24 heures dans la peau d’Amelie Marie in Tokyo en Gif

Mes journées à Tokyo ne sont pas toujours des plus palpitantes, mais le mode de vie diffère tellement de mon rythme français, c’est aussi une manière de découvrir le Japon.

Lundi, 1h30 – Je décroche enfin de mon Mac pour dormir. Je suis devenue une série – holic avec les dramas japonais, doués pour vous tenir en haleine.

7h45 – Mon réveil sonne au son de Shake it Off de Taylor Swift (la seule chanson d’elle que je tolère). Je tâtonne pour trouver mon iPhone, et je mets le en Rappel. Il fait beau et le soleil cogne déjà, je peux sentir la chaleur malgré les rideaux anti-UV.http://i.giphy.com/QG1EYCYqTTeX6.gif

8h15 – Après d’innombrables rappels du réveil, je me traîne hors du clic-clac, et le referme aussitôt (ma technique anti-retour sous la couette). Les divers chantiers de construction autour de chez moi s’agitent déjà. Je sors mon tapis de fitness, et après quelques exercices de yoga, j’enchaine avec du pilate.

Un coup de gant pour me rafraichir, un verre de jus d’orange avec quelques noix (hors de prix ici, arg!) et je saute dans mes habits. Comme toujours je suis à la bourre.

8h25 – Je sors de chez moi.

8h26 – Je remonte en catastrophe, j’ai oublié mes lunettes de soleil et mon ombrelle (mes indispensables quand le soleil tape, sinon je deviens une aveugle couleur écrevisse, avec mes yeux clairs et ma peau de rousse).

8h40 – Pressant le pas, j’emprunte la bouche de métro de la ligne Tozai. Je me rends à Iidabashi pour ma leçon de japonais à Coto Language School, à 8h50.

8h50 – Je cours au milieu des salarymen, emprunte la bonne sortie. Dans l’ascenseur, je me tamponne le visage avec une petite serviette éponge, accessoire aussi indispensable de quiconque vie un été japonais.

10h – Dans un café pas loin de l’école, j’ai une leçon de 2 heures de français avec une étudiante en Master. Malgré son bon niveau, elle peine à valider le DELF B2 (diplôme de reconnaissance)

Parfois …

12h25 – Après avoir longuement rêvassé dans un conbini (convenience store), je craque encore et toujours sur les mêmes onigiri et attrape une bouteille de jus de coco au vol. Après avoir mangé mon encas dans l’angle lounge de la superette, je cours prendre la ligne Sobu pour rejoindre Shinjuku. 20 minutes plus tard, me voilà à l’équivalent de notre mairie, le Shinjuku Ward Office, pour retirer mon attestation d’adresse (Jûminhyô).

Plus d’un mois que j’attends une réponse concernant mon visa, et voilà qu’ils me renvoient un maigre courier me demandant de confirmer mon adresse à Shinjuku. Si aux premiers abords la grande salle semble chaotique avec tous ses comptoirs, ses tables pour compléter les documents et ses banquettes d’attente un peu miteuse, on est bien au Japon, et l’organisation règne. Après avoir rempli une fiche, et reçu un numéro d’attente, je patiente en regardant les nombreuses brochures. Je sors avec mon papier dans les 10 minutes, et cours le poster. Mission accomplished !

13h15 – Puisque j’avais prévu de passer à Shinjuku (hihihi), je passe à H&M échanger un pull ayant pris la mauvaise taille, en plein rush l’autre jour. Arg, leurs soldes spéciales automne ont commencé. Je regarde un peu, mais y a vraiment rien à y faire, à H&M, on trouve du très très laid. Je marche de Shinjuku jusqu’à la Chuo Children’s Library, à Shinokubo. Je vais essayer d’être studieuse !

14h45 – Je me suis dégotée une table face au mur, j’installe mes bouquins sur mon coin de table.

15h – J’ai sommeil.

15h15 – Je ferme les yeux

15h18 -『お客様!』(Okyakusama) Le jeune gardien faisant sa ronde me sort de ma torpeur. Même pas le droit de fermer les yeux 5 minutes gggrrrmblblgr.

