kamikazes

Son combat contre la glorification des kamikazes de la Seconde Guerre Mondiale

L’histoire n’a certainement pas oublié les kamikazes (神風, dieu et vent, « vent divin« ). Durant la Seconde guerre mondiale, ces soldats japonais effectuaient des missions suicides en écrasant volontairement avions et sous-marins contre les bâtiments de leurs ennemis. Les attaques suicides ne se cantonnant pas uniquement aux attaques aériennes. De leurs cris de guerre, le cinéma n’a retenu que banzai.

Une fausse image des kamikazes

Aujourd’hui, il se lève un vent de glorification des kamikazes, romancisés et idéalisés. C’est complètement oublier que si certains étaient volontaires, beaucoup ont été contraints à cet acte de sacrifie au nom de l’empereur. Beaucoup de jeunes hommes, volontaires, se sont retrouvés dos au mur. Engagés ou forcés de rejoindre les forces armées, on avait déjà décidé de leur sort. Leurs supérieures les équipaient de bombes et les lançaient comme des objets sur les ennemis. Certains soldats, aspirant à piloter des avions, furent même équipés de harpons avec des bombes et littéralement jetés contre les navires ennemis.

Un coup d’oeil sur les pertes et c’est avec tristesse et frustration que l’on constate que cette technique n’a pas freiné les alliés. Au contraire, elle a fait bien plus de morts dans le camp japonais au final.

kamikazes

Témoignage d’un rescapé des escadrons de la mort

Un rescapé contre la glorification du sacrifice

Kuwahara, rescapé de la guerre témoigne que l’unité spéciale d’attaque kamikaze (特別攻撃隊, tokko) n’est pas une belle chose. Durant la guerre, deux fois il est parti porteur d’un funeste destin. Deux fois pour finalement retourner à la base en raison de dysfonctionnement de ses appareils. Sa vie n’a tenue qu’à peu de choses.

Il confit ainsi au journal que :

« Commettre une attaque kamikaze était obligatoire et ne dépendait pas de notre volonté. La guerre sacrifie toujours les faibles. La guerre ne devrait pas avoir lieu« .

Avec l’escalade du conflit dans l’archipel d’Okinawa, il fut transféré à la base de Kushira à Kagoshima.

« Mon ami m’a demandé d’échanger sa place, parce qu’il ne voulait pas mourir. Je n’ai pas pu répondre à sa demande. Il s’est envolé et n’est jamais revenu.« 

L’heure est finalement venue pour Kuwahara. Le 3 mai, il reçut l’ordre de commettre une attaque kamikaze. Il est monté à bord d’un avion avec 2 autres pilotes et 800 kg de bombe. Mais le moteur s’est mis à mal fonctionner, produisant de la fumée noire. Ils retournèrent à la base et furent réprimandés. Une semaine plus tard, il reçu un second ordre. Mais cette fois-ci, de l’huile se mit à fuir de l’appareil. Il atterrit à Tanegashima et fut transféré à Taiwan où il vécut l’annonce de la fin de la guerre. Sa mère pleura de joie à son retour.

« Notre chef ne monta jamais à bord d’un avion et les soldats qu’il appréciait ne reçurent jamais l’ordre de commettre une telle attaque. Les plus forts font des faibles des armes« .

Un livre contre l’oubli

Kuwahara a publié un livre « Kushira, mémoire d’un membre d’unité spéciale d’attaque« , relatant son expérience, afin de contrer l’idéalisation et la glorification des histoires de kamikazes. Condamné à la disgrâce pour un tel livre, il répond :

« il est facile d’être intoxiqué avec des histoires romancées, mais la guerre ne l’est pas« .

Finalement, son livre n’a jamais été réédité. Les quelques copies qui trainent sont vendues entre 13 et 800 yens. Pourtant il est important de mieux informer la jeunesse japonaise et de ne pas leur faire miroiter un mythe : le sacrifice volontaire et sans peur de ces jeunes soldats.

Article sur la vision des kamikazes par les jeunes japonais (japonais)

Version anglaise

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