Ouzbékistan

Récit d’un séjour en Ouzbékistan, au coeur de l’Asie centrale

L’Ouzbékistan aura été une sacrée claque dans mon parcours. La poésie d’une terre de passage, dominée par plusieurs civilisations – Perses, Grecs, Arabes, Mongols, Russes… Occupée par des ethnies diverses, Ouzbeks, Russes, Tadjiks, Kazakhs, Tatars, Karakalpaks, Coréens, Kirghizes, et Turcs meskètes. Celle qui fut traversée par la célèbre Route de la Soie.

De par son histoire, l’Ouzbékistan reste une république jeune aux frontières nouvelles. Elle se construit une identité nationale sur une histoire légèrement gommée, niant ses divisions ethniques, faisant face à un cheminement politique et économique difficile.

De l’Ouzbekistan, je retiendrai les sourires, les mains tendues et le soleil. Quelques pages d’une expérience individuelle.

Ouzbékistan

Ah ! Samarcande, Boukhara, Khiva et leurs minarets bleus, dans la lumière du soleil couchant. C’est là le plus beau des spectacle.

Je suis du genre à acheter un guide touristique uniquement pour le plaisir de frimer en caisse avec des destinations lointaines. C’est mon petit moment de gloire durant lequel je me sens aventurière dans le regard tour à tour intrigué ou admiratif des personnes autour de moi. Moment qui ne dure hélas, que le temps de payer par carte de crédit. Avec réduction étudiante, merci.

Un voyage débute toujours avant le départ. Le tâtonnement autour de l’organisation, la recherche d’information sur le pays, les formalités à remplir… Toutes ces petites occupations qui tirent du quotidien banal et gris.

Et ce fameux guide, qui traine, là, sur la table, est la première marche de cette expérience. Ouvrage que je n’arpente qu’une fois sur place. En diagonale, en cornant ses pages glacées, voire – sacrilège pour certains, œuvre de la raison pour d’autres, en arrachant ses pages pour plus de praticité.

Si l’aventurier revient profondément changé, transformé même, intérieurement par son voyage, le guide touristique lui, affiche les terribles blessures du compagnon sacrifié. Mon guide Petit-Futé sur l’Ouzbekistan ne se remettra pas de mon séjour dans le plus grand pays d’Asie Centrale.

Aventurier :

  1. Qui va à l’aventure, au hasard.
  2. aime, recherche l’aventure, les entreprises difficiles ou risquées, qui s’engage dans des expéditions lointaines par terre ou par mer.
  3. se plaît à poursuivre un idéal difficile et plein d’imprévu.

Ouzbékistan

L’Ouzbékistan est ce pays lointain, enclavé dans la région des pays en « stan », Afghanistan, Kazakhstan, Tadjikistan…

Ignorée de l’actualité, cette ex – République soviétique est devenue indépendante à la chute de l’URSS. C’est pourquoi elle témoigne d’un croisement des mondes entre un retour aux traditions interdites par les communistes en 1920 et un système politique proche de la dictature n’ayant rien à envier au régime soviétique. C’est enfin l’irruption de la mondialisation et l’ouverture aux nouvelles technologies qui peinent, encore, à se démocratiser auprès d’une population très pauvre.

L’Ouzbékistan est une étape de la Route de la soie caractérisée par ses passages de caravanes transportant milles richesses de l’Est à l’Ouest, faisant la fortune des villes qui en constituaient les étapes.

C’est aussi le territoire de Samarcande, aux monuments connus dans le monde entier, de Boukhara, cette citée antique, mais aussi de Khiva, véritable ville – musée sous la protection de l’UNESCO – des citadelles du désert, de la mer d’Aral asséchée.

Enfin, c’est un pays de danses et de traditions festives aux couleurs chatoyantes, comme en témoignent les costumes traditionnels, les pashminas, et même, la mode moderne qui nous fracture la rétine avec l’abondance de couleurs pétantes, soyeuses, mélangées avec joie et milles paillettes.