18h20 – Après de pénibles heures d’études, je me décide à remballer. À 20h j’ai une autre leçon de français. Je marche jusqu’à Takadanobaba dans la nuit tombante, et plutôt que de rentrer chez moi, je fais un tour à Donki (Donkijote, une chaine populaire du Japon où le chaos règne dans une cacophonie ambiante).

J’aime cette boutique parce qu’on trouve vraiment tout et n’importe quoi, en passant des déguisements halloween à deux balles, à l’appareil de massage de la nuque en passant par les oreillers ergonomiques, une parapharmacie, une épicerie, un coin valise, un coin high tech, et finalement, on s’y dégote même du chocolat français. Je craque pour du lait de soja (devenus introuvable depuis quelques mois, je crois que la compagnie a fait faillite :/).

19h15 – Ayant encore du temps à tuer, je vais à Bigbox, le centre commercial et d’amusement de Takadanobaba, juste à la sortie de la station. Au deuxième étage se trouve un coin banquette sur lequel je me vautre pour les prochaines 45 minutes.

19h35Mon étudiant passe devant moi, arrivé en avance. Moment de flottement.

Nous nous rendons dans le café à deux pas, et pendant qu’il passe commande, j’essaye de reconnecter mes neurones à vitesse supersonique. Aujourd’hui, j’ai prévu des exercices de virelangue, pour celui qui fut mon tout premier étudiant, et qui malgré beaucoup d’application, peine à bien prononcer le français.

20h35 – La leçon terminée, je file à mon supermarché préféré. Depuis que je me suis achetée un mixeur, je m’éclate à faire des soupes et des smoothies (notamment les chouettes recettes d’Antigone XXI). Je balance du vert et des couleurs dans mon panier, en checkant la préfecture d’origine.

21h20 – Rentrée, je range mes courses, et je me rue sur mon Mac. J’ai un article en tête, et je dois écrire vite vite un brouillon avant que cela ne m’échappe. Cela me prend toujours pas mal de temps, d’écrire. Selon mon thème, je dois vérifier mes informations, et j’essaye de trouver des images intéressantes.

22h30 – Je saute dans ma super tenue de course Nike, et j’enfile mes chaussures de sport tout en fixant mon téléphone sur mon bras à l’aide d’un brassard. C’est parti pour courir.

Certains jours, je n’ai vraiment pas envie, mais je me force. C’est une question d’habitude, après cela devient un réflexe. Je pense que tous les efforts, même les plus minimes, comptent (d’ailleurs, d’après une étude scientifique américaine de cardiologie, 6 minutes de jogging par jour suffisent à améliorer votre espérance de vie). Depuis des mois, j’améliore mon rythme en prévision du Marathon de Tokyo, pour lequel j’espère être sélectionnée (priez pour moi, où que vous soyez !). Après 1,5 km dans la ville, me voilà sur mon parcours, un bord de rivière, où je croise rapidement d’autres habitués, principalement des hommes. J’adore ce moment et d’une manière générale, j’adore courir la nuit à Tokyo (j’en avais parlé précédemment).

Il est temps de revenir par chez moi. J’accélère pour faire un peu de cardio. À un distributeur, j’achète une boisson énergétique. Je croise une des membres de l’association de quartier de protection des chats, et j’échange quelques mots avec elle. Adhérante, je paye une cotisation pour attraper les minous, leurs payer une session véto, et les nourrir durant l’année.

23h45 – Après une douche rapide, je décongèle de la citrouille japonaise (kabocha), réchauffe du tofu, et je me fais un smoothie banane – ananas. Oui, je le concède, je suis une flemmarde de la cuisine.

Minuit – Allez ce soir je me couche tôt !

Vendredi, 2h00, face à l’écran – Merde.

18 Comments to “24 heures dans la peau d’Amelie Marie in Tokyo en Gif”

  • Hélène

    oh là là sortir courir à 22h30 ! comme pour les autres, ça me semble surréaliste !!
    bravo en tout cas

  • Tameï

    J’ai beaucoup aimé ton article et ta façon d’écrire ! Je vais continuer de découvrir ton blog avec grand plaisir !

