365 Jours de Tokyo day 38

365 Jours de Tokyo: La Newsletter (2)

Vendredi, 14:30

– « Si personne n’a rien à ajouter, nous pouvons finir cette réunion », dit la chef en se levant de son bureau.

– Ahem (toussotte), au sujet de la newsletter…

– Quelle newsletter?

Silence.

***

Lorsque cette nouvelle tâche m’est tombée tout droit du ciel, accompagnée de ce sentiment d’urgence si propre aux chefs japonais, je me suis exécutée tel un vaillant soldat. Voilà bientôt 2 ans que je travaille pour cette entreprise et j’ai appris à faire avec leurs exigences pressantes. Un ordre est donné, exécution. Que vous soyez déjà plongé dans un dossier assez pressant en cours ou que vous soyez en train de taper un courriel, que votre journée soit sur le point de se finir (à une minute près) est finalement, très… Comment dire? Accessoire.

C’est là sans doute le revers de l’efficacité nipponne (sic) tant vantée. Peu importe les chemins que vous empruntez, seule compte l’arrivée. Votre supérieur ignore – sciemment ou non, tout de vos activités au quotidien. Ce qui lui importe, c’est que cela soit accompli avant même qu’il n’ait eu le temps de commander son café. Ce qui est problématique lorsqu’on peut lancer un café à partir de son smartphone avec avec une machine à café connectée (il faut quand même se lever pour aller le prendrei).

Toujours est-il qu’après un temps minimum record, j’ai envoyé forme et contenu pour révision. Malheur à l’innocent étranger qui en tout bonne foi et sûr de son travail, oserait prendre une décision sans passer par l’aval de son supérieur.

J’ai attendu un jour. Deux jours. Le troisième, j’ai un peu oublié, je dois l’avouer. Au quatrième, tout de même, j’ai envoyé un message en demandant à ce que la traduction japonaise soit vérifiée.

***

Le cinquième jour.

– Celle que vous souhaitiez relancer deux fois par mois.

– Ah oui, oui! Good, good.

– On avait décidé de l’envoyer aujourd’hui…

– Très bien… Ah! Dis… Si c’est pas trop tard…

Sueurs froides.

– … J’aimerais bien qu’on y ajoute une petite annonce, tu sais, pour le travail de réceptionniste. Hein, et puis ça sera très bien, tu pourras l’envoyer.

Mon collègue m’avait prévenue.

– Une fois, j’suis resté jusqu’à minuit tu sais! Minuit! Pour une newsletter!

***

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