piscine sendagaya

Vivre à Tokyo : la piscine Sendagaya Metropolitan Gymnasium

Si le touriste est très actif, vadrouillant dans les rues de Tokyo, l’expatrié est confronté à sa sédentarité dans un nouvel environnement. Faire du sport à Tokyo n’est pas bien sorcier, même lorsqu’on ne parle pas la langue. Cela vous demande juste un peu de motivation pour vous jeter à l’eau… Et la piscine Sendagaya est parfaite pour cela !

Si le Japon est très riche en clubs de sport c’est parce que l’exercice physique est une part importante de la culture japonaise. Petit bémol pour les étrangers, la difficulté est de savoir si on peut accéder à ces clubs et comment !

Barrière de la langue, inscription limitée mais aussi frais sont autant de freins aux envies de bouger des expat’

En arrivant à Tokyo, j’ai remarqué que ce ne sont pas les annonces qui manquent concernant les fitness club où différents programmes sont proposés ainsi qu’un accès assez large à diverses activités. Certains possèdent même leurs piscines. Un oeil sur le programme hebdomadaire suffit à vous faire perdre la tête. Yoga, yoga méditatif, hot yoga, fitness, gym, danses en tout genre, ping pong, boxe aérienne, gymnastique, tai-chi…

L’avantage majeur des fitness club est bien la concentration de services sur des horaires étendus, souvent de 5h à 22h voir ouverts 24h/24h. Coach, remise en forme, amaigrissement, danse, yoga, gym, musculation, massage, classe pour enfants, on trouve de tout. Par ailleurs, considérant la qualité de l’offre, le prix n’est pas toujours exagéré. Le fitness club de Big box propose ainsi un abonnement mensuel de 8000 yen par mois. Vous avez la possibilité de vous inscrire aux sports vous intéressant le plus. Tout est à la carte.

Malheureusement, lorsque j’ai voulu m’inscrire en club, ils n’étaient pas emballé par la perspective d’inscrire une étrangère. Néanmoins ce qui m’empêcha de poursuivre mon dossier fut mon tatouage. En effet, les clubs et salles de sports tendent à bannir les personnes tatouées.

Le tatouage peut aussi vous mettre des bâtons dans les roues en terme d’inscription en salle de sport

Le tatouage au Japon est un sujet épineux. Il fait l’objet d’âpres débats sur la toile, tournant aigre très rapidement. À en croire certains expatriés de longue date, si on a un tatouage, on ne peut pas aimer le Japon !

On se réveille. En 2014, les tatouages sont en plein boom à Tokyo (les cliniques de détatouage aussi … ). Malgré tout, il reste associé aux yakuzas, c’est à dire la mafia japonaise. Afin d’empêcher leurs accès à des espaces où ils pourraient menacer les clients ou faire leurs affaires, la règle du no tattoo est appliquée un peu partout. Pourtant, je ne suis pas regardée de travers. Je ne commets pas une insulte à être moi avec de l’encre sur ma peau. Au contraire, beaucoup de femmes japonaises sont très curieuses lorsque l’on tape la discute aux bains publics.

Toujours est-il que tatouage et piscine pose souci. Parfois l’interdiction est signalée dès l’entrée. On peut faire le fourbe (ou ne pas avoir lu l’indication), payer et rentrer. Ou on peut ne pas faire gaffe.

Ça m’est arrivée à Nakano en septembre dernier. Nous n’avons pas réalisé sur le coup qu’il s’agissait d’une petite piscine de quartier. Les maître-nageurs se sont précipités pour me prêter un t-shirt de natation. Aucun problème, si ce n’est que c’est vexant. La plupart des femmes japonaises vont d’ailleurs à la piscine couvertes des bras jusqu’au genou. Au moins, je ne dénotais pas dans le décor.

Parfois, le cacher est donc suffisant. Parfois, demander poliment suffit à satisfaire et rassurer les employés sur vos manières. Si l’on est une femme étrangère, cela ne pose pas de problème, alors qu’un homme sera poliment congédié. Le tatouage au Japon, c’est une roulette russe concernant les activités demandant de se dénuder.

Refroidie par les salles de sport privées et aimant particulièrement la natation, j’ai persévéré du côté piscine publique.

Alors j’ai débuté une recherche de piscine sur Tokyo qui accepte les personnes tatouées. C’est ainsi que j’ai trouvé le bon plan qu’est la piscine Sendagaya Metropolitan Gymnasium. Plus qu’une piscine, il s’agit d’un grand complexe, pas très différent d’un fitness club. Cependant l’établissement est public, donc un coût plus raisonnable et des règles plus souples.

