Bilan de mon année 2020
- Amélie Marie
- 5 février 2021
- Vie quotidienne
C’est la panne. Mais alors, la panne sèche. Impossible d’aligner trois mots sans avoir envie de les effacer aussi sec. Des jours que l’envie de publier un article me travaille, sans que je sois capable d’accoucher de quoique ce soit. Je crois que 2020 aura eu raison de ma créativité.
2020. Quelle année de merde.
Des années nulles, l’humanité en a vécu des pelletées avant. Et en vivra des pelletées après. Je pense que 2021 se chauffe pour doubler sa consoeur, d’ailleurs. Mais jurer, ça soulage. Et taper sur une année abstraite, ma foi, ça soulage aussi.
Pour commencer dans la nullité, j’ai perdu une personne de ma famille. Ce fut brutal et d’autant plus terrible que les circonstances empêchent de songer même à se rassembler en famille pour traverser ce deuil. Pour tout vous dire, cela fait quelques mois et je ne suis pas certaine d’avoir encore digéré la nouvelle.
Moins dramatique, mais nul, une très bonne amie du Japon a décidé de rentrer au bercail, au moins pour quelque temps. Heureusement, Super Internet est là pour nous permettre à tous de rester connecté-e-s les un-e-s aux autres.
Enfin, et j’en conviens, c’est une question de patience, ne pas pouvoir rentrer en France voir ma famille pèse aussi dans la balance. Tout le monde n’a pas le loisir de rentrer en France tous les ans, mais c’était un rituel auquel je tenais. Je faisais une bonne économie de mes jours de congés afin de passer les fêtes de fin d’année en famille. Mais avec un virus dans la nature et la nervosité des pays quant à leurs frontières, je n’ai pas eu la foi de prendre les paris. Et mon avion.
2020. Année des projets imprévus
Bizarrement, 2020 a aussi grave secoué le cocotier de nos vies et le résultat n’est pas si mauvais. En 100% télétravail depuis avril dernier, j’ai adopté un rythme de vie complètement différent. Malgré l’ambiance morose, c’est un confort de vie inestimable. Cela nous permet, à mon mari et moi, de prendre le temps de réfléchir à la suite (boulot, maison, famille), ce qu’on arrivait pas du tout, du tout à faire avant cette année. Nous sommes passés du “au jour le jour” à “et dans un an ?”. Seul hic, nos projections sont pour “l’après pandémie”, qui tarde un peu à venir…
Boulot
J’ai eu l’opportunité d’écrire quelques articles en free-lance l’été dernier (vous savez, quand ma créativité n’était pas six pieds sous terre) et cela m’a beaucoup plu. Ce n’est pas que je n’apprécie pas mon temps-plein, mais mes tâches me laissent peu de loisir d’y être créative. Au Japon, les entreprises ont un peu trop la mauvaise habitude de coller plus d’une casquette aux employés. Cela me force à jongler entre sales, marketing, et rédaction de contenu. Et dans cette ambiance tendue du string, c’est ce qui ramène les pépettes qui prend le pas sur tout : SALES.
Cela m’a amenée à accueillir avec joie et (beaucoup de) tremblements une mission free-lance bien plus passionnante avec une autre entreprise, la bien nommée GourmetPro. GourmetPro in a nutshell est un réseau de consultants aidant les entreprises étrangères de l’alimentation et des boissons avec leur stratégie d’entrée sur le marché japonais. Ils accompagnent aussi les marques et produits japonais qui souhaitent entrer sur les marchés étrangers, en France en particulier. C’est un milieu professionnel complètement nouveau pour moi, mais qui m’attirait déjà pas mal après toutes mes lectures sur l’alimentation et l’industrie en général.
J’écris des articles, des présentations et tente de maîtriser le terrifiant réseau LinkedIn avec des recherches et publications pertinentes. Cela me fait penser que je dois caser une page explicative au sujet de cette entreprise quelque part sur ce blog.