  • silecee

    Ton article m’a étonnamment motivée… Ce matin, je me suis encore levée trop tard pour aller courir. (Mon lit ne se replie pas, malheureusement)
    Je te souhaite bonne chance pour le marathon de Tokyo, ça doit être une super expérience !
    Sinon, tu as une vie bien remplie, dis-moi ! 🙂 Tu me rappelles des tas de souvenirs, entre les magasins et l’administration… Et la chaleur ! Courage, c’est bientôt fini. Bon, c’est un peu la saison des typhons… mais c’est un détail 😉

  • De Paris au Sud

    Ravie de découvrir ton blog 🙂
    Ca te fait une longue journée dis donc (quand je mal compare à la mienne)
    Je croise tous mes doigts pour ton marathon de Tokyo, j’espère que tu pourras le faire et que tu nous en parleras, si ce n’est pas à nous, je suis curieuse de savoir.

    Bisous

    • Amélie-Marie

      Bonjour, merci du passage, c’est très gentil. Oui assez longue en effet ! Je vis complètement différemment de mon rythme français.
      Merci ! J’attends le résultat de la loterie (300 000 postulants pour 30 000 places !). Je souhaiterai vraiment vivre cette épreuve et la partager :).

  • Eclectik Girl

    aller courir a 22h30 ?!?
    Mais, j’imagine que c’est parceque c’est tres sécurisé au japon … nan parceque chez moi, courir a cette heure là, c’est pas prudent :-/

    Une journée bien remplie en tout cas, mais je crois que je devrais prendre exemple pour toi, pour le yoga/pilate matinal…

    Dis, toi qui vit là-bas,
    tu évoque la chaleur et l’humidité de l’été à Tokyo.
    Quel mois est le « moins pire » d’apres toi ?
    Normalement j’y vais l’été prochain, mais impossible de partir en mai/juin ou septembre …

    • Amélie-Marie

      Aucun risque dans le coin où je vis en tout cas. De manière générale, le risque d’agression est très bas. J’irai pas courir du côté des quartiers qui ont des bars / restau juste pour éviter les gars un peu éméchés mais même là à vrai dire le risque est minime.

      Oui, oui, oui, il faut ! Parfois je fais juste 5 minutes, parfois une demi heure, mais ça aide pour la souplesse, la respiration, la bonne humeur.

      Le moins pire entre juillet / août ? J’avoue que c’est assez kif-kif … En juillet il a fait plus de 38° quasiment tous les jours (je travaillais donc j’ai pas mal souffert, je m’en rappelle bien x)). Août est encore plus humide et les températures sont similaires.
      http://www.kanpai.fr/meteo-japon-previsions/meteo-tokyo
      Tu regardes sur le tableau et tu rajoutes + 5°C (encore plus si sous le soleil).

      En fait, à chaque fois qu’on me demande, je déconseille de venir en été, à moins d’avoir une bonne résistance à la chaleur. La première fois que je me suis rendue au Japon, j’ai perdu 3 jours à cause du natsu bate (summer sickness). Quand tu choppes ça, y a rien à faire, tu n’as même pas le courage de te lever.

      Si tu n’as vraiment pas le choix, je suppose que Juillet est encore le mieux, si possible début juillet. Et sinon, juin est meilleur que septembre (il fait encore bien chaud et il pleut!).

    • Eclectik Girl

      Merci pour ta réponse ! Juillet, donc, le « moins pire »
      En fait, mon amie a travaille dans une école, et ses vacances sont donc … scolaires. DOnc, ce sera obligatoirement juillet ou aout 🙁

      Ce matin, j’ai pensé a toi … j’ai fait 2 petites postures de yoga avant de prendre mon p’tit déj’ ^^

    • Amélie-Marie

      Eh bien si Juillet obligé, je te conseille de faire une cure de vitamine avant le débat, histoire d’être boostée, et des vêtements bien conforts et légers. Et puis, si tu tolères la chaleur ça devrait aussi aller :).