En Ouzbékistan, le bazar est encore le lieu commun où l’on fait ses emplettes. Où l’on marchande entre deux tasses de thé ou tout en grignotant des graines de tournesol.

Les ouzbeks ont d’ailleurs la main sur le cœur et le sourire chaleureux. Ils sont aussi tenaces en affaires, généreux mais pas fous. Le sexisme y est encore omniprésent. Cela va de l’inoffensive galanterie dans les transports en commun, à la triste condition des mariages arrangés encore très présents dans les campagnes. C’est encore un pays où les conditions de vie sont encore largement précaires, tant y est à faire …

En bref, ce n’est pas le lieu commun d’une villégiature de plusieurs mois.. Je ne m’attendais pas d’avoir un jour à dire, « je pars en Ouzbékistan ». Néanmoins ce voyage qui aurait du me paraître trop long a finalement été trop court.

C’est par un grand hasard que je me suis retrouvée devant le choix l’été dernier, de partir ou non pour le pays du coton. Par goût de l’aventure et des pays lointains, par amour aussi, j’ai entrepris des démarches de visa particulièrement pénibles. J’obtiens le graal après plusieurs mois de tribulations.

Ces quelques pages n’ont pas vocation à être un guide précis, ni à avoir l’objectivité nécessaire pour la description précise d’un pays et d’un peuple. Ces quelques pages sont le témoignage de ma rencontre avec l’Ouzbékistan. Avec son peuple et sa culture, de ce choc culturel incroyable. Et de mon amour naissant pour ces lieux où je n’ai été amenée à vivre que trop peu de mois.

Trop court, et à la fois, si riche et si dense !  

6 Comments to “Récit d’un séjour en Ouzbékistan, au coeur de l’Asie centrale”

  • Un jour, je suis partie vivre à Tachkent, en Ouzbékistan, pour quelques mois | Amelie Marie In Tokyo

    […] le départ, avec mon trajet Paris – Tachkent, j’aurais du me douter que l’Ouzbékistan, […]

  • Claire

    Merveilleux… ça a l’air magnifique (je lirai plus tard dans les détails 😀 )
    Dans mon master j’avais un Ouzbek et un Azerbaïdjanais… j’ai découverts ces pays à ce moment là (oui la géographie et moi.. ça fait deux, et ma connaissance de l’asie centrale à cette époque ne valait pas grand chose).
    C’est un pays intrigant et attirant …ton blog allonge considérablement ma liste de voyages.

    • Amélie-Marie

      Je suis ravie d’étendre un peu l’Ouzbèk mania. C’est vrai que ce n’est pas évident à connaître, ni à situer, et que son nom pousse en plus à faire l’amalgame avec les pays en « stan » pas très très réputé. Mais en fait ce fut une bonne découverte avec de fantastiques moments (et des moments pas sympatoches, mais c’est le lot de tout les voyages !)

  • Moi

    Je me déteste vraiment de ne pas être venue te voir, bordel de putain de merde.
    (Il est tard, à quoi bon être polie ?)

    T’as lu « Samarcande » de Amin Maalouf, d’ailleurs ?
    Faudrait que je le relise, je me souviens l’avoir aimé (mais c’est pas mon préféré de cet auteur, parce que… LEON L’AFRICAIN ad vitam eternam) mais j’ai plus trop de souvenirs précis de la chose.

    En tous cas, j’attends ton récit avec impatience, même si j’en connais déjà une bonne partie 😀

    Et puis pour une nana qui comprend rien à wordpress, tu t’en sors bien, moi j’trouve. Ca donnerait presque envie de faire pareil.
    Je te bisoute ! 😀

    • Melie

      Oui, j’ai lu quasiment tous les livres d’Amin Maalouf (bon, peut-être pas tous). C’est mon préféré justement. Celui qui me fera toujours rêver à l’Asie Centrale.
      Merci, j’ai galéré comme une possédée, je dois dire que je suis plutôt fière de m’en être sortie (mais ça n’a pas été sans m’ouvrir les veines).

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