Maison
Nous avons déménagé à Chiba, histoire de souffler. Fun fact, on fait partie des 400,000 personnes et quelques qui ont quitté (fui ?) Tokyo en 2020. On a vite fait le tour de notre ville, mais c’est probablement l’endroit parfait pour tenir le coup en pleine pandémie.
Notre escapade est temporaire. Nous avons déjà jeté notre dévolu sur un quartier précis de Tokyo pour notre retour. Mais quand le doute nous taraude, nous avons une option B, aussi à Tokyo, mais dans un coin plus tranquille et vert.
Famille
On s’est dit qu’un mini-nous n’était plus à exclure dans le futur. Ce n’est pas encore sur la table, si je puis dire, parce que j’ai moyennement envie de vivre l’expérience de la maternité en cette période. Mais c’est sur une to-do liste mentale.
Ce qui nous tenait à cœur, c’était de nous sentir suffisamment responsables pour donner la vie et respecter “ladite vie” et ses choix. Ça et… l’accès à une bonne éducation (iel en fera ce qu’iel en voudra). Et ça au Japon, c’est bonbon. D’où notre décision de nous installer à bonne distance de l’école française de Tokyo.
2021 année de l’espoir ?
Malgré les projets et la page 2020 qui se tourne, on ne peut pas dire que 2021 soit partie sur les chapeaux de roue.
J’ai récemment appris le décès de l’une de mes plus fidèles lectrices. Je vous jure, cela m’a foutu un coup. J’avais toujours une petite pensée pour elle lorsque je cliquais sur “publier”. C’était à chaque fois un clin d’œil à cette personne, une dame élégante, gentille et généreuse, que je n’avais plus vue depuis bien des années. Grosse pensée pour sa famille et ses proches.
Et puis l’actualité, le grand tourbillon cataclysmédiadramatique, a de quoi en déprimer plus d’un. Entre l’état d’urgence au Japon, la France qui nous claque la porte au nez et les délires à droite et à gauche, la fatigue mentale guette et l’appel de la couette se fait sentir plus fort en fin de journée.
Mais si je démarre 2021 sur les rotules et en panne d’inspiration, je crois dur comme fer à la lumière au bout du tunnel.
J’espère bien qu’on la verra d’ici cet été, et je vous souhaite à tous une année sous le signe de la santé, et beaucoup, beaucoup de courage pour les mois à venir.
Véronique
Bonjour Amélie-Marie
Contente de lire un nouvel article…
La pandémie affecte notre vie d’une façon sidérante, mais nous donne, également, la possibilité d’évaluer nos priorités. C’est l’occasion de se projeter différemment, et de prendre des décisions que l’on aurait remis à toujours plus tard, car jamais le bon moment. Au-delà de toutes les répercussions sanitaires, familiales, professionnelles… il faut voir cette épreuve comme un réajustement de nos valeurs et peut-être aussi agit-elle comme un accélérateur de décisions et de choix.
ramses
Bonne année à vous également !
On est tous dans la même galère, sans doute même pire en France que chez vous…
C’est bien de continuer à faire des projets !
Je vous souhaite bonne chance, Amélie Marie 🙂
K.
Bonjour,
je commente rarement (jamais ?) tes articles mais je les lis tous avec plaisir.
je comprends que la période ne soit pas à la création, il faut déjà prendre le temps de se gérer, soi.
j’espère que tout tes projets se concrétise cette année et qu’elle soit un peu meilleure que la précédente
plein de belles pensées 😉
K.S.
cleopiti
Amelie Marie,
Je ne vais pas contredire le fait que 2020 ait été une année de mer…! Quoique… elle a permis de mettre en lumière bien des failles, des faiblesses. Elle a su révéler des forces aussi.
Etrange année et celle qui commence l’est tout autant.
Il nous faut appréhender une autre façon de vivre, accepter que la mort rôde, invisible, faute de pouvoir l’éradiquer pour le moment.
Enfin, il nous faut garder espoir et se concentrer sur l’essentiel, ce qui nous ravie, nous donne le sourire et se dire qu’un jour, ce ne sera qu’un mauvais souvenir.
Belle journée et à bientôt.