La piscine Sendagaya a des plages horaires étendues, ce qui est appréciable. On y trouve deux bassins (50 et 25 mètres). Elle est très fréquentée mais la bonne tenue des lignes d’eau, le respect des autres permettent de nager tranquillement même dans les heures d’affluence. Une ligne d’eau est toujours gardée pour la marche dans l’eau. Activité très bénéfique pour la santé, qui permet aux non-nageurs de profiter aussi de la piscine.

Des cours gratuits de gymnastique aquatique, fitness et yoga dans l’eau sont proposés toutes les semaines. C’est assez étonnant de voir que tout le monde y participe, les vieux comme les jeunes, les femmes comme les hommes ! Les employés sont vraiment sympathiques et l’espace est assez convivial. Les locaux sont très bien tenus et constamment propre. Cette piscine m’a conquise à tel point que je n’ai pas eu l’envie d’aller essayer comme je le pensais, d’autres piscines de Tokyo.

Bon à savoir : à l’entrée des vestiaires, on ôte ses chaussures. On se déshabille aussi devant tout le monde car il n’y a pas de cabines. Les affaires sont rangées dans des casiers (à carte ou code). De même l’espace douche ressemble aux bains publics. La question de la nudité au Japon ne m’a jamais posé aucun problème. Je trouve ça assez agréable, et contrairement à ce que l’on peut peut-être appréhender, personne ne vous dévisage des pieds à la tête. Personne ne vous juge d’un coup d’oeil ou alors c’est vraiment discret.

Piscine Sendagaya

L’abonnement est plutôt pratique avec 6000 yens par mois pour la piscine et la salle de gymnastique, 7000 si l’on veut en plus participer aux cours proposés en studio. Sans abonnement, je paye 600 yen pour 2h30. Au Japon, les clubs de sport proposent des entrées avec durée, sans doute pour réguler le nombre de clients. C’est largement suffisant pour nager, profiter ensuite du bain chaud, puis des sièges de massage. En Asie, les sièges massant sont très populaires. Certains bains publics s’en sont dotés et moyennant 10 à 100 yen, on peut en profiter. Point notable et positif, l’accès aux personnes handicapées est non seulement prévu mais en plus organisé et gratuit.

Adresse : Tokyo Metropolitan Gymnasium  1-17-1 Sendagaya, Shibuya-ku, Tokyo 151-0051

Horaires : en semaine 9h – 23h, samedi 9h – 22h, dimanche et jours fériés 9h – 21h 

Personne Type de ticket Tarifs Durée Conditions d’accès
Adulte Ticket pour la piscine et la salle d’entrainement 600 yen 2 h 30 min. – bonnet de bain- dépassement horaire + 300y

– en cas de handicap, présenter le certificat à l’entrée (entrée gratuite ainsi que pour l’accompagnant)

Ticket à la journée 2,500 yen Journée Utilisation de la salle d’entrainement, de la piscine, du studio de danse plus accès aux programmes et leçons (à l’exception des programmes payants)
Scolaires 260 yen 2 h30 min. – bonnet de bain- accès à la piscine de 50 mètres pour ceux qui ont leur certificat de natation

– accès à la piscine de 25 mètres pour les plus de 3 ans, sans couche

– Jeunes enfants et primaires doivent être accompagné par un adulte de plus de 18 ans (dépassement horaire 130y)

– en cas de handicap, présenter le certificat à l’entrée (entrée gratuite ainsi que pour l’accompagnant)

Abonnements Tarifs Durée Services
Mensuel Type A 7,000 yen / mois journée salle d’entrainement, piscine, studio de danse
Mensuel Type B 6,000 yen / mois journée salle d’entrainement, piscine

15 Comments to “Vivre à Tokyo : la piscine Sendagaya Metropolitan Gymnasium”

  • matthieu mouveroux

    Bonjour!
    Donc si je comprends, bien, cette piscine n’a pas de restriction quant aux personnes tattouées? L’hotel où je vais habituellement (Hilton Shinjuku), n’a jamais été très clair concernant cette règle (il est vrai qu’au Japon on ne te dis jamais réellement non, mais on te le fait comprendre, sans vouloir te froisser!)
    Y etes vous retournée depuis? la possibilité d’y aller tattoué (un bras complet et quelques petits) est toujours d’actualité?
    Par avance merci

    Matthieu

    • ameliemarieintokyo

      Bonjour Matthieu,

      Rassurez-vous la piscine n’a pas d’interdiction de tatouage – quelqu’il soit – dans son règlement. J’y vais régulièrement et j’y vois toujours des personnes tatouées. Les hôtels les interdisent en règle générale sans faire strictement respecter l’interdiction – du moment que vous allez lorsque la piscine est peu fréquentée ou que personne ne fait de remarque en gros. Bon séjour!!

