pas nécessairement contraignant.
- Un chindogu est innocent. Il ne doit pas servir de propagande, ne doit pas être commentaire pervers ou ironique de la condition humaine. Il est fait pour être utilisé même s’il ne le sera pas.
- L’association a développé un standard de décence: un chindogu ne peut être tabou. Il ne doit pas être vulgaire, pervers, ni porter atteinte à une créature vivante.
- Un chindogu ne peut être breveté car il est offert au reste du monde. Ce ne sont pas des idées qui peuvent faire l’objet de copyright et possédés. Comme ils disent en Espagne: “Mi Chindogu es tu Chindogu.”
- Un chindogu ne favorise aucune race ou religion, aucun genre, aucun âge. Tout le monde doit avoir la même chance de profiter de chaque chindogu. Même les coréens.
Le Chindogu: néo Dadaïsme? par LEXPRESS
Mais je suis sûre que vous mourrez d’envie de découvrir des prototypes, afin de mieux saisir le concept du cindogu. Les plus célèbres et célébrés sont:
- La fourchette à moteur intégré pour enrouler les spaghettis.
- Le dérouleur de mouchoir
Le « chindogu », ces objets loufoques et… par francetvinfo
- Les mini parapluies pour chaussures.
- L’ensemble de vêtement-serpillière pour bébé
Vous voulez explorer l’univers des chindogu ? Rendez vous sur le site de l’association, listant un bon cru d’inventions délirantes, mon coeur bondissant pour le t-shirt pour le dos qui gratte.
Enfin, une dernière vidéo sur l’exposition de 2013.
lazulirondoudou
je connaissais pas mais ca ferait un super sujet pour des etudiants en fac d’arts plastiques ou bien un magnifique contre exemple pour des etudiants en design XD
n’empeche que pour arriver a deconstruire le cote pratique des choses de la sorte ca ne doit pas etre evident *o*
madameananas
Enorme!!!! J’adore le principe des Chindogu!
Les mouchoirs à dispo, c’est vraiment la classe de se balader avec ça…