      L’idéal à ce moment là, c’est de faire des visites en extérieur tôt le matin (7h, si si, faut prendre le pli ! d’ailleurs en été les temples ouvrent à 6h) jusqu’à 10 / 11 h et à partir de là prévoir peut être un musée, un quartier avec plein de petits restaurants et endroits où se poser. 13h c’est le pique chaleur / soleil. Vers 17h le soleil se couche. Il fait toujours chaud, mais au moins tu ne crames plus :).

  • Châtaigne

    Mais t’as une vie trépidante ! Par contre, moi qui ai besoin de dormir beaucoup, je ne sais pas comment tu fais pour tenir le coup toute la journée ^^ Là où je suis admirative, c’est le jogging à 22h30 ^o^ Punaise, c’est beau d’être à Tokyo !

    • Amélie-Marie

      Je ne crois pas qu’elle soit si trépidante. C’était assez exceptionnel le combo mairie / H&M et deux leçons :).

      Pendant plus de 6 mois j’étais tout simplement épuisée. Vraiment. Avec tout ce qui va avec (mauvais caractère x) …). Et puis j’ai du m’y faire quelque part. Le sport m’aide beaucoup (je suis capable d’oublier que je suis en train de courir d’ailleurs).

      Par contre, je suis adepte de la micro sieste avec jambe un peu surélevées. Je me repose 20 minutes (pas tous les jours, mais souvent), pas plus, et ça me requinque. Les japonais d’ailleurs, piquent beaucoup de micro roupillon comme ça (dans le train, au café, sur un banc).

  • ladyelle134

    Croisage de doigts activé pour ton marathon ! 🙂

  • ifeelblue

    aller courir à 22h30, c’est un truc un peu surréel pour moi 😀 c’est l’heure à laquelle je commence à lutter contre le sommeil 😀
    en tout cas j’ai beaucoup aimé ton article et ce concept de présenter une journée-type 🙂

    • Amélie-Marie

      Merci ! Avant d’arriver au Japon c’était un peu mon cas. J’aimais me coucher tôt et courir le matin. Mais au Japon c’est vraiment difficile de se coucher tôt. Même mes beaux parents en retraite et semi retraite se couchent très tard (et de lèvent tôt). Franchement je dirais que la moyenne d’heures par nuit de sommeil d’un nippon est entre 4 et 6h !

  • Antigone XXI

    Ha ha ! Je me sens très grand-mère par rapport à toi : ici, extinction des feux à 22h-22h30, avec un bon livre au lit (les écrans m’empêchent de m’endormir) et je crois que je n’ai jamais essayé de courir la nuit (enfin, sauf le matin très tôt, j’adore courir à l’aube !). Ça doit décoiffer, la boisson énergétique à 23h ! 😉
    Et comment ça, pas le droit de dormir en bibliothèque ? Mon Dieu, le Japon-contrôleur-de-tout…
    En tout cas, je suis ravie que mes smoothies te plaisent ! 🙂
    PS : je ne savais pas qu’on disait ‘virelangue’ en français (trop habituée à le voir dans d’autres langues !)… pauvre élève !

    • Amélie-Marie

      Ravie d’avoir transmis un peu de savoir ! Oui au Japon il a beaucoup de règles. Hier soir j’ai appris que l’on avait pas le droit de porter des écouteurs à vélo. La police t’arrête et te somme de les enlever.

      Sinon comme j’ai répondu à ifeelblue, dormir au Japon est devenu presque mission impossible. D’ailleurs je pense que les écrans sont en cause dans mon cas. Mais ma vie est aussi totalement décalée (avant je me levais plus vers 6/7h du matin). Sinon je cours la nuit parce je deviens rouge écrevisse (le rouge bien écarlate qui brûle, la faute à une peau sensible), et je sue comme euh un bœuf français. J’ai un peu honte de cela et l’obscurité m’arrange (et il fait chaud le matin aussi). En France en revanche je courrais moi aussi à l’aube (pas de risque de croiser qui que ce soit !).

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