365 Jours de Tokyo day 42

365 Jours de Tokyo: Thomas (2)

– Irrashaimaseeeee!

Chaque fois que Thomas franchit les portes d’un conbini, c’est le même cirque. Les portes s’ouvrent en musique et les vendeurs blasés lâchent leur formule de bienvenue. Il a découvert avec surprise que les rayonnages diffèrent grandement des supérettes de New York. Au lieu des hot dogs, tranches de pizza et poulet panés, il explore les goûts asiatiques: pain à la viande, au curry ou encore – une erreur qu’il ne reproduira pas, aux haricots rouges.

Le rayon sandwich, considérablement amoindri, laisse place aux boules de riz entourées d’algues – onigiri, ou non – musubi. Incapable de lire le japonais, Thomas n’ose guère tenter sa chance. Sans compter qu’il faut probablement au moins un doctorat pour réussir à ouvrir l’emballage plastique conservant soignement la couche d’algue séparée du riz.

– 次のお客様どうぞ〜

Thomas, dans la file d’attente pour les caisses, est dans la lune. Il tient un petit panier rose dans lequel il a déposé à la va vite un sandwich aux oeufs, une briquette de jus d’orange et paquet de chips. Pas franchement le petit déjeuner le plus sain du siècle, mais des valeurs, comment dire, sûres.  Il sent qu’on le fixe intensément. Le caissier, penché en avant sur son comptoir lui fait signe.

Neksuttu purizu! (Next Please)

Il note intérieurement que la prochaine étape après son déménagement sera de se mettre sérieusement au japonais. Trois jours  à Tokyo et il était déjà convaincu qu’il en allait de sa survie. Lors de son pot de départ, Jack lui a offert, sourire guoguenard, Le Japonais Guide de conversation pour les nuls. Depuis le bouquin traîne dans la poche intérieure de sa valise, intouché.

Si la caisse enregistreuse ne lui indiquait pas le montant, Thomas serait infichu de savoir combien il doit. Il tire un billet de 5000 yens de son porte-feuille et soupire en recevant toute la petite monnaie. Le temps est ensoleillé et frais. Le printemps, lui dit-on, ne saurait tarder.

– « C’est vraiment un coup de chance que ton visa soit arrivé aussi vite! Tu vas pouvoir profiter du hanami! »

Honteux de ne pas savoir ce qu’était exactement un « hanami », Thomas avait souri en se jurant de rechercher le sujet sur internet. En cinq minutes, il découvrit qu’il s’agissait d’une très ancienne tradition japonaise rendant honneur à la beauté éphémère de la nature, célébrant les fleurs de cerisiers, ainsi qu’une excellente occasion pour les japonais de se bourrer la gueule. Une perspective intéressante…

Ayant du mal à se remettre du décalage horaire, il s’est levé aux aurores avec l’envie de prendre l’air et de déjeuner dehors. Par chance, son hôtel se situe non loin du Parc Central de Shinjuku…


  1. Shinjuku Central Park
  2. Hanami

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