Notre mariage au village Iwamura, dans la préfecture de Gifu
- Amélie Marie
- 4 avril 2014
- Vie quotidienne
C’était une décision terriblement romantique de la part de mon fiancé japonais. Bien qu’il n’accordait aucune importance au symbolique de la cérémonie, des alliances etc., le lieu lui semblait important. En particulier, il tenait absolument à visiter la tombe de ses ancêtres samuraïs, enterrés dans le village reculé de Iwamura, dans la préfecture de Gifu. Il souhaitait aussi célébrer notre mariage dans la mairie de ce lieu.
Un mariage devant les ancêtres
Mon japonais de mari a zéro intérêt pour les traditions et encore moins les rites et la religion. C’est pourquoi j’étais vraiment surprise lorsqu’il a émis le souhait d’aller nous marier en pleine cambrousse. Il souhaitait prier sur la tombe de ses ancêtres, une famille de samouraïs de Gifu, y bruler de l’encens et leur demander de bonnes augures pour notre union.
Iwamura est un chouette village
Si je devais résumer le village, c’est grosso modo un petit château, une rue principale et une production de saké qui dépote. Par ailleurs, la préfecture de Gifu offre une bonne immersion dans la campagne japonaise, avec des lieux très anciens à visiter, de vieilles auberges et des spécialités culinaires délicieuses. Les habitants du village ont été hyper accueillants et serviables. Ainsi que très intrigués. Les étrangers se font rare dans ce bout de pays !
C’est donc un premier avril que nous avons emprunté l’Akechi tetsudo à partir de la ville d’Ena pour aller nous promener à Iwamura. Cette petite ville (ou devrais-je dire, ce village !) n’existe plus de manière indépendante. En effet, la municipalité a été absorbée par la ville d’Ena, plus importante.
Le château d’Iwamura
Iwamura (岩村町) est une « jookamachi », littéralement « ville sous le château » (ou « ville château »). C’est-à-dire une ville qui servait de centre administratif féodal à l’époque d’Edo. Sa rue principale aux façades encore très traditionnelles mène aux ruines du Château d’Iwamura datant du XIIè siècle. Malheureusement les lieux sont inaccessibles en raison des risques de chute. Il est aussi appelé le Château du brouillard, marqué par une histoire tragique. C’est le château le plus en hauteur par rapport au niveau de la mer. En 1571, il était dirigé par une femme – fait relativement rare dans une société où les femmes étaient considérées comme des objets par les samuraïs et les aristocrates japonais.
Iwamura est un village de lettrés
Autre remarque intéressante, Iwamura est célèbre pour ses intellectuels qui y sont nés ou y ont vécu : Issai Sato, Utako Shimoda et Manabu Miyoshi. Utako Shimoda est une intellectuelle de l’ère Meiji qui a créé la première école pour fille (toute classe sociale confondue), devenue aujourd’hui l’Université Jissen pour femmes.
Un bon coin pour goûter le vin japonais
À Iwamura, se trouve le célèbre producteur de sake, c’est-à-dire du vin japonais, Iwamura Jozo. En effet, sake en japonais signifie « alcool ». Ce que l’on appelle communément sake en français fait référence au vin de riz japonais, qui est en réalité appelé « nihonshu ».
Bonne nouvelle pour les résidents du Japon, la boutique a un site internet (http://torokko.shop-pro.jp/) permettant de commander. Mais rien ne vaut une bonne visite de la boutique et surtout, de l’arrière boutique qui est vraiment sympa. C’est sans compter la séance dégustation… ! Autant vous dire que les japonais du coin ont trinqué à notre mariage et que nous sommes repartis avec de bonnes bouteilles de nihonshu.
Un fief de samuraïs
La préfecture de Gifu est une préfecture qui s’est malheureusement appauvrie avec les années. Les samuraïs qui y résidaient ont perdu leurs richesses très vite, incapables de s’adapter à la nouvelle ère. La grand-mère maternelle de mon mari, originaire de ce village, fit partie de la première vague de migrants vers la capitale à la recherche de meilleurs jours. C’est ainsi qu’elle a laissé derrière elle la branche principale de la famille, avec laquelle quasiment aucun contact ne demeure.
À Iwamura, se trouve un cimetière de samuraïs très ancien appelé « jousei ji yama bochi ». Il s’étend en plusieurs endroits sur les montagnes. Dans le cimetière se trouve la tombe des ancêtres de la famille de mon mari. Ils servaient le seigneur d’Iwamura (Niwa clan, XVIIè siècle). À l’époque, seuls les religieux, les aristocrates et les riches familles pouvaient se permettre d’avoir des tombes. C’est la famille de mon mari qui a payé la dalle marquant l’entrée de ce cimetière.
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Philippe
Bravo Amélie pour ce post sur lequel je comprends ton merveilleux souvenir.
Nous fêterons pour notre part l’année prochaine nos 10 ans et retournerons à Nagoya sur les lieux de notre union.
J’aime beaucoup ton blog et le rythme de ton écriture.
Matane
Philippe
https://lejapon.fr/blog/culture-traditions/mariage-a-la-japonaise-part-i-au-temple-ou-plutot-sanctuaire.htm
ameliemarieintokyo
Merci beaucoup !
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