Histoire de visas, la Turquie

Accro aux voyages et n’ayant pas froid aux yeux, je me suis frottée aux ambassades à plusieurs reprises afin de décrocher ces fameux visas, sésame du globe-trotteur trottant. Je m’imagine déjà grand-mère sur ma chaise à bascule, appelant mes grands enfants d’un « je vais vous raconter, le jour où je suis allée chercher mon visa pour la Turquie… ». Bon, je serai très probablement dans un siège médical high tech et mes petits enfants seront trop connectés à leurs écrans pour lever le bout de leur nez. Soit.

 

Épisode 1: en Turquie tu iras

C’était la toute première fois que je faisais face à une demande de visa. Je partais en séjour socrate à l’Université de Galatasaray. La liste des documents à fournir me semblait dramatiquement compliquée à compléter, « lettre d’invitation de l’établissement », « attestation d’assurance », « lettre de motivation », « contrat d’étude original daté et signé », « 90€ en monnaie uniquement ».

Après de nombreux appels téléphoniques stressés à l’ambassade de Turquie en France, je peux enfin cocher le jour J sur mon calendrier. Le jour où je me rendrai à l’ambassade déposer ma demande. Et là Dieu me pointa du doigt, et se dit en ricanant, « celle-là, je ne vais pas la louper« .

Je suis montée à bord de mon TGV fringante et le sourire au lèvre. Oui, je me la racontais beaucoup. Pardonnez-moi, j’avais 20 ans et l’avenir souriant. Je m’assois et par acquis de conscience je vérifie mon petit bagage. Porte monnaie, carte de train, brosse à dent, dossier de visa … Dossier de via. DOSSIER DE VISA.

Et Dieu de se tordre de rire. 

Je le visualisais très bien, ce beau dossier rouge. Sur mon bureau. M’attendant sagement.

Respire, inspire. Calme-toi. Quatre mots qui me plongèrent dans une panique extatique. J’appelais ma mère, cette sainte, dans un état suicidaire. Elle a dû lever les yeux au ciel, mais ne s’est pas départie de son calme.

Mon dossier arrivera à Paris en Chronopost, un jour après moi.

C’est prostrée que je fis le reste du voyage. Paris me semblait grisâtre, je n’entendais pas les sirènes des boutiques et c’est à peine si je daignais décocher un sourire aux monuments qui s’offraient à moi.

Le dossier en poche, je me rendis le 3ème jour à l’ambassade, tout là bas,  dans le XVI ème. Pour y trouver une foule éparse attendant à l’entrée. Familles nombreuses, couples, étudiants, le tout patientait plus ou moins calmement devant l’ambassade, attendant l’autorisation de rentrer après avoir passé les contrôles de sécurité.

Je suis entrée. J’ai tiré un numéro pour pouvoir déposer mon dossier et répondre à d’éventuelles questions sur les raisons de mon séjour.

Je réalise alors qu’il me manque un élément crucial. L’argent. En monnaie. Uniquement. Il me fallait trouver un distributeur et faire la monnaie. Je dois une fière chandelle à mon ancien compagnon, parti comme un dératé dans les rues de Paris à la poursuite de ces fameux 90 euros (Dieu s’est fait du pop-corn). L’attente fut longue. Très longue. Je me rappelle vaguement avoir discuté avec d’autres personnes en attente de réponse concernant leur dossier. Après environ deux heures, je décroche enfin mon visa étudiant, qu’il me faudra revenir chercher.

Désormais, obtenir un visa pour la Turquie est beaucoup plus simple avec le système d’e-visa (qui se popularise de plus en plus auprès des autorités nationales). Document à remplir en ligne, paiement par carte bancaire, en 3 étapes votre visa est – presque – dans votre poche. Bonheur, comme en atteste les visages souriant affichés sur le site internet de l’ambassade.

À suivre: histoire de visas Russie, histoire de visas Ouzbékistan, histoire de visas Japon 

2 Comments to “Histoire de visas, la Turquie”

  • Histoire de visas, la Russie | Le Japon par la lorgnette

    […] lire: histoire de visas Turquie, histoire de visa Ouzbékistan, histoire de visa […]

  • MOI

    Aaaaaah, cette demande de visa !
    *rire jaune*

    J’ai attendu bien trois bonnes heures avant d’entrer dans le bureau de la nana, qui avait dû enchainer six pauses pendant que j’attendais, le cul posé sur le sol dégueulasse d’à côté.

    Et le pire, quand on y pense, c’est qu’à côté de ça, tu dois encore t’emmerder à aller trois ou quatre fois à la préfecture en Turquie pour avoir ton titre de séjour. Là-bas, près du Grand Bazaar, où ils te convoquent à 22h30 (qui a dit 35h ? Droit du travail ? MAIS QU’EST CE QUE CA PEUT BIEN VOULOIR DIRE ?! Hahaha), pour te parler turc d’un air exaspéré, vu qu’évidemment, à quoi bon parler anglais ?

    (Cela dit, je me souviens bien qu’on l’avait pas fait, cette procédure :p)

    Love!

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