  • LAUREEN-LEE

    Hello ! Merci pour tous tes conseils ! Je suis sur Tokyo depuis deux semaines et je voulais le mettre à la piscine 🙂
    Petite question : sais-tu si on peut acheter un bonnet de bain directement sur place ? Je ne sais pas du tout où est ce que je peux acheter ça ! Et maillot de bain une pièce aussi, introuvable..
    Merci 🙂

  • Clémence

    Merci pour ton post (toujours d’actu en 2016!)! Grâce à toi ma 1ère piscine à Tokyo s’est faite sans le moindre stress 🙂
    Il y a deux ans j’avais aussi écrit sur mon expérience de la piscine au Japon aussi, mais plus au nord. J’habitais à Sapporo.
    l’article s’appelle « Natation synchronisée aux portes de l’enfer », si ça t’intéresse: http://lipstick-in-batake.blogspot.jp/

    • ameliemarieintokyo

      Je suis ravie que cet article ait pu sauver quelqu’un xD. Je compte d’ailleurs me remettre à la piscine avec un abonnement :). Merci beaucoup du partage d’expérience, je cours lire ça!

  • Vis ma peau de tatouée à Tokyo | Amelie Marie in Tokyo

    […] Je suis une femme occidentale avec un tribal sur l’épaule et ça ne choque personne. La piscine Sendagaya m’a un peu redonné confiance: je m’y suis rendue au début avec un t-shirt de […]

  • camille

    Merci pour ta réponse! et je suppose que personne ne « parle » un peu anglais…? car ne métrisant pas le japonais c’est un peu dur pour expliquer ce que l’on veut! 🙂

    • Amélie-Marie

      Alors, en effet, l’anglais n’est pas le point fort des employés :).

      Mais le ticket d’entrée s’achète à un distributeur. Il suffit d’insérer un billet ou de mettre 600 yens en pièce, et d’appuyer sur pu-ru (katakana). De toute façon, c’est la seule entrée à 600 yens donc pas de risque de faire fausse route !

      Le calendrier des jours fériés (et jours spéciaux) est toujours mis à jour sur leur site: http://www.tef.or.jp/tmg/en_pool_top.jsp. Tu peux même savoir quelles lignes d’eau sont ouverts selon les heures.

  • camille

    Super article! 600 yens pour 2h30 d’accès c’est top! est-ce qu’il y a une tenue à respecter, type de maillot etc? il faut porter un bonnet de bain c’est bien cela?

    Merci!

    • Amélie-Marie

      Bonjour, merci de votre intérêt :).
      Oui, le bonnet est obligatoire, il peut être en tissusou silicone … bref, n’importe quel type de bonnet.

      Pas de tenue, si ce n’est éviter les maillots de bain « révélant » (genre T-back or G-string). Un maillot une pièce est très bien. Certaines femmes viennent en deux-pièces mais c’est assez rare. Les femmes japonaises se couvrant (beaucoup, des véritables combinaisons parfois!), je serai mal à l’aise en petit maillot, mais cela dépend de la sensibilité de chacun :). J’ai un tatouage, donc je le couvre, mais à vrai dire, japonais et étranger confondu montrent leurs tatouages sans soucis.

      Au passage, on a une carte d’accès, que l’on passe à l’entrée, et qu’il faut mettre dans le locker pour le verrouiller (il y a un côté avec le kanji « entrée » et un côté avec écrit locker en katakana). La première fois, j’étais tellement perdue qu’il m’a fallu demander de l’aide x).

  • liochandayo

    Que sais-tu des dojo ? Je me demandais si on pouvait les fréquenter, en tant que gaijin…

    • Amélie-Marie

      Pas de souci, tu peux t’inscrire aux dojos, de préférence internationaux pour l’accès linguistique. Les étrangers (en particulier les français!) sont accueillis très chaleureusement dans plusieurs dojos de Tokyo: à Komaba pour le karaté, à Harajuku pour l’Aïkido, chaudement recommandé par le Nippon par exemple. Bien sûr, l’idéal est encore d’être guidé, mais ce n’est pas du tout fermé aux visiteurs d’ailleurs.

    • liochandayo

      Merci pour ta réponse !
      Je ne savais pas qu’il y avait des dojos internationaux, ça ouvre des perspectives !

    • Amélie-Marie

      Je savais que les étudiants étrangers pouvaient venir en stage par exemple (beaucoup d’échange pour le judo avec la France, avec Kodokan à Suidobashi). J’avais une image de lieu un peu fermé, mais c’est apparemment tout l’opposé ! Fêtards, chaleureux, les pratiquants d’arts martiaux aiment bien accueillir les étrangers (sans doute là une forme d’échange autour d’un « art »). En tout cas, si tu veux en savoir plus, j’ai un fournisseur d’information officiel (judoka de coeur, aïkido en amateur).

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